[Chevalière Verte] Céleste Sive & Ninlil

Nom : Céleste Sive

Surnom : Son frère l’appelait « Leste » mais c’était plus pour se moquer

Âge : Mi- Printemps – née le 18-08-895

Race : humaine

Physique, Caractère : Céleste se considère comme banale. Une fille de taille moyenne, aux cheveux blonds comme le sont ceux de sa ville natale, aux formes moyennes, à la force moyenne. Elle a les cheveux mi- longs, qu'elle attache en queue de cheval haute malgré une mèche que ne veux pas pousser depuis que son frère a voulu y mettre le feu pour rigoler quand ils étaient enfants. Du coup, elle lui tombe dans les yeux. Elle a bien songé à la couper, elle l'a fait une fois quand elle était adolescente mais c'était bien pire ! Elle avait l'impression d'avoir un trou dans la tête.

Ses yeux, bleu gris, ont la profondeur du lac auprès duquel elle a grandi et si elle n'a rien de remarquable, ses traits réguliers, son visage ovale, presque pointu et son teint pâle la rendent plus belle qu'elle ne le croit. Sa silhouette, dans la moyenne, n'est en rien disgracieuse et elle pourrait être belle si elle s'arrangeait un peu plus. Persuadée d'être fondamentalement insignifiante, elle met des habits pratiques, dans les bleu/gris et vert. Sa posture tend à la rendre la moins visible possible. Elle se tient souvent courbée, la tête baissée, regardant ses pieds. Ses joues pâles rosissent souvent sous le stress et il n'est pas rare de la voir serrer le bas de sa tunique dans ses poings. Elle est douce cependant et douée avec ses mains. Elle dessine, couds et tricote plutôt bien et elle apprécie travailler le bois avec un couteau pour sculpter de petites figurines.

Quand elle chante, elle a une voix assez grave et mélodieuse. Malheureusement, bien rares sont ceux qui ont eu la chance de l'entendre.

Malgré sa timidité et son manque de confiance en elle, Céleste est une femme intelligente et cultivée. Et surtout, elle a le courage du quotidien. Elle hésitera mais finira par protester contre une injustice ou pour aider quelqu'un qui a l'air plus perdu qu'elle. Généreuse et altruiste, elle a plus de facilité à s'oublier pour les autres. Très empathique, elle n'aime pas voir les gens tristes ou ennuyés et fera de son mieux pour les consoler, quitte parfois à enfreindre les règles, ce qu'elle ne ferait jamais pour elle-même.

Depuis qu’elle est au Kaerl, elle est encore plus complexée qu’avant. Elevée dans l’idée que les humains étaient majoritaires et donc normaux, elle se retrouve entourée de gens exceptionnels, d’autres races, d’autres cultures, et même de sang-mêlé ! Tout ce petit monde a le don, certains sont bénis du regard de Flarmya et ont même encore d’autres pouvoirs ! Alors qu’elle…et bien c’est une humaine classique, sans rien de particulier malgré son Don. Pas de Regard. Pas d’Autre Pouvoirs. Rien qu’une humaine et son dragon, insignifiant dans la hiérarchie du Mar.

Alignement : Neutre bon – elle fait passer les gens avant les lois

Clan choisi : Céleste

Lié(e) : Ninlil, dragonne verte

Histoire :
Lac de Cilintir – Ville de Pryderi

Il fulminait. Et le salon familier de la maison familiale était devenue une arène. Ils étaient tous là. Maman, puis Otton, puis Bab’ puis elle, puis les domestique. Papa était devant, il avait ouvert son meuble à pierres et il faisait les cent pas. Avec la cheminée derrière lui, il avait l’air d’un géant. Ses yeux gris lançaient des flammes qu’il semblait voler au foyer même. Bab’ était caché derrière elle qui tentait de se cacher derrière Otton. Le silence grésillait tellement qu’il faisait mal. Une bûche craqua. La petite fille d’à peine huit ans sursauta. Un regard lui rendit son immobilité. Elle savait pourquoi ils étaient là. Elle savait qu’elle n’aurait pas dû. Mais les enfants du marché avaient l’air d’avoir tellement faim ! Et ce n’était rien qu’un tout petit caillou. Une pierre de lune avec un défaut. Papa n’aurait rien pu en faire et eux pouvaient la vendre et avoir de quoi manger pendant un mois au moins.

Et elle aurait bien donné de son propre argent de poche, mais elle n’en n’avait plus, elle avait tout dépensé pour l’anniversaire de Bab’ juste avant. Elle n’en avait pas beaucoup.

Elle aurait dû demander à maman. Maman aurait compris. Mais Maman non plus n’avait pas vraiment d’argent, papa donnait ce qu’il fallait pour les comptes et c’est tout. Et papa n’aurait pas compris. Et Otton aurait tout répété à papa.

" Eigyr ! " La servante s’avança. Céleste fut soulagée puis s’en voulut immédiatement. Eigyr était seule pour élever ses trois enfants. Elle travaillait sans cesse. Elle pleurait beaucoup avec les autres servantes.
"  O…oui MmmMonsieur Llud ? "
" Tu feras tes bagages, tu nous quitte ce soir. Je ne veux pas de voleur chez moi. "
"  Mmmais…Mmon… "
" SILENCE ! "
"Mais Papa ?! "
" J’AI DIT SILENCE ! " Céleste s’était avancée. Elle se recula. Baissa la tête. Elle aurait essayé non ? On ne pouvait pas le lui en vouloir, il faisait si peur. Eigyr. Pleurait. Céleste ne l’aimait pas beaucoup. Elle passait son temps à dire à quel point ils étaient nantis et mal élevés et que ses enfants étaient mieux. En plus elle louchait.
"C’est pas elle, papa ! "
" Ah oui ? Et c’est qui alors ? Le dragon noir qui se fond dans la nuit pour voler les pierres ? " C’était le personnage qu’il utilisait toujours pour se moquer des gens. Tout le monde savait que les dragons n’existaient pas.
"Oh non, papa, je pense pas qu’il en aurait pris qu’une… "
" Ne fait pas la maline avec moi ! "
"Je…oui. Pardon. C’est moi qui ait pris la pierre, papa, je suis désolée, je pensais pas que c’était important, elle était toute petite et elle avait un défaut et… "
" Qui es-tu pour savoir ce que vaut une pierre, ignorante ! Voleuse ! "
"Je suis désolée… "
" Tais-toi ! " Cette fois, la petite fille se garda bien de désobéir. Eigyr rentra dans le rang avec un sourire qui voulait dire : je vous ai bien dit qu’elle était mal élevée, ou du moins c’est ce que Céleste y lu. Elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle avait mal agi. A nouveau, ce silence si lourd qu’il faisait mal. Llud reprit. " Tu es ma fille, je ne peux pas te renvoyer. Mais tu vas rembourser la pierre. Tu feras de la broderie jusqu’à ce que tes mains saignent s’il le faut mais je vingt colliers brodés pour dans trois jours. " C’était faisable. Si elle ne dormait pas et mangeait sur sa table d’ouvrage. Elle n’aimait pas la broderie. Il le savait. C’était sa punition. Elle ne pouvait même pas dire que ce n’était pas juste.
 
Lac de Cilintir

Céleste regardait la surface du lac. Seule, elle suivait de ses yeux clairs les dessins des oiseaux dans le crépuscule. Plusieurs bateaux de pêche se détachaient, noir dans le violet des cieux et l'on sentait l'agitation du port de la ville portée par le vent. Les monts Sereneïdes, au loin, apportaient déjà la promesse de l'hiver. Bientôt, le soleil ne viendrait plus prendre son eau. Le gel en haut calmerait les vaguelettes troublant sa surface. Déjà, l'automne parsemait de feuilles mortes le miroir vanté des poètes.

Une ombre sortit des fourrés et vint la rejoindre. D'abord surprise, Céleste eut un léger hoquet avant de reconnaitre son frère à qui elle sourit doucement. De deux ans son cadet, il la dépassait pourtant de deux bonnes têtes. Une par année, se plaisait-il à raconter. Il avait encore la vieille tunique qu'il mettait sous son tablier d'apprenti forgeron. Son corps, autrefois si fin était musclé par le labeur et sa tignasse blonde semblait roussie par la proximité du feu.

"Il est si terrible que ça ?"
"Ce n'est pas...je suis sure qu'il n'est pas mauvais au fond. Mais il a déjà eu deux femmes, Bab'. Et il a quatre enfants. Le plus âgé a douze ans. C'est plus que la moitié de mon âge. Il doit se sentir seul, je sais et il a besoin qu'on l'aide avec tous les petits et tu sais que j'adore les enfants mais..."
"Tu rêvais mieux, j'imagine."
"Oh, non. Quand on...enfin je ne pense pas que je mérite mieux, je pense même pas le mériter lui. Si j'accepte, je n'aurais plus à m'occuper de rien."
"De ses quatre enfants et de les tiens quand même. Je peux parler à maman et papa, si tu veux."
"Non, ne te dérange pas, vraiment, ce n'est pas la peine."

Baberin soupira. Il n'avait pas toujours été tendre avec son aînée. Comme beaucoup de garçons, il lui avait joué de vilains tour, se moquant de ses peurs, de son physique, de ses balbutiements parfois. En grandissant, il avait appris à aimer et respecter cette curieuse sœur qui semblait avoir toujours besoin de se cacher dans les murs. Sans pour autant arrêter de la taquiner sur ses choix vestimentaires. Parfois, il jurerait qu'elle s'habillait en camouflage, pour se fondre dans la ville.

Bab' ne comprenait pas pourquoi sa sœur était comme ça. Ils avaient des parents humains - pas cette engeance bizarre de demi-sang, ces géants brutaux de Thorils ou ces sournois d'Ondins. Encore moins ces prétentieux d'Elfes ou les fragiles Neishaans - et aimants. Llud était joaillier. Il faisait des sculptures de métal et de pierres précieuses qui se vendaient bien. Ce n'étaient pas des merveilles de Maître qui parait les gorges des palais mais des honnêtes travaux pour d'honnêtes bourgeois. Il avait un premier fils d'un premier mariage, Otton, qui était nettement plus âgés qu'eux et reprendrait l'affaire familiale. Femme numéro deux, Fanch – si les souvenirs de l’adolescent étaient bons n'avait pas réussi à concevoir. Et leur mère, Raïne, était douce et aimante, tenant la maison, aidant son compagnon, jamais un mot plus haut que l'autre à moins qu'ils ne l'aient mérité. Et Papa jamais un coup à moins d'une grosse bêtise.

Non, vraiment, une timidité pareille, il avait du mal à le concevoir. Bon, ils n'étaient pas souvent félicités et c'était une fille, on lui avait appris à tenir sa place, son rang. C'était dommage parce qu'elle était bien plus douée que lui en cours. Elle l'avait souvent sorti de la panade quand il n'arrivait pas à lire un parchemin ou comprendre un plan de construction ! Et elle avait une réelle intelligence pour...un peu tout en fait. Tout ce qui pouvait s'apprendre avec de la logique. Elle chantait bien aussi.

"Allez ! Ce ne sera pas si terrible ! Tu as l'habitude des petits, tu gardes déjà beaucoup ceux d'Otton et de son horrible mégère. Et puis tu les aimeras comme tu m'aimes." Impulsif, il prit sa sœur dans ses bras, la sentant trembler un peu sous son étreinte. Il se dégagea, un peu vexé, s'empêchant de le lui dire.

"Je t'ai vexé..." ah, c'était vrai, elle était intelligente pour ça aussi. Beaucoup trop intelligente la petite soeur.
"T'en fait pas. De quoi as-tu peur, en vrai ? Ce n'est pas de... c'est cool ce qu'il se passe entre un garçon et une fille dans un lit tu sais. Tu vas aimer je suis sûr. Et il ne te fera pas de mal, je lui défonce la tête s'il te blesse. Tu pourras toujours compter sur moi."

Mar Menel

Tu seras pour moi unique au monde. Et je serai pour toi unique au monde. Cette phrase tirée d'une vieille balade trottait dans sa tête tandis qu'elle regardait sur les sables les coquilles brisées d'une nouvelle éclosion. De nouveaux espoirs envolés. C'était la troisième fois qu'elle avait été jugée apte à revêtir la tunique blanche des candidats. La troisième fois qu'elle voyait les nouveaux nés avec admiration se diriger partout sauf dans sa direction.

La trentième fois, au moins, qu'elle se disait que le Chevalier Selcot avait eu tort. Elle était heureuse ici, pourtant. Tout le monde était gentil. Elle adorait lire ce qu'elle trouvait sur les dragons et se sentir utile, dans les cieux. Son frère lui manquait, mais il devait être occupé avec sa jeune épouse. Oui, il devait l'avoir épousée depuis le temps. C'était sérieux entre eux et rien n'empêchait l'union. Elle soupira. Peut-être ne voulait-il plus lui parler. Après tout, elle avait disparu deux jours après son propre mariage. Mais son mari...elle frissonna. Il était vieux et aviné quand il était venu dans son lit. Il n'avait pas vu qu'elle avait eu peur. Elle n'avait senti que son appétit. Elle avait détesté. Et beaucoup pleuré. Il avait dit qu'elle devait se sentir heureuse qu'il veuille bien d'elle. Elle savait qu'il disait vrai mais ce Selcot l'avait accostée, et il avait parlé, tellement parlé qu'elle se sentait ivre de mots. Beith s'était transformée et l'illusion d'un nouvel avenir, l'envie d'être importante l'avait emporté.

Elle avait fui. Elle était assez honnête pour le reconnaitre. Elle avait fui son mari et ses quatre enfants, une vie de femme au foyer morne et sans attrait.

Elle attrapa le couteau que son frère lui avait offert en cadeau de mariage. Savait-il ? Il ne pouvait pas le deviner. Et si Selcot s'était trompé ? Et si Anthéa s'était trompée ? Elle était trop gentille pour être objective. Et si la triade n'avait qu'un soupçon de don ? Elle était tellement... normale.

L'arrivée au Kaerl avait été une surprise. Au début, elle avait craint de tomber mais, surtout, c'était le mélange des gens, des genres, des races qui l'avait surprise. Chacun était particulier. Chacun avait sa particularité. Tout le monde était gentil, à l'écoute des autres, cherchant le bonheur soit de son prochain, soit du plus grand nombre. Ils avaient des dragons. Ils avaient des dons. Ils étaient bénis, touchés des dieux.

Elle n'avait jamais avoué à Bab' qu'elle avait toujours considéré les autres races et les métis comme des améliorations par rapport aux humains. N'étaient-ils pas l'ingrédient de base.

Maintenant qu'elle était parmi eux, dans les nuages, elle doutait. Tellement.

Mar Menel

Elle l’avait à peine cru, l’homme bavard et extraverti qui lui avait parlé de don, de dragons et de continents cachés. Si elle avait été elle-même ce jour-là, elle l’aurait ignoré. Il l’avait abordée alors qu’elle était triste, vulnérable. Il l’avait assommé de mot et elle n’avait pas su le repousser. Et sa compagne et lui l’avaient trainée à l’écart. Elle avait eu peur, bien sûr. Et d’un autre côté…elle s’était sentie en sécurité.

Lorsqu’elle s’était transformée en dragon, Céleste avait ouvert de grands yeux. Elle n’osait croire en sa chance. Elle voulait tellement avoir une bonne raison de s’enfuir, de quitter l’enfer qui était le sien depuis deux jours. Elle avait dit oui.

Et puis on l’avait menée devant un dragon plus grand encore. Le Dragon Noir qui se Fond Dans la Nuit pour Voler les Pierres. Elle en avait tellement entendu parler comme d’un croque-mitaine. Sa Maîtresse…Maître ? Ils disaient Maître, mais c’était une femme. Les femmes pouvaient devenir Maître ici. Elles pouvaient faire ce qu’elles voulaient. C’était ce qu’avait expliqué Selcot. Et ce qu’avaient explicité les femmes qui avaient pris le relai à leur arrivée. Elles étaient plus calmes et Céleste se sentait à l’aise avec elles.  Anthéa et Hestia était très gentilles malgré l’air très impressionnant de l’humaine des deux. Humaine qui était Thorille. Tout le monde était quelque chose ici. Tout le monde était doué. Elle se demandait comment elle allait faire pour mériter de rester. Il fallait qu’elle reste. Elle voulait continuer de découvrir ce monde.

Ce n’était pas son premier échec sur les sables. Hestia lui disait que ce ne serait peut-être pas son dernier. Que sa dragonne était certainement quelque part. Qu’elle le saurait quand ce serait le cas. Elles lui faisaient à manger, lui parlaient de la vie au Kaerl, du Gardien qui ne se trompe pas. Elle, elle écoutait de toutes ses oreilles, ses mains jamais immobiles qui brodaient des mouchoirs, des draps, des nappes, des colliers. Qui sculptaient des fleurs, des dragons, des bateaux. Des souvenirs de sa vie en bas, à Orën. Elle savait être patiente. Malgré la douleur et le doute qui la rongeaient à chaque échec. Et les cours reprenaient. Le lien avec l’impératrice Noire. La Dragonne Voleuse qui se Fondait dans la Nuit. Elles en avaient parlé. Céleste trouvait ça drôle à présent. Si son père savait ! Mais il ne saurait jamais. Ce n’était pas plus mal. Entre temps, elles travaillaient le vol. Ce qu’elle aimait ça, toucher les nuages, se dire que rien n’était impossible. Sur une dragonne, elle avait l’impression d’être plus qu’elle-même.

Mar Menel

Elle ne doutait plus. Depuis qu'elle avait plongé ses yeux dans le miroir irisé de son âme-soeur, elle ne doutait plus. Elle était là pour protéger, nourrir, partager la vie de cet être. C'était étrange et normal à la fois. Comme si, d'un coup, elle avait oublié ce que c'était que d'être seule. Sa compagnie s'était liée d'un coup à son âme. C'était ainsi. Dire qu'il y avait deux heures elle doutait encore. Deux heures. Un siècle. Deux heures seulement. Elle s'en souvenait tellement bien. C'était irréel.

Elle avait toujours sa tunique blanche, mais son sourire, lui, était nouveau. Oh ce n’était pas une grosse éclosion. On l’appelait mineure. Mais ça lui allait, à Céleste, le petit comité des œufs de la bleue Savaynith et du brun Surun en ce printemps 917. Ninlil avait la couleur changeante des jeunes pousses dans le feuillage plus foncé d’un arbre déjà ancien. Elle était le mélange de tout ce qui était nouveau, merveilleux, fragile, et de l’immuable sagesse bien ancrée dans le sol, qui avait ses certitudes. Qui ne bougerait pas.

Lac de Cilintir

Il faisait gris et le toit bas des nuages donnait des reflets laiteux au lac dont les eaux immobiles attendaient patiemment la fonte des neiges et le retour de la vie. Sous ce temps, la ville de pierre semblait gelée, grise. Les fumées noires des cheminées se rejoignant au-dessus du port, portées par le vent. On entendait non loin les coups des forgerons sur le métal blanchit de chaleur.

"Alors c'est là que t'as grandi. C'est terne. "
"Ca...ne l'est pas toujours ? On n'aurait pas dû revenir. On n'est pas censées être parties. On a eu le feu vert ce matin seulement. "
"Oh arrête. Tous les dragons veulent voir d'où viennent leur dame. De quoi as-tu peur cette fois ?" Des flashs passèrent dans l'espace partagé et les yeux de la rouquine flamboyèrent de colère. "Ah mais tu vas me le présenter, ce fils de Yack. "
"Qu'est-ce qu'un yack ? "
"Je ne sais pas, j'ai entendu un Empereur dire ce mot. Je suis sûr que c'est très moche. Y-a-ck, ça ne peut pas être beau, un Yack. "
""On devrait repartir. "
"Attend je veux voir ton frère au moins. Il a l'air chouette ton frère."
"Il doit me croire morte ou pire, remariée. Il ne doit pas me voir. Tu sais qu'on n'a pas le droit de se montrer."
"La barbe, je suis très montrable, tu ne trouves pas ?" Elle tourna sur elle-même. Pour sa forme définitive, elle avait choisi une humaine, car elle voulait montrer que ce n'était pas forcément banal. Mais elle avait pris un casque de cheveux bouclés couleur cuivre et rouille, une tête au sourire mutin et aux lèvres rouges, et des yeux d'ambre brun. Elle dépassait un peu sa Dame, ayant comme elle une silhouette fine et sculptée. Elle se trouvait belle, habillée d'un pantalon bleu foncé et d'une tunique argentée. Elle avait hâte de tester cette nouvelle forme sur les habitants des lieux.

C'était qu'elle avait beaucoup hésité avant de se fixer. Elle avait tenté toutes les formes. De la beauté froide à la sulfureuse aux cheveux de jais. De la grande à la petite, avec toutes les carnations et les corpulences possible, cherchant ce qui leur convenait le mieux. A toutes les deux. Et puisque ne pas se trouver belle n'améliorait pas l'état de Céleste, elle avait décidé d'être jolie.

C’est ce moment que choisit un groupe de trois adolescents pour passer. Nini les héla. "Vous ! Hey vous ! Les ploucs ? Vous me trouvez jolie pas vrai ? "

Les adolescents rougirent. Mais ce ne fut rien par rapport à la teinte cramoisie qu’avait pris Céleste…

Lomeanor

" Laisse-moi faire. Tu n'y connais rien. APPROCHEZ APPROCHEZ ! Vous n'avez jamais rien vu de plus beau ! Des espèces de bois qui s'emboitent pour des dessins inconnus. APPROCHEZ ! Vous voulez faire un cadeau à votre douce amie ? Offrez-lui un mouchoir personnalisé pour sécher ses larmes ! Besoin de vous faire pardonner auprès de votre femme ! Ces nappes et draps vous vaudront de retourner dans votre lit ! APPROCHEZ IL N'Y EN AURA PAS POUR TOUT LE MONDE ! "
* Mais tu es folle... ça ne vaut pas tout ça ! *
*C'est à eux de decider, qui es-tu, toi, pour savoir mieux qu'eux s'ils veulent dépenser leur argent ou non; hein ? *
* On ne peut pas leur mentir, ce n'est pas bien... *
*Je ne mens pas, tu m'as entendu mentir ? *
* Tu dis que ça va tout arranger. *
*Ce n'est pas du mensonge ça, oh la la ! C'est une légère exagération. *
* Je... *
*Ecoute, tu veux des sous pour acheter ce qu'il faut pour faire tes cadeaux ? *
* Oui mais... *
*Pas de mais ! Tu me laisses faire et puis c'est tout. Toi tu fabriques les choses. Moi je les vends. Et si on ne vend pas tout là, on peut aller partout, souviens toi. Tu prendras des modèles, on chopera le bois où il pousse, ça sera moins cher et on va se faire un commerce flo-ris-sant ! *
* Sûrement il y a mieux  à faire de nos pouvoirs Lil. *
*Ca n'empêche pas. Allez, mets-toi derrière l'étal et sourit. Y a des gens qui arrivent !*

Mar Menel

"Tu vois, je t'avais dit que la Dame de Rintrah pouvait pas avoir tué le Maître de Seldryn."
"Je le savais."
"Tu le savais parce que je te l'avais dit !" Taquina la verte qui avait pourtant parfaitement comprit ce que voulait dire son âme sœur. La jeune femme était assise contre le flanc de sa moitié, sculptant doucement une fleur dans un morceau de bois blanc, creusant son cœur pour qu'une bille de bois miel puisse en représenter le pollen...et se fixer sur un pic à cheveux.
"Tout va aller mieux. Et tu sais quoi ?! On a survécu à la marque de l'Ombre, aux attaques et aux trahisons. Le Kaerl n'en est que plus fort. Ça ne te rends pas fière, de te dire que tu as triomphé là où les autres, même les plus célèbres et les plus important ont échoués ?"
"Pourquoi en serais-je fière ?"
"Et bien tu es vivante, c'est une bonne chose pour commencer. On n'a perdu ni cheveux ni écaille là-dedans."
"Il n'y a pas de gloire à avoir eu de la chance, Lili."

Le soleil baignait la grande place aux architectures blanches. Les passants, affairés, jetaient à peine un coup d'œil à la dragonne au milieu de laquelle la jeune femme disparaissait presque totalement. Quelques connaissances claironnaient un salut et des chevaliers et dames qui connaissaient le duo envoyaient un "Bonjour Céleste", un peu au hasard, sans s'arrêter vraiment. Cela allait très bien à la jeune femme. Les gens guérissaient si vite. C'était un mystère pour elle. De son côté, le dragon d'ombre qui s'était formé au milieu du Kaerl nourrirait encore ses cauchemars. Elle avait été là, elle avait fait de son mieux pour aider, participer. Elle s'était même mise en avant pour proposer ses services. Elle avait eu peur, mais elle l'avait fait. Elle n'arrivait pas à en être fière. Elle avait été terrifiée. Ils semblaient tous si courageux. Elle n'avait pas conscience qu'elle aussi, alors, avait paru brave. Après tout, Nini était la seule à lire sous son visage de poupée. La verte minauda.

"Ca veut dire que Seldryn pourra à nouveau voler."
"Son Maître est marié à Heryn d'Almung. Tu le sais. Arrête de vouloir le draguer, il y a d'autres mâles."
"Oui mais celui-là personne ne l'a alors je le veux." rétorqua-t-elle, mi moqueuse, mi sérieuse, avant de partir définitivement du côté de la taquinerie "Et puis ça ne veut rien dire. Toi aussi tu es mariée, je te rappelle."
"J'aurais préféré que tu ne me le rappelle pas, non." comme toujours, ce souvenir cuisant lui chauffa les joues. Ninlil s'était habituée aux réminiscences de cette nuit. Elle avait décidé de s'en moquer jusqu'à ce que l'acte perde de son importance. Ce n'était pas encore pour aujourd'hui. Mais la verte était patiente.
"Donc je peux draguer Seldryn." répéta-t-elle avec amusement et obstination. "Sois heureuse que Beith soit femelle au lieu de te plaindre."
"Par le premier oeuf, Lil' ! Pas lui s'il te plait..."
"T'en fait pas va. Il serait capable de s'en vanter plus que moi et je n'aime pas la compétition !"

Possessions : Céleste a un très beau couteau de sculpture à la lame gravée que son frère forgeron lui a offert en cadeau de mariage. Elle en prend grand soin. Elle a également un petit pendentif en bois représentant une fleur de sa ville natale qu’elle aimait beaucoup. Dans son sac, elle a toujours de quoi faire un pansement et quelques petits gâteaux à donner à des gens qui en auraient besoin.

Magie :Rien, si ce n’est le Don. D’aucun diraient que c’est déjà beaucoup mais Céleste trouve que c’est le minimum…après tout, presque tout le monde l’a, ici (et ceux qui ne l’ont pas ont tellement d’autres qualités…)

Divers : J’ai hâte de venir vous rejoindre avec Céleste !

Nom : Ninlil

Lié(e) : Céleste Sive, Dame Verte au kaerl…Céleste bien sûr !

Ascendance : la bleue Savaynith et le brun Surun, printemps 917

Age : Deux ans un tiers. Approximativement.

Descendance : Pas pour le moment ~ ce n’est pas faute d’essayer !

Description physique :  Ninlil avait la couleur changeante des jeunes pousses dans le feuillage plus foncé d’un arbre déjà ancien. Elle était le mélange de tout ce qui était nouveau, merveilleux, fragile, et de l’immuable sagesse bien ancrée dans le sol, qui avait ses certitudes. Qui ne bougerait pas.

Sa tête, fine, présentait entre deux cornes de jade une crête translucide rappelant les veines de chlorophylles. Ses écailles émeraudes avaient par endroit des motifs plus clairs, presque jaunes qui dessinaient des volutes semblables aux dessins de l’écume sur les berges du lac. Tout au long de son cou, comme une route à travers les broussailles, des points clairs soulignaient la grâce flexible de l’appendice. De taille moyenne pour sa couleur, elle aimait à jouer avec le soleil passant par la voile de ses ailes. Sa silhouette était fine, sinueuse, comme la tige d’une fleur en bouton qui n’aurait pas oublié de se parer de piquants.

Car sa voix, banale par ailleurs, savait à merveille jouer du sarcasme et de l’ironie. Elle était taquine, joueuse, parfois invitante et aguicheuse. Pas de trace en elle de doute. Sa diction soignée détachait chaque mot comme autant d’épines protégeant un cœur d’artichaut.

Description caractérielle : Forte et sûre d'elle, Ninlil n'aime pas passer inaperçue. Elle est fière de ce qu'elle est, saurienne jusqu'au bout des ongles, aguicheuse jusqu'à sa dernière bouclette. Elle aime s'amuser, danser et rire, mais n'est pas aussi frivole qu'elle aime à le faire croire. Capable de profonde réflexion et surtout aussi sensible aux autres que sa liée, elle tente de son mieux de la faire sortir de sa carapace. Têtue et volontaire, elle n'hésite pas à la bousculer un peu, tout comme elle bousculera ceux auxquels elle tient si elle l'estime nécessaire. Elle donne facilement sa sympathie et semble s'ouvrir sans problème aux inconnus mais en réalité, elle est secrète et farouchement attachée à son indépendance. La présence de Céleste la calme et la canalise, la stoppant quand, parfois, elle frôle les limites. Elle a par ailleurs beaucoup d'admiration pour les talents cachés de son âme soeur.

Ninlil a une nature plus chaotique que sa moitié. Elle n'a que mépris pour les règles mais ne fera rien qui mette le Kaerl ou ses amis en danger. Elle est courageuse, assume ses sottises, ne cherche pas à se cacher derrière des excuses. S'il lui arrive de travestir la réalité pour s'amuser, ce n'est jamais pour se protéger.

Bien qu'elle s'en amuse, les récents événements l'ont profondément marquée. Trop jeune lors de la trahison de la Dame de Rintrah, c'est Céleste qui a alors su la rassurer et la réhabilitation de la Dame Dorée est trop récente pour que la plaie ait totalement cicatrisé. Ninlil s'en veut beaucoup d'avoir douté. D'ailleurs, elle ne drague jamais Seldryn, elle a le plus profond respect pour les couples stables. Et elle adore Beith.

Forme humanoïde choisie : Humaine – comme sa liée pour lui montrer que ce n’est en rien quelque chose de banal – Ninlil se plait à prendre l’apparence d’une jeune femme sûre d’elle, au teint de pêche, à la chevelure cuivre-roux, bouclée et courte et aux yeux d’ambre brun. Elle aime se maquiller et choisir des tenues qui suggèrent beaucoup aux mâles humanoïdes qui la croiseraient, sans pour autant aller vers le court ou le vulgaire. Des pantalons qui soulignent le galbe de ses jambes, des hauts qui jouent avec la finesse de sa taille, sont ses tenues favorites. Elle est un peu plus grande que sa liée, de taille moyenne pour une humaine et de corpulence élancée et musclée.


Regard de Flarmya : Pas encore…

Rebienvenue \o/

Je suis la première à passer sur ta fiche ^^
Une fiche complète, concise, où il y a l'essentiel. C'est un personnage touchant, qui aura bien besoin qu'on le revalorise en RP, la pauvre bichette !
La dragonne a été ajoutée à la liste des Empreintes.

¤ Sur la forme :
Il y a quelques erreurs de conjugaison qui traînent, ou des phrases assez imprécises. Rien dont une bonne relecture ne puisse venir à bout ^^
" Ses yeux, bleu gris, ont la profondeur du lac auprès duquel elle a grandi et si elle n'a rien de remarquable, ses traits réguliers, son visage ovale, presque pointu et son teint pâle la rendENT plus belle qu'elle ne le croit. "
" Femme numéro deux n'avait pas réussi à concevoir.  " Elle n'a pas de nom ?
" J'aurais préféré que tu ne le fasses pas. " Qu'elle ne le dise pas plutôt ?

¤ Sur le fond :
Tu ne parles pas de son Maître, ni beaucoup de sa formation d'Aspirante.
De même, il y a très peu d'informations sur son enfance.
Surtout, on ne sait presque rien de ses activités une fois qu'elle est Chevalière. Exerce-t-elle un métier ? A quoi occupe-t-elle son temps, comment vit-elle ?

C'est tout pour moi !
N'oublie pas d'ajouter un logo de dragonne verte dans ta signature ^^
Si tu as des questions, n'hésite pas !

Bonjour,

C'est fait ! J'ai mis les paragraphes ajoutés avec le titre en gras et les phrases ajoutées dans les textes déjà écrits en gras également pour faciliter la relecture ;)

J'espère que ça vous plaira !

Coeur sur vos becs.

Bonsoir et re-bienvenue !

Les modifications demandées ont été apportées.
Il reste encore quelques fautes qui traînent mais rien de bien choquant ou qui rende la lecture désagréable !
(Mes personnages Loyaux me soufflent cependant que Céleste a écorché le nom de sa Dame : Almung => Amlug   )
Ce qu'on a d'informations sur l'enfance de Céleste me paraît suffisant ; ce n'est pas détaillé mais on saisit l'essentiel. Idem pour la période d'Aspiranat.

En somme, une fiche bien écrite et plaisante à lire pour un personnage touchant choupimignon que j'ai hâte de voir en jeu !

Tu as une première validation !

Re-coucou !

Je plussoie ma consœur du dessus !
C'est donc avec plaisir que je donne aussi ma validation ^^

Au plaisir de se recroiser en jeu

Coucouuuu, avec toutes mes plus plates excuses pour le retard, tu es officiellement validée ^w^ Céleste va pouvoir entrer en jeu et retrouver ses camarades au Màr Menel !

Par contre Heryn fait des petits yeux et dit que c'est encore écrit "Almlug" au lieu de "Amlug", et elle est triste ahah.

Amuse-toi bien et félicitations ! \o/

Oh et le cadrage de ton avatar me perturbe vraiment, du coup je te propose celui-ci (j'ai caché la noreille pointue, comme ça plus de problème), si ça te va :



J'en ai profité aussi pour gommer la brillance des lèvres, sinon on avait l'impression qu'elle avait du gloss XD.