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 [RP Flashback] Ardents Murders

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Daire Orlaigh
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MessageSujet: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeDim 28 Nov 2021 - 1:31

En l’an 900, deux jours après la mort du Seigneur Celanduil Hùriand
(Avant le début de la Grande Guerre des Ordres)
Weyr de Celanduil Hùriand

[RP Flashback] Ardents Murders Dairegama
Crédits : Ravietta
Daire Orlaigh & Gamalïel, Garde Embrasé

C’était impossible. Impensable. Ils avaient forcément manqué quelque chose. Elle avait forcément manqué quelque chose. Et on ne parlait pas du manquement à son devoir. Elle était Garde Embrasé, elle était censée protéger le Seigneur. Ils étaient censés protéger le Seigneur, tous autant qu’ils étaient. Ah, elles étaient belles, les trois Décuries de Gardes Embrasés ! Trente soldats, soi-disant d’élite, et pas un pour empêcher un arriviste ambitieux et orgueilleux d’assassiner le Seigneur qu’ils étaient censés protéger.

*On ne peut pas intervenir dans un duel,* émit Gamaliël pour la énième fois.

La queue de l’Empereur Noir s’agita derrière lui, sur le sol de la corniche où il était couché. À force de répéter la même chose depuis deux jours, il en avait perdu le compte, mais Daire n’était toujours pas convaincue. Ou plutôt si. Elle était d’accord avec lui, comme d’habitude, mais ce n’était pas suffisant. Parce que…

*Ce n’est pas le duel, le problème.*

Ou, du moins, pas le seul problème. Certes, c’était lors du duel dans la Fosse qu’Arkalin avait tué le Seigneur, mais ledit duel n’aurait jamais dû avoir lieu. Salvedean Arkalin n’arrivait pas à la cheville de Celanduil Hùriand, qu’il s’agisse de ses compétences martiales ou de ses facultés à diriger, mais il n’était pas idiot. Tout pétri d’ambition, qu’il soit, il n’aurait jamais défié son ancien maître s’il n’avait pas été certain de pouvoir l’emporter. Il avait forcément préparé son coup. Même avec une frappe en traître comme seul un esprit aussi fourbe que le sien pouvait en concevoir, Arkalin n’aurait jamais pu vaincre le Seigneur Hùriand si celui-ci avait été en pleine possession de ses moyens. Mais les guérisseurs qui avaient examiné la dépouille du maître bronze n’avaient rien relevé d’inhabituel. Et les Gardes Embrasé – dont elle faisait partie – n’avaient rien trouvé d’étrange, ni dans le weyr du vainqueur ni dans celui du vaincu.

Ils avaient donc forcément manqué quelque chose. Elle avait forcément manqué quelque chose.

Et, depuis deux jours, cette certitude tourmentait Daire, l’empêchant de se concentrer sur quoi que ce soit d’autre. Elle avait l’impression diffuse d’oublier quelque chose d’important, de ne pas avoir vu ce qui aurait dû lui sauter aux yeux. Pourtant, elle beau tourner et retourner ses réflexions et ses souvenirs dans son esprit, rien ne venait. Elle n’avait pas noté de changement dans l’emploi du temps du Seigneur, ces derniers temps, pas plus que dans ses habitudes. Peut-être paraissait-il un peu plus fatigué que d’ordinaire, mais…

Mais… et si c’était ça ?

Cessant de faire les cent pas dans son weyr, la quadragénaire releva la tête pour croiser le regard de son dragon. Ils n’avaient pas besoin de parler pour se comprendre, et elle enfila rapidement une veste avant de quitter ses appartements et de prendre la direction de ceux du Seigneur décédé. Elle y allait seule et à pied, mais Gama assurerait ses arrières, comme toujours. De sa corniche, il pouvait surveiller les allées et venues et la prévenir si quelqu’un approchait de la caverne. Il aurait préféré l’accompagner, évidemment, mais il n’aurait fait qu’attirer l’attention. Pour le moment, ce n’était pas nécessaire. En revanche, une fois qu’elle aurait trouvé la preuve qui manquait…

Il ne fallut que quelques minutes à Daire pour descendre l’escalier qui venait de chez elle puis rejoindre et gravir celui qui menait au logement de l’ancien Seigneur. Elle connaissait le chemin par cœur et était à peine essoufflée au terme de son ascension. En revanche, elle marqua une microseconde d’arrêt devant la porte. Pour la première fois, elle allait franchir le seuil du weyr en dehors de toute mission officielle… Néanmoins, sa détermination – et celle de Gamaliël – repoussèrent son hésitation. Ils devaient se hâter. L’inhumation de Hùriand – et donc l’intronisation d’Arkalin – n’était plus qu’une question de jours et il était hors de question de laisser un traître fourbe et assassin s’asseoir sur le trône du Màr Tàralöm.

Tâchant donc d’ignorer les réticences qu’elle ressentait à l’idée de fouiller les affaires de son presque-Maître et de son Seigneur, Daire entreprit de passer en revue le weyr une deuxième fois, avec encore plus d’attention que lors de l’enquête menée avec ses frères d’armes. Ils avaient forcément manqué quelque chose. Il y avait forcément quelque part quelque chose, un indice, une infime trace de poison, n’importe quoi qui prouverait qu’Arkalin avait tout orchestré. Elle commença donc par inspecter le garde-manger, puis la vaisselle, passant minutieusement en revue chaque verre, chaque cuiller, à la recherche de la moindre impureté susceptible de révéler quelque chose.

Absorbée par ses recherches, elle n’avait plus aucune notion du temps qui passait. Ce fut la voix de Gamaliël, sous son crâne qui la tira de sa tâche.

*Quelqu’un approche. Un elfe. Lié à Thémos.*

Elle reposa l’assiette qu’elle observait et pivota sur elle-même, prête à faire face à l’intrus.


Dernière édition par Daire Orlaigh le Dim 6 Fév 2022 - 16:21, édité 2 fois
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Eléderkan Garaldhorf
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MessageSujet: Re: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeMer 19 Jan 2022 - 18:17

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Eléderkan Garaldhorf & le Bronze Thémos
Décurion Incandescent, Clan Introverti


Les lois du Màr Tàralöm étaient formelles. Nul ne pouvait braver un duel pour le trône sans encourir le plus infâme des châtiments. Intervenir dans le combat relevait du sacrilège. Ni dieux ni dragons ne pardonnaient de telles offenses. Il avait fallu se rendre à l’évidence, même si celle-ci paraissait invraisemblable, lorsque le corps du Seigneur Hùriand s’écroula dans le sable de l’arène : une ère s’achevait. La mort avait parlé. Le Démon deviendrait le nouveau maître du Kaerl Ardent.

De toutes les règles absconses dont se targuait la cité, Eléderkan Garaldhorf reconnaissait dans celle-ci le caractère sacré des traditions antédiluviennes qui n’avaient de sens que celui qu’on leur prêtait. Un carnage aurait été plus utile, car il aurait pu épurer le Kaerl des partisans du vaincu. Une question d’honneur se lovait derrière cette loi. Une question de croyance, également. S’il respectait la première, il ne la jugeait pas nécessaire pour autant à la bonne marche d’une nation. Quant à la seconde, il s’en défiait comme de la peste. Ce que ses années de service dans la Confrérie du Havre des Tempêtes lui avaient appris, c’était qu’un code était indispensable pour inspirer la peur et le respect, mais qu’il devait être utilisé comme une sorte de guide par les puissants. Ainsi en allait de la différence entre la meute et les chefs.

Par tradition encore une fois, une enquête avait été menée, puis scellée. L’issue du duel ne faisait aucun doute, la valeur des deux participants avait été jugée acceptable aux yeux des dieux, et le Gardien lui-même avait entériné le résultat. Celanduil Hùriand avait rejoint les bras d’Isashani. Salvedaen Arkalin serait bientôt intronisé en tant que nouveau Seigneur du Màr Tàralöm. Gloire au Kaerl Ardent !

Quelque part dans les entrailles de la cité volcanique, on célébrait l’avènement d’une nouvelle ère. Le règne du Démon ne s’avérerait pas de tout repos. Le Maître Noir Arkalin ne s’arrêterait pas à cette unique victoire. Défaire Hùriand faisait partie d’une stratégie plus large, soulignée d’avidité. Sous ce front orné de cornes brûlait un incommensurable brasier. Un incendie vorace, aux ambitions inquiétantes. Eléderkan en avait connu, des bêtes aux dents longues, mais celle-ci se démarquait par une finesse insoupçonnée, par une intelligence redoutable sous ses dehors brutaux et inhumains. Il regrettait de n’avoir pas davantage exploré le passé de ce Maître Noir d’origine nébuleuse. Celanduil Hùriand n’était-il pas lui-même responsable d’avoir amené ce loup dans leur repaire ? Martel, le brillant et l’implacable Martel, qui connaissait bien les rouages du Màr, aurait su quels fils tirer pour en apprendre davantage. Hélas, Martel ne digérait pas son propre deuil. Il manquait de recul, de lucidité, sur cette affaire. C’était donc à son ami de prendre les devants.

N'étant ni un membre de la Garde Embrasée, ni un Sang - pas encore, l’elfe d’Ys ne pouvait pas prétendre participer à l’enquête. Il mènerait donc la sienne, de son côté. Il avait étudié le compte rendu officiel, de même qu’assisté au duel dans la Fosse avec l’ensemble du peuple, mais il préférait se référer à ses propres recherches. Il ne se fiait pas à ses yeux, alors qu’il observait la mise à mort depuis les gradins, abruti par la foule hurlante, et encore moins au rapport officiel. Une fois de plus, son passé de flibustier le gardait de trop faire confiance aux autorités. Il avait étudié les plans, recueillis les ragots et les témoignages, dès le soir du duel, délaissant à contre-cœur un Martel esseulé qui s’était réfugié dans sa haine pour ne pas endurer la douleur de la perte – autant de son mentor que sa porte vers la gloire. Son frère de cœur pouvait attendre. En revanche, chaque minute passée affadissait les preuves et les faits, détruisant un peu plus la vérité.

Aussi silencieux qu’une ombre jouant dans le gréement, le Décurion Incandescent arpentait les couloirs menant aux weyrs les plus prestigieux. Il connaissait quelques chemins détournés pour atteindre sa cible. Les appartements qui l’intéressaient avaient été placés sous scellés, au terme de l’enquête officielle, et pourtant il savait que tous leurs secrets n’avaient pas été révélés. Dans son esprit lancé à l’assaut de ces mystères se peignait le dédale du Kaerl. Son Lié lui avait fait la faveur de mémoriser – avec une aisance incroyable qui inspirait la vexation – toutes les cartes qu’il lui avait transmises. Une fois n’était pas coutume, le Bronze n’avait pas rechigné à la tâche, et ne s’était pas moqué du don dont l’avait affublé Flarmya. Il ne l’aurait pas admis en ces termes, mais Eléderkan sentait que la mort de Morokei, le Lié d’Hùriand et son propre géniteur, lui pesait sur l’âme.

° Il y un autre dragon dans les parages. Il rôde autour de cette zone. °

Avec ses écailles aussi rutilantes qu’outrancièrement tapageuses, Thémos ne prenait pas la peine de se montrer discret. Il faisait mine de somnoler sur une corniche, à bonne distance des weyrs pour ne pas risquer d’alerter la garde. Mais sa vigilance ne pouvait manquer de remarquer la présence, suintant une concentration intense, du géant noir aux écailles frottées de cendres. Les pupilles de Thémos se dilatèrent. Un rictus souleva ses babines et dévoila ses crocs. Il connaissait ce dragon.

° C’est Gamaliël. Méfie-toi, tu risques d’avoir de la compagnie. °

L’elfe acquiesça mentalement. Il ne s’étonnerait donc pas de constater que ses compétences en crochetage ne seraient pas requises. Le pas léger et souple du marin suivant la houle, il entra dans le weyr en prenant soin de refermer en silence derrière lui. Il s’avança ensuite sans plus prendre garde au bruit qu’il pouvait faire, car il se savait déjà découvert. Une grande femme se tenait là, son profil faiblement éclairé par les étoiles. Elle lui apparaissait familière, et une pensée de Thémos conjuguée au nom du veilleur draconique à l’extérieur lui chatouillait la mémoire. Un regard vers sa posture, ses mains, l’éclat aigu de son regard, lui apprit tout ce qu’il avait besoin de savoir dans un premier temps. Eléderkan déplaça légèrement ses appuis, sans quitter des yeux l’intruse, la garde de la longue et fine épée des Garaldhorf à portée de main, mais il ne fit aucun geste pour s’en saisir.

- Êtes-vous l’intendante du défunt ou juste une voleuse ? ironisa le Maître Bronze dans un murmure.

Tous deux n’avaient aucun droit d’être ici, et ils le savaient.
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MessageSujet: Re: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeDim 6 Fév 2022 - 19:58

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Ils n’avaient aucun droit d’être ici, ni l’un ni l’autre, et ils le savaient tous les deux. Mais pour une fois, Daire était presque heureuse de ne pas avoir suivi les règles. Presque. Les règles existaient pour être respectées et elle n’y aurait jamais contrevenu sans les besoins d’une cause plus élevée qui n’avait en l’occurrence rien de réjouissant. Elle n’avait pas le droit d’entrer dans un lieu privé sans y être invitée, a fortiori la demeure du Seigneur du Kaerl et d’autant plus qu’il était décédé, mais elle avait un devoir à accomplir. Elle était Garde Embrasée. Elle devait protéger le Seigneur. Elle aurait dû protéger le Seigneur. À défaut de pouvoir lui rendre la vie, elle pouvait au moins tâcher de lui rendre justice. Et comme le Démon fourbe et ambitieux n’avait pas encore été intronisé, elle ne manquait même pas à son devoir envers lui. Eurk. Rien que l’idée de devoir le servir lui retournait l’estomac. Elle sentit l’approbation de Gamaliël dans son esprit à la pensée fugitive qu’elle allait devoir démissionner, mais ne s’y arrêta pas. Là, tout de suite, il y avait plus important. La présence de l’elfe dans le weyr du Seigneur Hùriand, par exemple. Si elle n’avait pas outrepassé ses droits et décidé de mener sa propre enquête, elle n’aurait pas assisté à la venue de l’intrus et qui sait ce qu’il aurait pu faire ? Cacher les preuves ? Les détruire ? Heureusement qu’elle était là, il ne pouvait commettre son forfait, il ne pouvait rien faire d’autre que… L’insulter ?

Une intendante ? Vraiment ?

Elle respectait le travail des piétons mais, franchement, est-ce qu’elle avait l’air d’une intendante ? Ce n’était pas parce qu’elle ne portait pas son uniforme ou qu’elle venait de reposer une assiette qu’elle était… une voleuse ?!

De mieux en mieux !

Les dents serrées, la jeune femme lança un regard noir à l’elfe qui lui faisait face. Plus jeune, elle aurait pu se laisser emporter, mais ça faisait longtemps qu’elle avait appris à maîtriser ses émotions. Elle en avait entendu médire dans son dos après son Empreinte, elle en avait avalé des couleuvres lors de ses entraînements à la Fosse, elle en avait essuyé des provocations pendant les combats. Il lui fallait plus que quelques mots pour perdre son sang-froid. Mais il fallait avouer que voleuse était un qualificatif qu’elle avait du mal à supporter. De quel droit osait-il mettre son intégrité en doute alors qu’il était, lui aussi, là où il n’aurait pas dû se trouver ?

« Ça dépend, répliqua-t-elle, sèchement. Êtes-vous un admirateur du Seigneur Hùriand ou un charognard ? »

Ou un espion ? Un comploteur ? Un empoisonneur ?

En tout cas, il était clairement un combattant. Il ne portait pas d’insigne distinctif mais Daire savait reconnaître un guerrier quand elle en voyait un. L’épée qu’il portait au côté et dont elle voyait la garde n’était rien comparée à sa posture et à son attitude. Presque trente ans à manier les armes lui avaient appris à jauger ses éventuels adversaires. Celui-ci serait redoutable s’ils venaient à s’affronter, elle n’en doutait pas, et son attitude se modifia donc imperceptiblement, répondant instinctivement à la menace potentielle qu’il représentait.

Mais qu’il sache se battre ou pas ne répondait pas à sa question première. La seule qui importait au final. Qui était-il et que venait-il faire ici ? Lié à Thémos, avait dit Gama. Le nom aurait dû lui dire quelque chose, elle en était sûre, mais elle ne parvenait pas à remettre le doigt dessus. Et encore moins sur celui de l’elfe. Ce ne fut que lorsque l’Empereur cendré lui transmis l’image du bronze qu’elle le reconnut. Elle l’avait vu combattre, déjà, avec son Lié. Si elle ne remettait toujours pas son nom, elle connaissait à présent son statut. Décurion Incandescent. Et aucun lien, de quelque nature que ce soit, avec le Seigneur Hùriand. Du moins à sa connaissance. Mais elle avait passé suffisamment de temps à proximité du Lié de Morokei, que ce soit dans son weyr, au Concile ou au Mahalma pour être capable de reconnaître et de nommer ceux qui lui étaient proches. Celui-là n’en faisait pas partie. De là à supposer qu’il faisait partie des alliés d’Arkalin, il n’y avait qu’un pas que Daire se retint tout de même de franchir. Mais une chose était sûre, il n’avait donc aucune raison légitime de se trouver là, même sans compter les scellés sur la porte.

« Que faites-vous là ? » finit-elle par demander.

Clair, direct, précis. Les ronds de jambes, les sous-entendus à deux pièces de cuivre et les non-dits, ce n’était pas sa tasse de thé. Évidemment rien n’obligeait l’elfe à répondre, et rien ne l’empêchait de mentir. Mais rien ne la ferait quitter les lieux, elle, tant qu’il ne les aurait pas abandonnés non plus et, en attendant, elle ne comptait pas le quitter des yeux. Aucun de ses mouvements, aucune de ses paroles ne lui échapperait. Il était hors de question qu’il puisse ne serait-ce que toucher ou modifier un seul élément du weyr. S’il y avait une preuve de la culpabilité du Démon à trouver, elle mettrait la main dessus avant que qui que soit ne puisse la détruire.
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MessageSujet: Re: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeMar 15 Fév 2022 - 17:35

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Dans la pénombre, les contours du décor comme de l’inconnue étaient esquissés sous la caresse des étoiles. Tiroirs ouverts et instruments éparpillés témoignaient d’une hâte méticuleuse à fouiller chaque recoin du weyr. Qu’y avait-il à chercher dans les affaires du défunt, mis à part les objets de valeur ? Passer les scellés des appartements n’était certes pas chose aisée et passible d’une peine grave, mais dans tout le tohu-bohu qui secouait le Màr en cette période de transition, toutes les opportunités se présentaient de faire quelque gain profitable. Le risque était élevé, mais pas loin d’être insurmontable. L’inhumation de Hùriand et l’intronisation d’Arkalin laissait le champ libre à tous les charognards.

Les yeux perçants d’Eléderkan ne manquèrent pas de remarquer la raideur toute militaire dans la posture de l’inconnue. Elle s’était également crispée d’indignation, il aurait pu en jurer. Malgré une bonne acuité visuelle, il n’aurait su déterminer son âge – et c’était d’autant plus difficile à identifier chez les chevaliers-dragons dont le vieillissement ralentissait dès l’Empreinte. Le crin pâle, la langue affûtée et l’œil brillant d’intelligence, il savait qu’il ne devait pas la sous-estimer. Il aurait parié qu’un uniforme lui seyait davantage que cette vêture informelle. Tout dans sa posture criait le métier des armes. Il connaissait son nom, mais il lui échappait encore. Une combattante croisée dans la Fosse ? Une consœur méconnue du Clan Introverti qu’il avait rejoint depuis peu d’années ? Une dangereuse rivale prête à asseoir son pouvoir par les moyens les plus fourbes ? Si elle s’était indignée à sa petite provocation, cela ne signifiait pas pour autant que ses intentions étaient honorables. Peut-être ne supportait-elle tout simplement pas les railleries.

- Nous sommes tous les deux des charognards, rétorqua le Maître Bronze.

Il proférait ici une évidence – même si l’honneur de son interlocutrice en souffrait. Dans son âme ronronnaient les profondeurs ténébreuses et volcaniques issues de Thémos. Le dragon patientait sur sa corniche, tous ses sens aux aguets, sans faire montre d’hostilité. Cependant, il étudiait ses chances de défaire Gamaliël en combat singulier avec tout le sérieux dont il était capable. Il savait hélas que son Lié ne voudrait pas en arriver à de telles extrémités. Ce serait la parole de l’elfe contre celle de l’humaine, et il était probable que les juges du Kaerl préfèrent les châtier tous les deux plutôt que de s’embarrasser d’un encombrant procès.

- Peut-être la même chose que vous, glissa prudemment Eléderkan en se décalant d’un pas, pour s’éviter quelques angles morts dans sa perception de la pièce.

Il ne pouvait pas lui accorder de crédit, peu importe ce qu’elle dirait. Lui-même pouvait mentir à loisir, le résultat serait le même. Si la jeune femme se montrait aussi pugnace et intelligente qu’elle le paraissait, elle ne ferait pas confiance, peu importe ce qu’il lui révélait. Mais il ne pouvait décemment pas lui affirmer être un infâme voleur, ou pire un complice de quelque méfait – ou même un partisan d’Arkalin. Il aurait aussi très bien pu choisir de ne rien répondre, d’engager le combat immédiatement ou de s’en retourner par où il était venu.

Il était hors de question de laisser cette femme vaquer à ses affaires en toute impunité et peut-être souiller des preuves. Tout comme il était hors de question de lui laisser la possibilité de le reconnaître plus tard, dans des circonstances nettement moins favorables. Ni l’un ni l’autre n’avait véritablement le choix : soit ils travaillaient de concert, soit ils se battaient. Il n’y avait pas de retour en arrière possible.

- Je cherche des réponses. A la manière dont vous fouillez les affaires de notre défunt Seigneur, j’en déduis que vous poursuivez le même but. Nous pourrions avouer nos desseins tout de suite, mais cela n’aurait aucun sens. Comment croire un seul mot de ce que nous dirions ? Nous ne pouvons pas nous faire confiance.

Il semblait qu’il s’agissait du mantra du Màr Tàralöm tout entier, résumé en cette tirade. Ici, la confiance se payait au prix du sang et se vendait au plus offrant. Pour Eléderkan, ce jeu de l’ombre se révélait aussi enivrant que dangereux, non pas au regard des risques encourus, mais bien parce qu’il risquait de beaucoup trop s’y acclimater. Dans ce jeu de dupes et d’influence, qui répondait peu ou prou aux mêmes règles que celles qu’il avait connu dans sa confrérie yssienne, il s’attachait aux faits, balayant les interprétations et les rumeurs, et aiguisait son instinct de chasseur… Jusqu’à la lie, s’il le fallait. Bien que Maître Dragon et Décurion Incandescent, il ne pouvait se défaire du sentiment de n’avoir parcouru que la moitié du chemin vers la gloire et l’accomplissement de soi. Martel le lui avait affirmé et il le croyait sur parole : il pouvait accomplir de grandes choses pour le Màr, pour peu qu’il saisisse les occasions et affûte ses meilleures armes. Un pressentiment curieux le poussait à penser que cette soirée serait de ces opportunités.

- J’en déduis également que vous n’aviez pas la légitimité pour agir en plein jour et que vous placez votre mission au-dessus des risques que vous prenez inévitablement ce soir. Tout comme moi.

Et c'était bien la seule chose certaine cette nuit. Il aurait voulu lui retourner une salutation un brin moqueuse, mais il préféra garder les yeux fixés sur l’humaine, ainsi qu'une main légère effleurant la garde de l’épée ancestrale des Garaldhorf.
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Daire Orlaigh
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MessageSujet: Re: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeMar 22 Fév 2022 - 12:35

[RP Flashback] Ardents Murders Dairegama
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Daire Orlaigh & Gamaliël, Garde Embrasé

Contrairement à Thémos dont les écailles brillantes étaient visibles à toute heure du jour et de la nuit, Gamaliël pouvait presque passer inaperçu sur sa corniche de roche volcanique, dans la pénombre de la nuit tombante. Les yeux mi-clos, la queue balayant le sol derrière lui à intervalles irréguliers comme celle d’un énorme chat aux aguets, l’Empereur noir donnait l’impression de se désintéresser de ce qui se passait autour de lui mais ce n’était que ça, une impression. Il n’avait aucunement l’intention d’attirer l’attention, que ce soit sur lui ou sur le weyr du Seigneur décédé mais, comme toujours, ses pensées étaient presque toutes entières focalisée sur Daire et les dangers qu’elle pouvait affronter. À savoir, l’elfe qui lui faisait face. Et, par voie de conséquence, le Lié de celui-ci. La petite part de sa concentration qui n’était pas tournée vers son âme sœur lui permettait de surveiller le bronze. Et celui-ci pouvait se montrer aussi sage et indolent que lui sur sa corniche, Gama n’était pas dupe. Thémos était un combattant, lui aussi. Malgré sa taille imposante pour sa couleur, il restait plus petit que lui – en même temps, les dragons qui le dépassaient au Kaerl se comptaient sur les doigts d’une main, Reines comprises – mais ce n’était pas une raison pour le sous-estimer. Il était suffisamment imposant pour être puissant et assez fin pour être rapide et agile. Une combinaison dangereuse. Il avait confiance en ses capacités mais, en cas d’affrontement avec le bronze, il n’était pas certain d’en sortir vainqueur. Et encore moins indemne.

Sans compter que ce serait le meilleur moyen de révéler à tout le Kaerl la présence de Daire là où elle n’avait pas à se trouver.

La queue de Gamaliël s’agita une nouvelle fois sur le sol de sa corniche. Il se doutait bien que Thémos le jaugeait en retour, tout comme leurs deux Liés tâchaient d’estimer leur interlocuteur, et cette tension, cette incertitude, l’agaçait. La patience n’était pas son fort. Mais il n’avait qu’à puiser dans la réserve de Daire qui, elle, n’en manquait pas. Même si l’elfe qui lui faisait face la mettait à rude épreuve. Donc, après l’intendante et la voleuse, la voilà devenue charognard ? Peut-être reprenait-il ses mots, mais ce n’était pas une raison !

« Parlez pour vous, » siffla-t-elle entre ses dents.

Les charognards dévoraient les proies que d’autres avaient tuées. Elle, elle, n’avait aucune intention de dévorer dépouiller son Seigneur et presque Maître. Et, surtout, ses proies ennemis, elle les tuaient elle-même ! Elle n’avait jamais tourné le dos à une épreuve, elle ne s’était jamais défilée devant un adversaire, elle n’avait jamais laissé les autres faire le sale boulot à sa place ! Les faux-semblants, les complots et les manipulations, ce n’était pas pour elle. Si elle avait plus de patience que Gamaliël, elle était tout aussi directe que lui. Elle avait beau savoir que celui qui lui faisait face n’hésiterait pas à lui mentir, que la probabilité que la vérité s’échappe de leurs lèvres, à l’un ou à l’autre, était quasiment nulle, elle posa tout de même la question de sa présence ici. Ils n’allaient pas échanger des insultes plus ou moins voilées toute la nuit, elle avait un peu autre chose à faire.

Et, si elle ne pouvait évidemment pas faire confiance à l’elfe, sa réponse lui apportait quand même des pistes de réflexion. Peut-être la même chose qu’elle. Ça voulait tout et rien dire, bien sûr. Il pouvait être un maître de la manipulation et prêcher le faux pour savoir le vrai, mais… S’il était au service d’Arkalin, s’il venait subtiliser ou détruire les preuves des manigances du Démon, il ne pouvait décemment pas supposer qu’ils avaient le même but. Le Lié d’Astaroth était fourbe, ambitieux, mauvais dans tous les sens du terme, mais il n’était pas idiot. Même s’il avait eu un complice pour commettre son crime, il n’aurait pas confié la même mission à deux personnes. C’était un coup à éventer ses méfaits. Son interlocuteur n’était sans doute pas au service d’Arkalin – ou alors, il tentait de donner le change – mais ça ne signifiait pas que ses intentions étaient honorables pour autant. Il ne fréquentait pas le Seigneur Hùriand, pour quelle raison se trouverait-il là si ce n’était pas pour commettre les actes dont il l’accusait ? C’était probablement lui le voleur et le charognard. Même s’il disait chercher des réponses et non un quelconque butin.

« En effet, » répliqua Daire, glaciale, quand il déclara qu’ils ne pouvaient de toute façon pas se faire confiance.

D’autres auraient pu le regretter. Mais elle évoluait au Kaerl depuis toujours, elle y était née, y avait grandi en cachant son identité, jusqu’à ne plus avoir à craindre de ses compatriotes. Les habitants du Màr Tàralöm dignes de confiance se comptaient sur les doigts d’une main – Gamaliël, évidemment, ses parents, quelques-uns de ses aspirants peut-être – mais ce n’était pas pire qu’ailleurs. La différence, c’était que le reste du Rhaëg jouait d’hypocrisie. Au moins, ici, on savait à quoi s’attendre. Et elle ne fut donc pas surprise de noter que la main de son interlocuteur effleurait la garde de son épée. Elle ne le quittait pas des yeux depuis qu’il était entré dans le weyr du défunt Seigneur, elle avait deviné ses compétences martiales et toutes les belles paroles qu’il prononçait ne lui faisait pas oublier à qui elle avait affaire. Si elle baissait sa garde ne serait-ce qu’une fraction de seconde, il en profiterait certainement sans hésiter.

« Certaines causes nécessitent de prendre des risques, » répondit donc la Garde.

Elle recula d’un pas, puis d’un autre, sans quitter des yeux son interlocuteur, mais le reste de ses sens en alerte. Gama ne lui avait signalé aucune autre intrusion, elle n’avait pas noté d’autre présence que celle de l’elfe mais on ne savait jamais. Peut-être avait-il des complices quelque part. Ses paroles laissaient supposer que ce n’était pas le cas mais ce n’était que cela, des paroles. Des mots. Du vent. Son mouvement, loin d’être une retraite, lui permettait tout à la fois de s’éloigner du vaisselier qui ne l’intéressait plus, de laisser le champ libre au Décurion pour l’inspecter s’il le souhaitait et, surtout, de reprendre une position plus adéquate pour réagir vite et bien en cas de besoin.

« La vaisselle ne m’a apporté aucune réponse, déclara Daire. Peut-être sera-t-elle plus bavarde avec vous. »

Elle avait l’intention d’aller inspecter la garde-robe de Celanduil. C’était plus délicat, plus intime… plus gênant. Mais certains poisons pouvaient agir par contact. Peut-être Arkalin avait-il contaminé certaines vestes ou chemises. Il aurait pu soudoyer des domestiques, des lavandières. Mais elles n’auraient pas pu laver tous les vêtements incriminés en deux jours. Il resterait forcément des traces. Et elfe intrus ou pas, menteur ou pas, elle comptait bien en avoir le cœur net avant de quitter les lieux. De toute façon, ils étaient coincés ensemble. Soit ils coopéraient, soit ils se battaient. Et cette dernière option était risquée. À moins d’être certain de tuer son adversaire et de pouvoir quitter les lieux avant d’être découvert, ils seraient forcément en tort.
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MessageSujet: Re: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeLun 28 Fév 2022 - 21:45

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Eléderkan Garaldhorf & le Bronze Thémos
Décurion Incandescent, Clan Introverti


Une esquisse de sourire mutin étira les lèvres du Décurion. L’inconnue n’aimait pas plus le terme de charognard que toute cette conversation. Il commençait à cerner certains traits de son caractère. Sa nature de combattante se retrouvait aussi dans son attitude générale. Son épée ne devait guère différer de sa langue, en ce cas : une même lame affûtée qui ne s’encombrait pas de mouvements inutiles, pour aller droit au but. Elle ne remit pas davantage en cause son raisonnement. La logique implacable et sans fioritures qui se logeait derrière semblait, sinon la séduire, à défaut la contenter. Parfait : ni l’un ni l’autre n’aimaient donc les intarissables palabres. De fait, elle confirmait ses soupçons. Ni l’un ni l’autres n’auraient dû se trouver là cette nuit. Ils prenaient ce risque parce qu’ils croyaient en leur cause – peu importait laquelle. C’était plus que ce qu’avait espéré Eléderkan. L’elfe hocha la tête pour signifier qu’il comprenait et approuvait la déclaration de l’humaine.

Le géant d’obsidienne, aux écailles frottées de cendres, ne semblait pas plus assoupi que sa Liée. Ni le Bronze non loin, ni lui, ne pouvaient nier qu’ils s’étaient reconnus. Chacun défiait l’autre par son silence. Thémos observait son aîné, les yeux mi-clos, se pourléchant intérieurement les babines à l’idée du beau combat que cela ferait, entre deux grands dragons comme eux. Oh, bien sûr, son Lié préférait pour l’heure ce jeu de dupes, et il le comprenait. Mais il ne l’appréciait pas. Comment l’aurait-il pu ? Toutes les conditions étaient réunies ce soir pour un formidable duel. Les dragons n’avaient que faire des discours des sans-écailles. Ils ne communiquaient pas ainsi. La nature les avait dotés de crocs et de serres, et cet arsenal servait un langage corporel autrement plus élaboré que ces logorrhées absconses que les bipèdes affectionnaient tant. Thémos possédait néanmoins la patience du chasseur. Il saurait attendre l’opportunité idéale pour briser le statu quo. Il préférait pour l’instant s’amuser de la situation et jouer sur les nerfs de l’Empereur Noir. Il se délectait de cette attente qui pouvait paraître interminable.
Car il ne faisait aucun doute qu’un statu quo précaire venait d’être établi. Tant aux Dôl Nàrë que dans le weyr du défunt Seigneur Hùriand, sans-écailles et dragons semblaient parvenus à un accord fragile, tacite, qui satisfaisait à peu près tout le monde – pour peu qu’on n’y regarde pas de trop près. Compte tenu des circonstances plus que périlleuses, c’était déjà bien.

Eléderkan nota le mouvement de recul calculé de la jeune femme. Les lunes accrochèrent son profil anguleux et sévère, un visage qui aurait pu paraître doux s’il n’avait pas déjà été marqué par un caractère ferme et une volonté farouche. Il voyait tout cela, et se questionnait d’autant plus sur cette impression familière qu’elle lui laissait. Il ne fréquentait guère tous les cercles du Kaerl et n’aimait pas plus faire étalage de ses talents en public. Parader ne faisait pas partie de ses activités. Il ne pouvait donc décemment pas connaître le visage de tous les membres de l’Ordre. Cependant, un simple nom aurait sans doute suffi à dissiper quelques doutes. Certainement pas l’entièrement de sa méfiance, mais cela aurait été déjà un début. Il se demanda soudain s’il n’aurait pas mieux fait d’exposer son plan à sa Haute Représentante, la Maîtresse Incarnate Hanae d’Adalmëra. N’était-elle pas sa supérieure, ainsi que la veuve de Celanduil ? Hélas, tout récemment accepté au sein du Clan Introverti qu’il était, il ne la connaissait pas encore assez pour justifier cette prise de risque.

- Vous êtes une Garde Embrasée.

Ça y est, il visualisait enfin la femme dans son uniforme, droite et fière, hiératique telle une statue armée. Il avait suffi à Eléderkan de s’avancer d’un pas chassé, prudent, en se présentant toujours de face à l’inconnue, pour qu’enfin sa mémoire se réveille. Il avait énoncé son grade sur un ton neutre mais assuré, qui ne souffrirait aucune dénégation. Il savait qui elle était, et peut-être avait-elle déjà fait le lien de son côté. Il ne pouvait pas en être sûr. Il la dévisagea un instant, droit dans les yeux, l’expression impénétrable. Il l’étudiait. Enfin, sans la lâcher du regard, il courba très légèrement la tête avec un demi-sourire, en une invitation à procéder de la manière qu’elle souhaitait. Malgré ce que son attitude aurait pu trahir, il n’y avait nulle moquerie dans ce sourire, et encore moins dans son regard inquisiteur.

- S’il y a une chose en laquelle on peut avoir confiance chez les Gardes Embrasés, c’est le soin méticuleux dont ils font preuve au quotidien. C’est un talent fortement cultivé et très utile chez eux. N’êtes-vous pas d’accord ?

Eléderkan la défiait silencieusement, la scrutant sans animosité, cherchant à percer les secrets de la Liée de Gamaliël à travers les remparts de sa sévérité. Elle paraissait intègre et sans malice ; il aurait été aisé de s’y tromper. Il avait appris, cependant, que le masque de la vertu pouvait cacher la plus grande des noirceurs. Il lui accordait le bénéfice du doute, et délaissa donc la vaisselle. Il ne faisait aucun doute que les fouilles de la Garde Embrasée avaient su tout aussi bien cacher des preuves tout comme les dénicher avec succès. En repassant au peigne fin cette vaisselle derrière elle, ses investigations en seraient de toute manière biaisée, inévitablement. Il nota l’information et se promit d’y revenir plus tard. Mais il y avait plus urgent. Des éléments, frais et neufs, se cachaient peut-être encore quelque part dans ce weyr, là où ni les enquêteurs officiels ni cette femme n’avaient mis la main – avec un peu de chance.

- Si la vaisselle n’avait rien d’intéressant à vous dévoiler, peut-être était-ce par ignorance ou non par mauvaise volonté, concéda le Maître Bronze en signifiant qu’il délaissait la cuisine.

Pour sa part, le bureau de l’ancien Seigneur l’intéressait davantage. Une intuition profonde le tenaillait, proche de la conviction, qui le poussait à vérifier les moindres recoins du meuble de travail. Celanduil Hùriand avait été un vieux renard, retors et policé qui n’avait pas été sans rappeler quelque seigneur de la piraterie à l’elfe – toutes proportions gardées. Eléderkan n’était pas un expert sur la question, mais il avait observé le défunt, écouté les rumeurs et surtout ce qu’en disait Martel. Celanduil Hùriand avait été un stratège, un visionnaire et un habile négociant. S’il avait finalement pêché par orgueil, frappé dans ce qui avait été justement sa force car il n’avait pu anticiper sa chute dans l’arène, il était évident aux yeux d’Eléderkan qu’il n’avait pas révélé tous ses secrets. L’ancien Seigneur devait toujours avoir un coup d’avance, il en restait persuadé.

- Faites ce que vous avez à faire, et je ferai de même.

Sous un vernis courtois, la voix d’Eléderkan charriait du métal, froid et clair, prêt à trancher dans le vif.
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Daire Orlaigh
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MessageSujet: Re: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeLun 5 Sep 2022 - 14:57

[RP Flashback] Ardents Murders Dairegama
Crédits : Ravietta
Daire Orlaigh & Gamaliël, Garde Embrasé

Le Màr Tàralöm était une cité merveilleuse. Au sens propre. La magie des Valherus y avait accompli des prodiges qu’aucun mage vivant ou futur ne pouvait espérer égaler, les pouvoirs du Gardien garantissaient sa sécurité et sa longévité, et les siècles d’occupation avaient chargé ses murs d’histoires et de secrets plus ou moins oubliés. Le Màr Tàralöm était une cité merveilleuse… mais n’avait rien d’une utopie. Ses habitants, bipèdes ou dragons, Liés ou Non-Doués, devaient se battre pour s’y faire une place et la conserver, pour assurer leur survie et celle de leur famille, pour assouvir leurs ambitions éventuelles. Et ça n’avait rien d’étonnant, c’était ainsi que fonctionnait le monde. Les arbres de la Sylve de Nòrui se battaient pour atteindre la lumière de la canopée sans faire cas des petites pousses qui germaient et entamaient leur croissance, et celles-ci profitaient sans état d’âme de la chute d’un géant pour prendre sa place laissée libre. Les herbivores les plus faibles faisaient des proies faciles et leur troupeau les abandonnait pour fuir lors de l’attaque d’un prédateur. Le vieux loup incapable de chasser ou de se mouvoir finissait seul tandis que sa meute s’en allait vers d’autres horizons. La loi du plus fort régnait partout et il n’y avait bien que ces perchés de célestes, dans leur cité volante, pour se croire supérieurs à toutes les autres espèces du Rhaëg… tout en complotant et en intrigant autant que les autres.

Contrairement à certains ambitieux ou aventuriers, Daire ne se réjouissait pas spécialement de cette constatation. Elle ne se sentait pas plus stimulée que ça par la compétition, elle ne ressentait aucune excitation à l’idée d’écraser ou de rabaisser ses rivaux… mais l’idée ne la désolait pas non plus. Elle avait survécu pendant quarante-deux ans au sein du Kaerl, elle avait gravi les échelons jusqu’à atteindre son rang actuel de Garde Embrasée et, si d’autres s’étaient vus mis de côté par son ascension, tant pis pour eux. Elle ne trempait pas dans les intrigues ou les complots et, même si elle reconnaissait sans peine qu’elle avait eu de la chance – que la Déesse aux Larmes de Feu l’ait jugée digne d’un de Ses enfants, que le Seigneur Hùriand et son Lié les aient jugés dignes de leur intérêt –, elle préférait se fier à ses capacités propres. La chance était volage et pouvait tourner aussi vite que le vent, mieux valait ne pas compter dessus. Il suffisait de voir comme elle semblait s’être soudain détournée du Seigneur Hùriand pour favoriser le Démon… Ou comme elle paraissait vouloir limiter ses investigations en guidant les pas de l’elfe vers le weyr du défunt Seigneur au moment où elle s’y trouvait.

Quoique. Ça aurait pu être pire. Le Lié de Thémos ne semblait pas particulièrement déraisonnable. Il ne faisait clairement pas partie de ces brutes sans cervelle, prêtes à dégainer à la moindre contrariété. Pour le peu qu’elle pouvait en juger, s’il savait se servir de son épée, il avait l’esprit affuté et la langue acérée. Ce n’était pas forcément une bonne chose pour les jours à venir mais, pour l’instant, l’esprit de Daire rejoignait celui de Gamaliël : il serait toujours temps d’affronter le bronze ou de se préoccuper des révélations de l’elfe plus tard. La seule chose qui comptait pour le moment, c’était de mener à bien la mission qu’ils s’étaient confiée et, pour cela, la discrétion primait. Mais ce n’était pas une raison pour s’aplatir.

« Et vous, Décurion Incandescent, » rétorqua la quadragénaire, sans hésitation, en soutenant le regard de son vis-à-vis.

S’il voulait lui signifier qu’il connaissait son identité, ils pouvaient être deux. Quand bien même le nom de l’elfe lui échappait encore, elle n’aurait de toute façon aucun mal à mettre la main dessus. Il n’y avait pas cinquante elfes blonds, Décurions Incandescents, Liés à des dragons bronze nommés Thémos. Il lui faudrait plus que ça pour être intimidée et abandonner les lieux.

Néanmoins, elle ne put s’empêcher de froncer légèrement les sourcils lorsqu’une ombre de sourire étira les lèvres de l’elfe. Était-ce une façon de se moquer ou de valider le statu quo ? Daire n’était pas une adepte des conversations à doubles sens ou des discours à circonvolutions et, si elle n’avait aucun mal à deviner les mouvements de ses adversaires, interpréter les non-dits d’une telle discussion était bien plus compliqué. Et, si la sortie suivante faisait pencher la balance en faveur de la moquerie, la Garde n’était pas pour autant prête à perdre son calme. Tout au plus laissait-elle percer un peu d’agacement.

« Chacun met ses compétences au service du Kaerl, » répondit-elle donc sèchement.

Son impassibilité coutumière, déjà mise à rude épreuve depuis trois jours, commençait à se fissurer sous l’effet de la contrariété. L’arrivée du Décurion avait déjà perturbé ses investigations, et les moqueries déguisées et les bavardages à double sens n’arrangeaient pas son humeur. Néanmoins, sa réserve de patience était loin d’être épuisée. Elle se contenta donc de hausser les épaules quand l’elfe déclara que la vaisselle ne l’intéressait pas et soutint son regard sans ciller. Il restait calme et courtois mais elle ne s’y trompait pas. Sa voix était aussi froide et tranchante que l’acier, aussi menaçante que l’épée qu’il portait au côté. Et elle affronterait l’une et l’autre s’il le fallait.

« Très bien. »

Qu’il délaisse donc le vaisselier s’il le souhaitait. Qu’il aille fouiller le bureau du défunt Seigneur s’il le voulait. Ses collègues l’avaient déjà passé au peigne fin lors de l’enquête officielle et n’avaient rien trouvé susceptible d’expliquer la mort soudaine de Celanduil. Daire était persuadée qu’il ne s’y trouvait aucune preuve. Mais peut-être faisait-elle fausse route dès le départ. Peut-être l’elfe ne cherchait-il pas d’indice sur la mort du Seigneur Hùriand, peut-être n’était-il pas là pour détruire les éventuelles preuves de l’implication d’Arkalin… Peut-être n’était-il vraiment qu’un charognard, à la recherche de tout ce qui pouvait lui être utile sur le plan politique. Grand bien lui fasse. Tant qu’il ne lui mettait pas de bâton dans les roues, il pouvait bien faire ce qu’il voulait.

Tout en gardant l’elfe dans son champ de vision, prête à réagir à tout mouvement suspect, la quadragénaire se dirigea vers la garde-robe du défunt Seigneur. Une micro-seconde d’hésitation retint sa main au moment d’ouvrir le meuble, mais sa répugnance à fouiller dans l’intimité de son ex-Maître ne fit pas long feu face à sa mission. Elle entreprit d’examiner minutieusement chaque vêtement, à la recherche d’une tache ou d’une marque quelconque pouvant laisser supposer un contact avec un produit suspect. La pénombre qui régnait dans le weyr ne facilitait pas son inspection et chacun de ses autres sens était mis à contribution. Mais, malgré ses efforts, elle ne repéra rien d’anormal. Pas de changement de couleur étrange, pas d’odeur inhabituelle, pas de texture insolite. Et sa connaissance des poisons était trop limitée pour qu’elle puisse restreindre son champ de recherche. Pour la première fois en quarante-deux ans, elle regretta de ne s’être jamais intéressée à ce genre de choses.

*Le Kaerl ne manque pas de personnes compétentes sur la question,* émit Gamaliël dans un grognement mental.
*Non. Mais les personnes fiables sont bien plus rares.*

Les guérisseurs avaient examiné la dépouille du Seigneur Hùriand et n’avaient rien décelé. A quel point leur jugement était-il objectif ? Comment savoir s’ils étaient fiables ? Comment être sûrs qu’ils n’étaient pas vendus à Arkalin ? À moins qu’ils aient simplement décidé de ne pas faire de vagues… Rien ne ferait revenir Morokeï et son Lié à la vie et ils n’avaient peut-être pas envie de s’opposer au Démon.

« Vous vous y connaissez en poisons ? » finit par interroger Daire à haute voix.

On ne savait jamais. Si l’elfe n’était pas du parti d’Arkalin, peut-être pourrait-il être utile, tout charognard qu’il soit. Et s’il avait été dépêché par l’usurpateur pour effacer ses traces, elle n’obtiendrait juste aucun renseignement utile.
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MessageSujet: Re: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeMer 15 Mar 2023 - 22:25

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Petrified Colin - John Williams
(Harry Potter and the Chamber of Secrets OST)


La faible clarté des deux lunes naviguant derrière les nuages baignait le weyr d’une lueur sépulcrale. Eléderkan n’ayant guère l’âme d’un poète – en dépit des leçons assidues suivies auprès de quelques flibustiers plus conteurs que ruffians des années auparavant, il ne s’attarda pas sur cette première impression. Seule comptait l’information. Au moins, la lumière froide des astres éclairait-elle suffisamment la pièce qui l’intéressait.

On aurait pu le croire imprudent, à tourner ainsi le dos à sa rivale du soir dans l’autre salle. Il la savait Garde Embrasée, liée à l’Empereur Noir Gamaliël et il la soupçonnait d’être affiliée au Clan Introverti. Tous ces éléments ne la classaient pas automatiquement dans la catégorie des personnes dignes de confiance, loin s’en faut. Ils lui donnaient au contraire du pouvoir. Autant d’informations pour faire pression sur cette inconnue si la nécessité l’y poussait.

La laisser seule dans la cuisine fit naître une étincelle de contrariété, mais la machinerie continuait de tourner. Ce n’était rien de plus qu’un grain de sable, certes gênant mais pas inévitable. Un bon nombre d’éléments avaient dû être pervertis, souillés, lors des fouilles précédentes. Les cachettes les plus évidentes étaient à écarter. Suivant les indications de Martel, qui avait – trop bien – connu le défunt, l’elfe se glissa dans le bureau. Celanduil Hùriand avait été un rusé personnage, redoutable par sa propension  se faire respecter non par la peur mais par la loyauté. Une loyauté sincère, qu’Eléderkan supposait également tirée de quelques secrets bien gardés. Rien de tel pour mater ses vassaux que de connaître tous les sales petits secrets.

Et peut-être que l’un d’entre eux pourrait apporter des réponses…

Le tiroir à double-fond de l’imposant bureau avait déjà été vidé. La cache traditionnelle, dans le faux plancher, sous un tapis, n’avait guère servi ces dernières années. Hùriand était trop méfiant pour utiliser ces grossiers stratagèmes. La statuette en bois à l’effigie d’un serpent de mer, oubliée au milieu d’un bric à braque innommable, dans un coffre, attira davantage son attention. La sculpture était de modeste qualité, malgré des yeux en saphir et des crocs en ivoire. La contempler éveillait un malaise diffus dans son âme. Le serpent de mer évoquait d’un peu trop près les armoiries de sa propre famille, elle aussi originaire de l’Archipel d’Ys, à l’instar de Celanduil Hùriand. Il ne devrait pas s’étonner de retrouver cet animal dans le décor d’un tel homme. Mais l’image le dérangeait malgré tout.

Il s’apprêtait à reposer la statuette, lorsqu’il s’aperçut d’un léger tintement à l’intérieur. Circonspect, il secoua l’objet. Celui-ci était creux. Quelque chose remuait à l’intérieur. Nonobstant tout le respect dû au défunt, il abattit la tête du serpent marin contre le bureau. La violence du geste brisa l’objet en deux. Au sol tomba une minuscule clef dorée. Un sourire retors s’épanouit sur le visage du Maître Bronze.

Saisissant la clef, il refit le tour de la pièce une seconde fois, en s’attardant sur tous les meubles à ordinaires. Une serrure devait accueillir cette clef. Et un secret n’était jamais aussi bien protégé que caché dans un endroit évident, où personne ne penserait à aller le chercher. Ses pas le conduisirent à la chambre. Un espace austère, à peine égaillé de quelques babioles rappelant encore une fois Ys ou l’art en vogue en ce moment au Màr Tàralöm. L’armoire se révéla décevante, mais pas la commode. Les tiroirs recelaient plusieurs livres, de l’Histoire et de la géographie. Ouvrant le premier, Eléderkan laissa échapper un ricanement appréciateur. Les ouvrages étaient creux. Des liasses, parfaitement rangées et numérotées, s’entassaient à l’intérieur du compartiment.

La voix de la Garde Embrasée le ramena brutalement à la réalité. Refermant le livre et le replaçant dans le tiroir, pour ne rien laisser paraître de son succès, il revint sur ses pas. La jeune femme le jaugeait prudemment, toujours sur ses gardes, mais sa question ne se montrait pas anodine. Réprimant un sourire, Eléderkan s’avança dans un faisceau de lumière, la main nonchalamment posée sur la garde de son épée. Il pencha la tête de côté, feignant d’étudier la question. Il calculait le temps nécessaire à faire languir son interlocutrice jusqu’à tenter de provoquer son impatience. L’émotion engendrait des failles, des brèches à exploiter. Depuis le début, il aurait pu se contenter de la tuer. Et il faisait confiance à Thémos pour infliger de sévères blessures à son adversaire. Cependant l’effort – et le fracas – créés lui semblait vain. Sans compter le délicieux frisson du jeu…

C’est possible. Avez-vous découvert quelque chose ?

Utiliser du poison lors d’un combat était monnaie courante au Kaerl. Si l’elfe n’imaginait pas le Démon en user, l’hypothèse n’était pourtant pas à écarter définitivement. Il savait qu’aucune trace n’avait été découverte sur les armes des duellistes ce jour fatidique par les enquêteurs officiels. Mais leur loyauté pouvait être remise en cause.

Eléderkan s’approcha de quelques pas de côté, avec une lenteur calculée, sans quitter la jeune femme des yeux. Il ne lui avouerait pas qu’il avait entrepris de se mithridatiser depuis ses années de piraterie. Il n’admettrait pas non plus publiquement ses connaissances en la matière. Mais le doute inscrit dans le regard franc de la Chevalière Noire faisait étrangement écho à sa propre défiance. Aucun indice ne devait être ignoré.

Le poison est une arme versatile, difficile à manier. Une erreur de dosage peut causer votre perte. J’imagine mal Arkalin en faire usage, mais il ne faut pas se fier aux apparences… N’est-ce pas ?

Son regard acéré perçait la pénombre pour rencontrer celui de la Garde Embrasée. N’étaient-ils finalement pas ici pour la même chose ?
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Daire Orlaigh
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MessageSujet: Re: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeDim 14 Jan 2024 - 19:40

[HJ- Je suis horriblement confuse pour le délai de réponse. C’est un triste record. Si tu ne veux plus poursuivre ce sujet, je le comprendrai sans souci. Pardon encore.]

[RP Flashback] Ardents Murders Dairegama
Crédits : Ravietta
Daire Orlaigh & Gamaliël, Garde Embrasé

Sous la douce lueur des deux lunes, la rousse et la mauve, le Kaerl n’était pas aussi paisible qu’il en avait l’air. Même au cœur de la nuit la plus noire, même dans les tréfonds du volcan inaccessibles à la lumière de n’importe quel astre, le Màr Tàralöm ne dormait jamais vraiment. Et ce n’était pas à cause du magma bouillonnant sous la roche, gardé en respect depuis des siècles par la magie du Kaerl et de son Gardien. Ce n’était pas non plus en raison de ces petites mains invisibles, de ces piétons et travailleurs qui œuvraient la nuit pour que le jour suivant profite à tous. Non. La vigilance était ailleurs, partout. La tension régnait tout le temps, en tout lieu. Entre les murs des galeries, derrière les portes des salles, grandes ou petites, au fond des weyrs. Elle se nourrissait de la crainte, de l’ambition, des regrets parfois. Elle s’abreuvait des complots, des trahisons, des secrets. Et depuis la mort du Seigneur Hùriand, elle n’en était que plus palpable.

En tout cas, pour Daire, elle était devenue une compagne de tous les instants. Depuis deux jours, elle lui nouait les muscles, lui tordait les entrailles, lui étouffait l’esprit. Elle avait failli à son Seigneur. Elle avait failli à son devoir. Et si elle ne trouvait pas ce qu’elle avait manqué avant l’intronisation du Démon, celui-ci serait hors d’atteinte de la justice. Et ce n’était pas le fait d’outrepasser la loi pour pénétrer dans le weyr du défunt, son échec à trouver une quelconque preuve sur la vaisselle ou l’arrivée non souhaitée de l’elfe qui allait l’aider à se détendre.

Néanmoins, ce n’était rien que la jeune femme ne puisse supporter. On ne survivait pas quarante deux ans au sein du Màr Tàralöm, on ne devenait pas une combattante aguerrie, on ne grimpait pas les échelons de la hiérarchie martiale sans être capable de gérer le stress. Elle était une guerrière. Quand il le fallait, elle mettait de côté les implications de ses actes, elle oubliait les tenants et les aboutissants de ses actions et elle se concentrait sur l’instant présent et ce qu’elle avait à faire. On ne gagnait pas un duel en se demandant si son adversaire irait ensuite passer sa frustration sur plus faible que lui. On ne protégeait pas son Seigneur en craignant de rendre orphelins les enfants de son agresseur. On ne récoltait pas des preuves sur une scène de crime en surveillant les faits et gestes des autres personnes présentes, toutes indésirables qu’elles soient.

Aussi Daire avait-elle décidé d’ignorer les investigations du Décurion Incandescent tandis qu’elle se concentrait sur les siennes. Elle passait en revue les différentes tenues de Célanduil Hùriand, une par une, méthodiquement, en les sortant de la penderie et en les inspectant sous toutes les coutures avant de les reposer, lorsqu’un bruit sourd retentit dans le bureau du défunt Seigneur, la faisant sursauter. Elle hésita une seconde à abandonner ses recherches pour aller voir ce qu’avait trafiqué l’elfe, mais décida finalement de n’en rien faire. Elle était ulcérée à l’idée qu’un individu quelconque puisse causer du désordre dans les affaires de son presque Maître au point même de les abîmer, mais elle devait être raisonnable : d’une part, elle n’était pas franchement en bonne position pour s’offusquer, elle qui fouinait également l’intimité du Seigneur Hùriand – même si elle faisait bien attention à tout remettre à sa place – et, d’autre part, elle savait que le bureau avait déjà été fouillé lors de l’enquête officielle, y compris par ses soins. Ni elle, ni aucun de ses collègues de Décurie n’avait pu alors trouver la moindre preuve d’un complot ou d’un empoisonnement de la part d’Arkalin ou de l’un de ses complices, elle n’avait donc aucune intention d’y retourner. Pour s’être si rapidement rendu dans le bureau et pour y mettre la pagaille, l’elfe indélicat cherchait donc certainement autre chose : probablement des histoires de politique et de pouvoir… c’est-à-dire tout ce qui ne l’intéressait pas, elle.

Malheureusement, ses propres investigations n’avançaient pas vraiment. Si la politique et les intrigues ne lui parlaient pas, elle devait bien reconnaître que les poisons non plus. Son idée première, à savoir qu’Arkalin s’était débrouillé pour affaiblir le Seigneur du Kaerl avant de le défier en duel, n’était peut-être pas idiote, mais elle n’avait pas les connaissances suffisantes pour pouvoir la prouver. Et aucune des personnes en qui elle avait confiance – donc pas grand-monde – non plus. Dans ces conditions, était-il vraiment insensé d’envisager l’impensable ? Elle ne connaissait pas l’elfe destructeur, elle ne savait rien de lui exceptés son rang, le nom de son dragon et ce qu’elle avait deviné de ses compétences martiales – ainsi que sa propension à briser les bibelots – mais à qui d’autre pouvait-elle demander ? Si, comme elle le supposait, le Lié de Thémos ne s’intéressait qu’aux conséquences politiques de la mort d’Hùriand, il n’aurait pas d’intérêt à contrarier sa recherche de la vérité, n’est-ce pas ?

*C’est risqué,* gronda Gamaliël dans son esprit.

Certes. Mais si elle ne prenait pas ce risque, quels autres choix lui restait-il ? Chercher une personne compétente au Kaerl, avec tout autant de probabilité qu’elle soit au service du Démon ? Plus, même, peut-être, si celui-ci avait tâché de couvrir ses arrières en soudoyant ceux qui étaient plus ou moins officiellement reconnus dans ce domaine ? Ou continuer ses investigations à l’aveugle, avec le risque de passer à côté de quelque chose et de laisser Arkalin monter sur le trône du Kaerl ? Elle n’aimait guère les jeux et les paris, mais cette fois elle ne pouvait pas y échapper.

L’assentiment de Gama au creux de son esprit la décida à mettre fin à ses atermoiements. Elle interpela l’elfe à haute voix, sous forme d’une question. Ce qui ne l’empêcha pas de rester sur ses gardes lorsqu’il se rapprocha lentement. Accepter le risque de dévoiler une partie de sa pensée et de son objectif, c’était une chose ; baisser sa garde face à un bretteur entraîné sans connaître ses véritables intentions, c’en était une autre.

« Les apparences sont souvent trompeuses, ne put que reconnaître la jeune femme, mais j’imagine qu’il en va du poison comme de toutes les autres armes : une multitude de produits pour une multitude d’usages. »

Ce faisant, elle dévoilait également une de ses faiblesses : sa méconnaissance de la question. Qu’importe. Elle n’était pas suffisamment importante au sein du Kaerl, elle n’occupait aucun poste de pouvoir pouvait susciter la convoitise, pour qu’on prenne la peine de l’empoisonner. Elle avait bien plus de chance de mourir d’un coup d’épée dans le ventre que d’une tasse de thé fatale.

« Le Seigneur Hùriand n’était pas au mieux de sa forme ces dernières semaines, reprit donc Daire. Il n’était certes pas tout jeune, mais je suppose qu’il doit bien exister différentes substances capables d’affaiblir quelqu’un, tant physiquement que mentalement. D’une façon pernicieuse, comme pour mimer les effets de l’âge… – c’était un peu la définition du Démon, ça, pernicieuxet s’assurer un avantage au bon moment. »

Sans quitter des yeux son interlocuteur, tâchant de lire dans sa posture et sur son visage ce qu’il pouvait penser, elle termina son exposé en faisant un geste vers le vaisselier.

« Je n’ai trouvé aucune trace d’aucune sorte sur la vaisselle, pas plus que dans le bureau lors de l’enquête officielle – inutile de s’en cacher, l’elfe savait déjà qu’elle y avait participé. Je me disais que la garde-robe pourrait nous apprendre quelque chose, puisqu’elle n’a pas eu le temps d’être lavée et renouvelée entièrement en deux jours, mais je n’ai rien remarqué. »
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Eléderkan Garaldhorf
Maitre Dragon
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Eléderkan Garaldhorf


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MessageSujet: Re: [RP Flashback] Ardents Murders   [RP Flashback] Ardents Murders Icon_minitimeVen 26 Jan 2024 - 16:22

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Eléderkan Garaldhorf & le Bronze Thémos
Décurion Incandescent, Clan Introverti


Dans la poche intérieure de son veston reposait la petite clé dorée, orpheline, qu’Eléderkan avait trouvé dans la statuette. Il se retenait d’y glisser les doigts, de crainte de trahir sa présence. Cette trouvaille lui appartenait. Il n’était pas certain de ce qu’elle ouvrait et des secrets auxquels elle pouvait donner accès – ni même si elle lui serait d’une quelconque utilité. Et il était également hors de question de la partager avec cette – presque – inconnue tant qu’il ne serait pas certain de ses intentions.

Oh, il avait beau s’en douter, il ne se fiait qu’aux faits et non aux supputations parfois abracadabrantes de l’imagination – y compris la sienne. La Garde Embrasée n’avait pas encore fait ses preuves pour qu’il lui accorde plus d’une once de confiance. Cependant, il la respectait assez pour ne pas la dénoncer sitôt leur basse besogne terminée, et il fallait reconnaître qu’elle savait garder son esprit hermétique. Peut-être n’avait-elle pas été élevée au grade de Garde Embrasé que pour satisfaire une famille ambitieuse ou récolter quelques suffrages dans le Clan Introverti. Le Maître Bronze n’en aurait pas mis sa main à couper, mais elle paraissait plus capable que le dernier de ses collègues auquel il avait eu affaire lorsqu’il avait voulu consulter le compte-rendu de l’enquête officielle.

Derrière le masque en apparence détendu qu’affichait son visage, Eléderkan actionnait les rouages de sa machinerie interne. Il ne croyait pas Arkalin capable d’user du poison, tout simplement parce qu’il ne croyait qu’il y aurait songé de lui-même. Mais justement, peut-être avait-il des complices qui l’auraient conseillé en ce sens, pour peu qu’il les ait écoutés… De plus, dans le registre des croyances peu probables, celle-ci paraissait tout bonnement extravagante au regard de ce que l’on connaissait de Salvedaen Arkalin. Et il s’agissait là encore d’une supposition… L’elfe aimait les faits, les preuves et ce chant de sirène des théories qui abonderaient dans le sens voulu d’une machination le laissait plus que perplexe.

Il est vrai qu’Hùriand ne paraissait guère au meilleur de sa forme ces dernières semaines, articula prudemment Eléderkan.

Martel n’avait cessé de le haranguer avec ses soi-disant preuves de complot, arguant que le Seigneur était souffrant bien qu’il ne voulait rien en laisser paraître. Que ce n’était pas une faiblesse ordinaire, ni même une maladie. Des détails qui auraient dû sauter aux yeux de son ami, mais que l’elfe d’Ys avait mis de côté. Les émotions de Martel, d’habitude savamment contrôlées, avaient tendance à se rebeller lorsque l’affaire devenait personnelle. S’attaquer à Celanduil Hùriand, à ses yeux, revenait à attaquer frontalement les Clans et leur équilibre, et plus encore à le provoquer, lui, Martel Dehlekna et sa position si proche du pouvoir. De la part d’un barbare pratiquement inconnu au bataillon, cela sonnait d’autant plus comme une injure impardonnable. Qu’il ait vaincu Hùriand en combat singulier relevait du sacrilège. Arkalin n’avait pu que tricher. Eléderkan avait été enclin à le croire dans un second temps. Maintenant qu’il se trouvait dans les appartements privés du défunt, il commençait à douter.

Certains poisons sont connus pour être pratiquement indécelables. Inodores, incolores, sans goût particulier… Rares sont ceux, néanmoins, qui ne laissent aucune trace. Une autopsie du corps serait l’idéal pour déceler l’utilisation de poison. Mais personne ne lancera la procédure à moins qu’une preuve n’ait été trouvée en premier lieu qui puisse le justifier… C’est le dragon qui se mord la queue.

Il se permit un demi-sourire teinté de suffisance et d’ironie pour appuyer ses propos. Le Màr Tàralöm se montrait prudent et procédurier lorsque cela l’arrangeait – ou arrangeaient certains conservateurs frileux des hautes sphères.

Je ne suis pas un expert en la matière, hélas. Et il serait dommage d’impliquer qui que ce soit à cette affaire, sans savoir si cette personne est digne de confiance…

Eléderkan s’assombrit à cette pensée. En tant que Décurion Incandescent et membre du Clan Introverti, il possédait suffisamment de leviers pour demander les services de personnes compétentes pour exécuter certaines tâches ou récolter des informations peu connues du grand public. Mais chacun de ces leviers ne pouvait s’actionner sans un coût. Dans cette nébuleuse affaire, il n’était pas sûr de vouloir prendre ce risque. Il n’avait encore que trop peu d’éléments en sa possession pour que ce risque soit intéressant.

Son esprit dériva vers la clé esseulée qui reposait au fond de sa poche. Un tel objet signifiait que les appartements du défunt recelaient encore quelques secrets que l’enquête officielle n’avait pas révélés. Le weyr d’Arkalin devait également posséder ses recoins insoupçonnés où le Démon cachait ses secrets. Il aurait sans doute été plus approprié d’explorer ce weyr-là que celui de l’ancien Seigneur, cependant la manœuvre était suicidaire. Seul un idiot tenterait le coup.

Arkalin est originaire du Vaendark, fit mine de songer à voix haute le Maître Bronze. Il aura peut-être rapporté de ces contrées lointaines des savoirs inconnus du Màr Tàralöm. Les habitants du Vaendark sont généralement à l’image du climat inhospitalier de leur terre : rudes, résistants, portés sur la superstition…

° N’est-ce pas le cas de tous tes semblables, petit frère ? °

Le ricanement railleur de Thémos n’eut pas l’effet escompté. Le dragon aurait préféré susciter l’agacement et l’exaspération, espérant dérider son Lié. À contrario, Eléderkan trouva sa remarque pertinente. Durant ces années passées en Ys, mythes et légendes avaient nourri son quotidien autant que les rapines et le négoce. Parfois, il n’y avait qu’un pas entre une croyance, la foi en les dieux et l’usage d’une magie bien réelle. Deux choses dont il se méfiait comme de la peste. Il haussa un sourcil interrogateur à l’intention de la Chevalière Noire, le frisson d’un bon mystère remontant son échine :

Quelqu’un a-t-il songé à la magie dans cette affaire ?
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