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 [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah

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Ottilia Théandore
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Ottilia Théandore


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MessageSujet: [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah   [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah Icon_minitimeMar 19 Mar 2024 - 20:30

Nom : Ottilia Théandore

Surnom : Oda

Âge : Aurore 19 ans (née en Ouranosku 900)

Race : Torhil

Physique, Caractère : Jeune thorille d’environ 1m75, Ottilia a un teint de peau légèrement halé. Elle possède un petit visage, plutôt rond, autour duquel de longs cheveux bruns cacao bouclés tombent en cascade sur ses épaules. Ses yeux à la couleur de l’argent reflètent sa joie de vivre ainsi que sa détermination. Sa joue droite arbore une petite cicatrice, résultat d’un entraînement à l’épée, l’arme l’ayant suffisamment entaillée pour y laisser la marque de sa morsure froide. De par ses exercices quotidiens, ses muscles se sont développés, relevant les courbes de son corps. Autrefois simplement vêtue de vêtements simples, la jeune chevalière verte a troqué ses tenues pour d’autres plus adaptées à son activité. Bottes hautes, pantalon attaché par une ceinture et chemise de lin étaient de rigueur. Le tout complété par de longs manteaux de fourrures pour se tenir au chaud. Elle possède également une armure reçue de son père, qu’elle utilise également lors de ses entraînements.

Le caractère d’ottilia a bien évolué depuis son arrivée au Kaerl céleste. Au départ réservée et plutôt timide, c’est aujourd’hui une jeune femme pleine d’ambition et de détermination, toujours souriante. Sa soif d’aventures plus forte que jamais, elle se prend souvent à rêver de voyages sur le dos de sa liée, Briinah. Ensemble, elles se partagent tout et n’ont aucun secret l’une pour l’autre. Même si parfois leur relation était chaotique dans les premiers mois, aujourd’hui elles sont soudées comme les doigts d’une main. C’est d’ailleurs en grande partie grâce à la verte que la jeune thorille est bien plus sociable et qu’elle n’éprouve plus de peur lorsqu’elle doit engager une conversation avec un inconnu. Rêveuse, Ottilia adore se plonger dans toute sorte de livres aux thèmes divers et variés, mais surtout ceux qui relataient des aventures, fictives ou réelles.  Son plus grand rêve n’a cependant toujours pas changer, celui de devenir une combattante à l’épée et si cela lui était permis, elle servirait son Màr avec fierté et honneur. Elle avait décidé d’en finir avec l’adolescente qui se décourageait et se sentait déstabilisée face à la première difficulté jugée insurmontable. Ce n’était pas toujours facile, mais elle s’accrochait de toutes ses forces pour atteindre ses objectifs, petit à petit.
Cependant, malgré toute sa gentillesse, Ottilia peut parfois se montrer un peu dure lorsqu’elle ne comprend pas le ressenti d’une personne. Elle fait cependant des efforts et essayera toujours de prêter une oreille attentive pour ceux qui auraient besoin d’être écoutés et prendra du temps pour aider ceux qui en auraient besoin.

Alignement : Neutre bon

Clan choisi : Kaerl Céleste

Lié(e) : Briinah

Histoire :

~ Premières Années ~


Ottilia est une jeune fille née de deux parents forgerons sur le continent de Vaendark, sur l’île d’Asinen de l’archipel d’Aslund. Ses parents venaient du continent originaire de toutes les histoires de chevaliers et maître dragons, Tol Orëa. Ils partirent donc pour découvrir de nouveaux pays et de nouvelles cultures à la recherche d'une nouvelle vie. Pour cela ils quittèrent la forge dans laquelle travaillait son père. Ils y vendaient toutes sortes de choses comme des décorations, des armes, des épées, des protections... Mais aucun des deux n'avait le don, contrairement à l’arrière-grand-père maternel de la jeune thorille, qui n’était malheureusement plus. Ils se dirigeaient donc vers les fleuves. C'est là qu'ils empruntèrent un bateau de commerçants dont le capitaine voulait bien d'eux en échange d'un service : aider les commerçants dans leur travail jusqu'au point d’amarrage sur le continent voulu, Vaendark. Ils suivirent donc les commerçants jusque sur l’île d'Asinien ou une belle petite ville portuaire les attendaient. Ils trouvèrent une maison paisible où vivre, puis sa mère tomba enceinte peu de temps après. Quelques mois plus tard elle accoucha une première fois. Ce fut un garçon qu'ils nommèrent Hjoldir. Heureux, ils s’occupèrent de leur premier garçon comme deux parents très attentionnés. Deux ans plus tard, sa mère tomba une nouvelle fois enceinte et son père inaugura sa forge toute neuve non loin de chez eux. Neuf mois plus tard, elle accoucha d'une petite fille qu'ils nommèrent Ottilia. Ainsi commençait son histoire, lors d'un jour d’hiver. Lors du début de sa deuxième année, un jour de neige abondante, la petite enfant vit son frère s’amuser dehors avec leur père. Maladroite sur des deux petites jambes, elle courut jusqu’à sa mère, heureuse et émerveillée d’avoir assisté à un tel spectacle.

- Maman ! Veux dehors avec grand-frère !

- Tu es trop jeune ma chérie. Tu vas tomber malade, il fait très froid dehors.

- Mais veux dehors dans neige !

- Va dans ta chambre ma chérie. Tu joueras plus tard avec ton frère.

Déçue, Ottilia alla à sa chambre sans aller voir son frère. Elle s’assit sur le lit en regardant dehors. Les flocons de neige tombèrent lentement au sol, s’ajoutant à la couche déjà épaisse de neige recouvrant le sol. Puis, son frère Hjoldir arriva derrière Ottilia sans faire de bruits et la prit par surprise en l’attrapant en la chatouillant de ses mains encore froides. Ottilia, surprise, criait et rigolait avec son frère. Les deux jeunes jouèrent jusqu'à s'endormir paisiblement dans le grand lit de la petite fille.

Les jours passèrent et les deux enfants grandissaient vite. Hjoldir, le grand-frère d'Ottilia, avait des cheveux mordorés, allant jusqu'aux épaules, légèrement bouclés aux pointes. Il avait d'ailleurs de très beaux yeux émeraude. Il tenait beaucoup de son père, Agarmir. Agarmir avait une taille avoisinant les deux mètres, de court cheveux noirs et des yeux Malachite. C'était un très bon forgeron et il passait ses journées dans sa forge. Ottilia, elle, tenait beaucoup plus de sa mère. Elle avait les yeux et des cheveux de sa mère, Eyja. Eyja, très calme, aidait Agarmir à la forge de temps en temps. Elle avait de longs cheveux cacao et des yeux argentés.

Durant plusieurs années, les enfants allaient l'école non sans protester, comme tout enfants de leur âge. Lorsqu’ils n’étaient pas à l’école, ils aidaient leurs parents à la maison avant d’aller jouer. Une vie tout ce qu’il y avait de plus paisible et ce jusqu'à l'arrivée d'un nouveau membre dans la famille. Une petite fille aux cheveux ébène et des yeux aux éclats et à la couleur de l'argent. Ondi. C’était son prénom. L'accouchement fut fatigant pour Eyja, mais tout s’était relativement bien passé. Malheureusement pour eux, Hjoldir et Ottilia eurent beaucoup moins d'attention de la part de leur mère depuis cette naissance, étant plus grand et la petite demandant constamment l’attention de sa mère.

Lorsqu’Ottilia eut douze ans, Hjordir et elle s’étaient rejoint discrètement dans la cour à l’arrière de leur maison. Son frère lui avait demandé de le rejoindre pour partager sa trouvaille avec elle.

- Eh petite sœur ! Regarde ce que j'ai trouvé !

Hjoldir brandit deux épées en bois, le sourire aux lèvres.

- Ouah ! Hjoldir ! Tu as trouvé ça où ?

- C'est le vieux pêcheur qui me les a données. Il a dit qu'on pourra s'occuper avec pendant que nos parents sont à la forge ou avec Ondi.

- Génial ! Tu sais t'en servir ?

- ça ne doit pas être dur. On verra quand les parents seront occupés.

- D'accord !


~ Évolution ~


Voilà enfin le jour tant attendu par les deux jeunes thorils. Les parents à la forge et la cadette avec eux, les deux jeunes frères et sœur étaient seuls à la maison. Quand les adultes n’étaient pas là, ils prenaient plaisir à s'amuser avec tout ce qu'ils trouvaient. C’était dans la cour qu’Ottilia et son grand-frère allaient découvrir ce qui allait devenir leur passion, l'art du combat à l'épée. En effet, à force de voir défiler tous ces gardes et autres passé à la forge de leur père, ils avaient fini par développer un grand intérêt pour l’art de l’épée. Comme d'habitude, la jeune fille était très excitée de découvrir cette nouvelle activité partagée.

- Hjoldir ! Donne-moi une des épées en bois ! Je veux l'essayer !

- Attend Otti. Je grave nos noms sur les épées. Comme ça, on sait laquelle est à qui.

Durant quelques minutes, Ottilia ne parvint pas à rester en place. Elle sautait et courait partout, totalement joyeuse.

- Fini !

Hjoldir lança une des épées à Ottilia et celle-ci l'attrapa au vol d'une main habile. Elle esquissa un sourire, ce qu'elle n'avait pas fait depuis un moment. C’était pour elle l’un des meilleurs moments de sa vie d’enfant.

- Chouette ! Tu sais comment faire ?

- J'ai vu des gardes s'entraîner il y a pas longtemps. J'ai vu tout ce qu'ils faisaient ! Attends-je te montre.

- D'accord !

Hjoldir commença à faire des moulinets, légèrement maladroit, avec ses poignets afin de faire tourner l'épée pour s'échauffer. Ottilia l'imita tant bien que mal avec la maladresse de ses bras d’enfant. Hjoldir enchaîna ensuite plusieurs mouvements avec ses bras, ses jambes,... Mais Ottilia ne parvint pas à le suivre.

- Grand-frère ! J'arrive pas... Comment tu fais ? C'est trop dur...

Elle regarda le sol complètement découragée, la mine boudeuse.

- Mais non Otti ! Te décourage pas comme ça ! Attend je vais t'aider.

Il se plaça ainsi derrière sa sœur et l'aida à se placer correctement et effectuer toutes sortes de mouvements. Cela dura plusieurs heures jusqu'à ce qu'ils entendirent la voix de leurs parents qui rentraient de la forge.

- Vite ! Donne-moi ton épée ! Je vais la cacher !

Depuis ce jour, ils recommençaient dès que personne ne se trouvait à la maison. Jusqu'à un beau jour d'hiver où les choses ne se passèrent pas comme prévu.

- Vas-y ! Tu fais vraiment beaucoup de progrès !

- Toi aussi ! Tu es devenu super fort !

Les deux épées de bois s'entrechoquaient, les deux jeunes s’amusant a faire comme les vrais combattants des histoires qui ont bercé leur enfance. Bien que très très maladroit avec les épées et les mouvements, loin de savoir réellement se battre, ils s’amusaient à n’en plus pouvoir. Ils se souriaient, se complimentaient et étaient heureux. Certes, ils glissaient dans la neige, tombaient plusieurs fois, mais ils se relevaient toujours sans s’arrêter. C'est alors que leurs parents surgirent dans la cours après avoir entendu le raffut qu’ils faisaient, le visage de leur père visiblement en colère.

- Ottilia ! Hjoldir !

- ça suffit ! Rentrez immédiatement !

Les deux jeunes, surpris, firent volte-face vers leurs parents et leur petite sœur apeurée.

- Maman ! Papa ! Pourquoi !

- Nous n'avons pas à nous justifier, Hjoldir.

- Ton père a raison. De plus, en tant qu'aîné, tu dois montrer l'exemple à tes sœurs.

- Oui maman.

- Mon fils. Où as-tu eu ces épées en bois ?

La tête basse, Hjoldir hésita à dévoiler l'identité de celui qui leur a offert ce cadeau. Triste, il répondit tout de même à son père.

- C'est le vieux pêcheur qui me les a données. Il a dit qu'elles appartenaient à ses deux fils. Comme ils sont partis et qu'ils sont adultes, il me les a données.

- Bien. La raison pour laquelle je vous ai retenu ici ce soir, c'est pour vous faire prendre conscience d'une chose. Vous risquez de vous blesser a vous jeter comme ça l’un sur l’autre avec ces bouts de bois en main. De plus, vous ne maîtrisez pas encore votre force. Je peux vous laisser ces épées, à la seule condition que vous soyez moins brutal... Et moins bruyant. Compris ? Et ne nous cachez plus rien, ce n’est pas correct. Nous sommes vos parents et nous nous inquiétons beaucoup pour vous.

Ottilia et Hjoldir se regardaient droit dans les yeux, semblant communiquer par le regard et se mettre d’accord. Ensemble, ils acquiescèrent et répondirent donc à l'unisson.

- Oui papa.

- Oui papa.

Quelques mois plus tard, Ottilia décida de sortir s'aventurer seule dans la forêt. En effet, son frère s’était engagé dans la garde, ses parents travaillaient à la forge et sa sœur allait à l’école, la thorille s’ennuyait toute seule. L'hiver était passé et le printemps commençait à prendre place malgré le temps encore très froid. C’était une belle matinée, le soleil commençait à réchauffer l'air, l'atmosphère était chargée d'odeurs forestières très agréables.
Ottilia se reposait tranquillement contre un arbre, durant plusieurs heures, lorsqu'un grondement sourd se fait entendre, suivi de pas lourds. Elle se releva très vite en regardant tout autour d'elle. Voyant un os non loin de là, elle se rappela les histoires que racontaient ses parents au sujet des trolls des forêts, cédant à la panique et couru le plus vite qu’elle put...... Et se perdit. Trois heures durant, Ottilia cherchait désespérément son chemin, en vain. Complètement découragée, gelée, affamée et apeurée, elle se laissa tomber sur les genoux, à quatre pattes et pleura à chaudes larmes avec ses cheveux collés autour du visage. Tremblant de tout son corps, la peur et l’angoisse l’empêchant de respirer et réfléchir correctement, ses pensées se bousculaient toutes plus effrayante que la précédentes. Elle s’imaginait mourir de faim, de froid et même dévorée par des créatures plus monstrueuses les unes que les autres puis à sa famille qu’elle risquait de ne plus jamais voir. La chaleur du foyer et la douceur de sa mère lui manquaient en plus du temps passé avec son grand-frère. Même les remontrances de son père commençaient a lui manquer. Elle se laissa tomber sur le côté la sensation d’étouffer se faisant de plus en plus forte au fur et à mesure que sa crise d’angoisse grandissait. Quelques minutes s’étaient écoulées lorsqu’une ombre passa au-dessus d'elle. Elle leva lentement la tête vers le ciel en s’attendant à voir une créature surgir de nulle part, mais ne vit absolument rien d’autre que les branches d’arbres fouettées par le vent. Le ciel était clair et dégagé, pas un seul nuage en vue. Alors d’où pouvait venir cette ombre si rapide ? Prenant son courage à deux mains, Ottilia décida donc de se relever et se diriger vers l'endroit où allait l'ombre. Une clairière s’ouvrit face à elle, un petit étang trônait en son milieu, l’étendue d’eau gelée ayant été trouée par un homme vêtu d’une très belle armure qui y plongeait une grande gourde pour la remplir d’eau. Enfin quelqu'un ! Le sentiment de joie qu’elle éprouvait d’avoir enfin trouver une personne qui pourrait l’aider lui fit complètement oublié toute crainte et couru vers l'homme... Et s'arrêta net lorsqu’un autre homme sorti des fourrés pour rejoindre le premier, adressant un regard insistant à la jeune fille. Le premier homme, qui avait assisté a la scène, éclata de rire.

- N'aie crainte, on ne te fera aucun mal ! Que fais-tu ici jeune fille ?

Après un instant d'hésitation, elle décida de confier son problème à l'homme.

- Je me suis perdue. J'ai entendu du bruit, j'ai eu peur et je suis partie dans la mauvaise direction. Savez-vous comment rejoindre la ville ?

- Oui, bien sûr. Je pourrais te guider sans problème.


Le second soupira et fit sursauter Ottilia par la même occasion, qui eût un mouvement de recul. Peut-être que cet étrange personnage ne lui ferait aucun mal, mais il restait suspect et effrayant.

- Dites, qui est cette personne ?

L'homme sourit, amusé.

- C'est mon compagnon de voyage...

- Il regarde toujours les gens comme ça ?

La jeune fille sentit son angoisse remonter, sentant les regard pesant du compagnon de voyage sur elle.

- Il a toujours du mal avec les étrangers, ne lui en tient pas rigueur.

Si vous le dites… Mais il va bientôt faire nuit... Vous pouvez m’aider à rejoindre la ville ? Mes parents doivent vraiment s’inquiéter.[/b][/color]

- Va vers là-bas, tu trouveras un chemin. Suis-le, il te mènera en ville. C'est un large chemin, tu verras. Je ne peux malheureusement pas t’accompagner. J’ai des choses importantes à régler. Ne t’éloigne plus du sentier à l’avenir, compris ?

Il lui indiqua le chemin d’un mouvement, le pointant du doigt.

- Merci monsieur !

Sans un mot de plus, Ottilia courus jusqu'à rejoindre le chemin, tandis que l'homme la regardait en souriant. Son compagnon, étant en réalité un dragon qui se cachait sous une forme de bipède, fit part du Don qu’il avait ressenti chez la jeune fille, mais le chevalier la jugea encore trop jeune et qu’elle avait encore besoin de ses parents. Elle n’était pas prête et il décida d’attendre qu'elle grandisse encore un peu avant de se représenter, cette fois en tant que chevalier dragon et non en tant que simple voyageur. Pour Ottilia, heureusement, des gardes passaient souvent par le chemin afin d’en assurer la sécurité. Elle se dirigea vers eux dès qu’elle les vit, soulagée et leur demanda de l'aide entre deux sanglots. L'un d'eux la prit sur son cheval et ils rentrèrent en ville.
Maintenant, le plus dur restait à venir. La nuit tombée, Ottilia rentrait enfin chez elle... Et ses parents l'y attendaient de pied ferme. Sa mère, Eyja, en sanglot et Agarmir, son père, en colère. Eyja se précipita sur sa fille et la serra très fortement dans ses bras. Et Agarmir prit la parole sur un ton très dur.

- Où étais-tu depuis ce matin ? On a cherché partout !

- Je suis désolée papa...

Elle se met une fois de plus à pleurer.

- J'ai entendu des bruits dans la forêt et quand j'ai vu un os, j'ai cru qu'un troll était là alors j'ai eu peur et j'ai couru, mais je me suis perdue... C'est grâce à un homme très grand en armure que j'ai pu revenir ici. Il m'a indiqué le chemin et je suis rentrée avec des gardes.

- Un homme en armure ? Il t’a parlé ? Et tu t’es approchée comme ça ?

Ottilia est surprise que son père lui pose ces questions.

- Je sais pas, il a juste dit que c’était un voyageur. J’étais tellement...

Sa mère l’interrompit d’une voix douce qui se voulait bienveillante.

- Ma chérie, on te demande tout ça, car on s'inquiète pour toi. Ne fais jamais confiance aux inconnus. Qui sait ce qu’il pourrait t’arriver ? Cet homme aurait pu te faire du mal.

Ottilia avait du mal à y croire. Elle qui s’attendait à une très grosse punition s’en sortait avec un seul sermon. Ses parents la suivaient du regard alors qu'elle se dirigeait dans sa chambre sans dire un mot de plus, complètement épuisée. Eyja et Aragmir aimaient leur fille plus que tout mais celle-ci devenait vraiment difficile à tenir depuis que l’aîné avait rejoint la garde. Surtout qu'ils n’étaient pas toujours là pour la surveiller.

Les jours et les mois qui suivirent étaient paisibles, les parents surveillant leur fille de plus près depuis son escapade solitaire. Ottilia, qui ne pouvait plus vraiment sortir comme elle le voulait, se mit à lire beaucoup plus de livres sur les différentes légendes du monde, s'y intéressant toujours plus et ressassant sa rencontre avec ces deux étranges personnes dans la forêt et de l’ombre mystérieuse dont elle était le seul témoin. . Hjoldir était de moins en moins présent, se concentrant sur son apprentissage. La jeune thorille entrait dans sa dix-septième année de vie, la tête pleine de rêve d’aventures et d’épées, souhaitant de plus en plus ardemment qu’ils deviennent réalité. Elle s’était donc établit une liste de choses à avoir pour bien démarrer son futur périple, cette liste citant un cheval, l’équipement pour voyager à cheval, de quoi se protéger, une épée et de bien d’autres choses en plus d’un moyen de quitter l’île. Sauf que pour avoir toutes ces choses, il fallait de quoi les payer… Ce qu’elle n’aurait pas sans travailler.

Un beau matin d’hiver, elle se rendit à nouveau à la clairière où elle s'était perdue trois années plus tôt. La neige haute et épaisse rendait la marche difficile, le froid mordant lui brûlait le visage, mais elle avait vraiment besoin de s’aérer et de se retrouver seule. Lorsque la demoiselle arriva à la clairière, elle retrouva l'homme qui l'avait aidée lorsqu'elle s’était perdue. Celui-ci l’entendit arriver et sourit lorsqu'il reconnut la jeune fille.

- Bien le bonjour ! Cela fait trois ans que nous ne nous sommes pas vus, le temps passe vite !

- Bonjour ! Oui, ça fait longtemps.

Ottilia hésita un instant, détaillant celui qui lui faisait face dans son armure bien entretenue couverte de vêtements chauds.

- vous êtes un chevalier ? Mes parents m’ont dit de me méfier des inconnus comme vous.

- Ça se voit tant que ça ? Tes parents ont raisons tu sais ? Mais crois-moi, je n’ai aucune raison de te faire du mal, bien au contraire. Au fait, comment t'appelles-tu ?

- C’est qu’on ne croise pas souvent des personnes avec une telle armure du coup, j’ai supposé que vous en étiez un. Et je m'appelle Ottilia. Mais... Heu... Puisque vous n'avez pas l’air d’être une mauvaise personne comme votre compagnon de voyage bizarre, comment ont fait pour devenir comme vous ? Ça m’intéresse beaucoup. J’ai lu beaucoup de livres sur les chevaliers et j’ai toujours rêvé d’en devenir un moi aussi.

L'homme éclata de rire.

- Il faut posséder une chose. Le Don. Ce qui permet d’avoir un compagnon de voyage bizarre comme tu dis.

- Le Don ? Qu’est-ce que c’est ? Et en quoi ça permet d’avoir un compagnon bizarre ? D’ailleurs, il est où le vôtre ?

- On naît avec. Quant à mon compagnon...

Le chevalier montra du doigt un rand dragon aux écailles de bronze sortant de derrière les arbres, s’étirant de toute son envergure. La thorille se figea en apercevant l’énorme créature ailée, ne sachant pas si elle devait fuir le plus loin possible, ses yeux détaillant les griffes pointues du saurien.

- C’est un dragon. Je possède le Don et il est mon âme-sœur. Nous sommes liés depuis plusieurs années et nous nous entendons à merveille. Il ne te fera aucun mal, alors tu peux te détendre.

Ottilia restait complètement bouche bée face à ces révélations, prenant conscience que ce qu’elle prenait pour de simples légendes existait vraiment. Comment démêler le vrai du faux ? Tout n’était probablement pas réel.

- Comment sait-on si on possède le Don ? Si les dragons existent vraiment, pourquoi on n’en voit jamais ?

Le dragon, non loin de là, fixait la jeune fille en laissant échapper un faible grondement.

- Mon lié le ressent en toi, Ottilia. Tout comme lors de notre première rencontre, quand tu es partie. Tu possèdes très certainement le Don. De plus, les dragons ne se montrent pas aux personnes des autres continents.  Nous venons tous deux d’un kaerl de Tol Orea, où nous pouvons vivre ensemble sans se soucier du secret que nous devons garder. Nous n’avons effectivement pas le droit de révéler leur existence à l’étranger. Sauf dans le cas où l’on trouverait un potentiel aspirant.

Le chevalier s’approcha d’elle et posa sa main droite sur la tête de la jeune fille comme pour la rassurer. Sur cette annonce, elle resta sur place, choquée et leva un regard interrogateur vers l’homme. Le chevalier dragon sourit et retira sa main.

- Donc ça veut dire que si vous me parlez de tout ça, ça veut dire que je pourrais moi aussi me lier à un dragon. Mais qu’est-ce que vous entendez par aspirant ?

- Certainement. Ce que je veux dire par aspirant, c’est que les jeunes comme toi doivent suivre une formation avec un maître dragon au sein d’un kaerl. Ensuite, lorsqu’une reine ou une petite dragonne pond des œufs, les aspirants sont tous menés sur le lieu de l’éclosion lorsque celle-ci est sur le point de se produire. Les jeunes dragonnets se dirigeront ensuite naturellement vers l’aspirant qui deviendra son âme-sœur pour réaliser ce que l’on appelle l’Empreinte. C’est une chose absolument merveilleuse et indescriptible que l’on ressent au plus profond de soi-même. À partir de cet instant, l’aspirant est donc considéré comme chevalier dragon.

Ottilia buvait les paroles du chevalier comme une enfant qui regardait sa mère lui raconter une histoire, mille questions se bousculant dans son esprit.

- Qu’est-ce doit apprendre quand on est aspirant ? C’est quoi un kaerl ? Il faut absolument partir d’ici pour devenir chevalier comme vous ? Et vous avez dit que vus communiquez avec votre dragon, mais ils peuvent parler ?

- On apprend de tout lors d’un aspiranat. Un kaerl, ce sera plus simple de t’en parler une fois là-bas, si tu es d’accord pour venir bien sûr. Car oui, on ne peut pas devenir chevalier sans vivre au kaerl. Quant à la communication, ce sera lus simple de te montrer.

Soudainement, une voix s’immisça dans l’esprit de la jeune fille.

* Comme tu peux l’entendre, les dragons communiquent comme ça et non de vive voix comme vous les faites entre vous. *

- Il a parlé dans ma tête ? C’est…. Bizarre. Et alors, j’ai vraiment pas le choix de vous suivre si je veux devenir chevalier aussi. Donc ça veut dire quitter ma famille...

- Exact. Je ne peux malheureusement que confirmer. Tu pourras les revoir lorsque tu seras chevalier dragon et tu devras garder secrète l'existence de celle qui sera ta liée. C'est un lourd sacrifice, mais il est nécessaire.

- Pourquoi la garder secrète ?

- Pour préserver les légendes.

Ottilia plongea dans d’intenses réflexions, consciente que partir d'ici revenait à quitter sa famille qu'elle aimait tant. D’un côté, une opportunité unique de réaliser bien plus que son rêve qui revenait à quitter son foyer, de l’autre, choisir de rester avec sa famille et laisser passer sa chance de vivre cette vie dont elle rêvait tant depuis son plus jeune âge.

- Hmm... J'ai vraiment très envie de partir avec vous, mais j’ai peur de laisser ma famille comme ça.. J'ai très envie de voir de nouvelles terres et devenir comme vous, pouvoir monter sur le dos d'un dragon, voler et partager de bons moments avec lui ! D’un autre côté, je ne suis pas sûre d’être prête à tout laisser derrière moi. Je ne sais même pas quand je pourrais revenir ici.

- Tes doutes sont tout à fait légitimes, surtout pour une jeune de ton âge. Prends ton temps pour réfléchir. Tu me donneras ta réponse lorsque tu seras sûre de ce que tu veux. Tu me trouveras à l’auberge de la ville. Sache seulement que je dois repartir bientôt, peut-être dans deux, voir rois jours. Tu peux rentrer chez toi, mais surtout tu ne dois parler à personne de tout ce que je t’ai raconté.

- Promis, je ne dirais rien. 

Sur ces dernières paroles, elle s’en alla pour rentrer chez elle sous le regard amusé du chevalier et de son dragon.

Après deux heures de marche, Ottilia était enfin rentrée chez elle. La maison était vide de présence, ce qui soulagea la jeune fille. Elle n’avait pas envie de s’éterniser dans des explications à n’en plus finir sur le lieu et le pourquoi elle était encore une fois sortie de la ville toute seule sans prévenir.
Le soir venu, sa mère avait préparé son plat favoris, de la volaille au fromage avec des pommes de terre. Réunis autour de la table pour le repas avec ses parents, son frère et sa sœur étant absents, elle fit tourner sa fourchette entre les doigts. En temps normal, la thorille se serait jeter sur son assiette, mais les révélations que le chevalier lui avait faites plus tôt dans la journée et la perspective de tout quitter lui avaient complètement coupé l’appétit, ce qui ne passa pas inaperçu aux yeux de ses parents.

- Qu’est-ce qu’il se passe ma chérie, pourquoi tu ne manges pas ? C’est ton plat préféré pourtant. Tu es malade ?

- Non, m’man, c’est rien.

- Otttilia, on voit bien que tu n'es pas dans ton assiette, tu peux tout nous dire, tu sais ?

Elle soupira. Que devait-elle dire ? Sa promesse l’empêchait de leur dire la vérité. Inventer un mensonge serait la meilleure option, sauf qu’elle ne savait absolument pas le faire. Transformer la réalité pouvait peut-être encore passer ? Pas le choix.

- On m’a proposé de… Voyager en échange de…

Son père l’interrompit d’une voix ferme.

- C’est non, tu sais ce qu’on t'a déjà dit avec les inconnus.

- Mais p’pa ! C’est pas la même chose cette fois !

- J’ai dit non. Tu ne pars pas avec des inconnus. Tu es trop jeune.

Dans un accès de colère, la jeune thorille se leva brusquement en criant, les larmes aux yeux.

- C’est pas un inconnu ! C’est un Chevalier et il m’a dit que... 

Se rendant compte qu’elle était sur le point de briser sa promesse, Ottilia mit ses deux mains sur sa bouche et partit en courant dans sa chambre, claquant la porte au passage. Pourquoi n’était-elle pas tout simplement partie sans rien leur dire ? Elle regrettait d’être rentrée, se rendant compte à quel point son désir de partir avec le chevalier était grand. Ses parents, inquiets de ce qu’il se passait, entrèrent dans la chambre et s’assirent au bord du lit ou elle était allongée, pleurant à chaudes larmes, son père posant sa main sur le dos de sa fille.

- Tu voulais tellement y aller ?

La jeune ne répondit pas, s’étouffant presque dans ses sanglots.

- Tu connais ce…. Chevalier ? Tu sais d’où il vient ? Ce qu’il fait ici ?

Elle releva la tête en direction de ses parents, ne pouvant pas vraiment leur répondre.

- Il… il m’a fait promettre de rien dire. Juste que c’est la même personne qui m’a aidée quand j’étais perdue en forêt.

Eyja et Agarmir se regardaient, chacun soupçonnant leur passé de les avoir rattrapés. Rien n’était sûr, mais voulant en avoir la certitude, ils allèrent discuter hors de la chambre. Puis, sa mère revint quelques minutes plus tard, caressant les cheveux de sa fille.

- Écoute ma chérie, si tu tiens tant que ça à accompagner cette personne, on aimerait au moins le rencontrer et discuter avec lui. Tu sais où il est ?

Ottilia acquiesça d’un mouvement de la tête.

- Dans ce cas, amène-le ici demain. On avisera à ce moment-là. En attendant, va manger et repose toi.

La maman déposa un baiser sur le front de sa fille avant de rejoindre le père qui était resté en retrait, visiblement contrarié.

Le lendemain, la jeune thorille se rendit à l’auberge dont le chevalier lui avait parlé la veille. Une fois arrivée, elle le chercha du regard durant une bonne minute avant de finalement croiser son regard. Celui-ci lui fit signe de venir, un verre à la main.

- Déjà là ? Alors ?

Elle prit place à la table, légèrement mal à l’aise.

- Je me suis disputée avec mes parents hier soir et ils veulent vous rencontrer.

Confus, le chevalier posa son verre presque vide.

- Me rencontrer ? Mais qu’est-ce que tu leur as dit pour en arriver là.

- Que c’était vous qui m’avez aidée quand j’étais perdue et que vous m’avez fait promettre de rien dire.

- Au moins, tu as tenu ta promesse !

Il se leva en enflant son manteau d’hiver.

- Si je peux négocier ton départ, ça vaut le coup d’essayer.

Il se pencha ensuite vers Ottilia, lui chuchotant à l’oreille : « Sinon je vais devoir te kidnapper » et parti en direction de la porte en riant, suivit de près par la thorille qui ne savait pas trop comment prendre ce qu’il venait de dire. Guidé par la future spirante, il toqua à la porte de la maison lorsqu’ils arrivèrent. Celle-ci s’ouvrit sur le thoril de presque deux mètres qu’était Agarmir. Le chevalier prit la parole, quelque peu décontenancé par l’imposant forgeron.

- Bonjour, je suis Lothaire, un chevalier de passage. Votre fille m’a fait part de votre requête et je suis donc venu ici afin d’y répondre. Elle ne m’avait d’ailleurs pas dit que son père était un thoril aussi imposant.

Agarmir détaillait le chevalier de la tête au pied, un symbole sur l’armure attirant son attention. Il répondit, d’une voix grave.

- Bonjour. Agarmir, le père d’Ottilia. Entre.

Il s’écarta pour les laisser passer et les emmener dans la salle à manger, ou Eyja était déjà installée les bras croisés contre sa poitrine, visiblement anxieuse. Lorsqu’elle les entendit arriver, elle se leva pour saluer le chevalier, son regard s’arrêtant sur le symbole que celui-ci portait sur sa poitrine. Une fois tout le monde assit, le père prit la parole immédiatement.

- Alors comme ça, vous êtes CE genre de chevalier. Je comprends pourquoi ma fille était aussi mal hier soir. Vous lui avez tout raconté.

Ottilia regarda son père, ne comprenant pas vraiment ce qui était en train de se passer. Le chevaler répondit, surpris.

- Je ne comprends pas très bien où vous voulez en venir. Qu’entendez-vous par ce genre de chevalier.

La mère répondit, interrompant son compagnon dans son élan.

- Nous avons reconnu l’emblème sur votre poitrine. Nous sommes nés et avons vécu là-bas avant de venir au Vaendark et d’y fonder notre famille, loin de toutes ces histoires. Visiblement, notre passé nous a rattrapés plus vite que prévu et vous avez rangé ma fille de votre côté.

- Il y a méprise chère dame. Je n’ai fait que lui présenter un avenir possible. C’est à elle que revient la décision. Il serait tout de même dommage de votre part de la privé de son héritage.

- De quel héritage ? Le père de ma compagne a perdu la vie à cause de ce prétendu héritage.

Alors c’était ça ? Voilà pourquoi ses parents ne lui avaient jamais parlé de leur passé ni de leur famille. Ils n’en avaient tout simplement pas le droit. Mais de quelle manière son grand-père avait-il pu perdre la vie ? Certainement de façon horrible vu leur réaction face au chevalier. Celui-ci continua tout de même d’essayer de les convaincre.

- Si je l’emmène, ce sera au kaerl céleste. Elle y sera bien accueillie et bien traiter, vous pouvez me croire sur parole. Les temps de troubles ont cessé sur Tol Orea et son âme-sœur l’attend peut-être là-bas. Je pense que son grand-père serait plus que fier de voir sa petite fille se lier tout comme il l’a fait.

Les parents d’Ottilia se regardaient droit dans les yeux, ressassant le passé. Parlant de ce fameux grand-père et de sa volonté de voir grandir des petits enfants qu’il n’avait toujours pas, espérant même que l’un d’eux naisse avec le Don. Un passé visiblement regretté et dont il était difficile de se souvenir sans ressentir la douleur provoquée par la perte d’un être aimé. Ils se concertaient pour enfin arriver à un compromis.

- Vous me promettez de prendre soin d’elle et de la laisser venir nous revoir quand elle aura terminé son apprentissage ?

- Je vous le promets.

- Dans ce cas,…… C’est d’accord.

Ottilia n’en croyait pas ses oreilles. Le chevalier avait réussi à convaincre ses parents ! Heureuse elle alla les prendre dans ses bras, sa mère et elle laissant couler des larmes sur leurs joues.

- Jeune fille, je suis désolé d’interrompre ce moment émouvant, mais on décolle demain.

Elle fit signe de tête et Agarmir raccompagna le chevalier vers la sortie. Le reste de la journée, ils préparèrent les affaires de la thorille, ses parents lui faisant des leçons et des mises en garde pour tout et n’importe quoi tant ils étaient inquiets sur le devenir de leur enfant. Le lendemain, le chevalier revint la chercher, après un au revoir plus que difficiles des deux côtés.

~ L'Arrivée sur Tol Orëa ~


Tout le long du chemin vers la clairière, Ottilia gardait la tête basse, avec la désagréable impression d’avoir abandonné son frère et sa sœur. Son frère était occupé par son travail de garde et sa sœur passait quelques jours chez sa meilleure amie, elle n’avait pas pu leur dire au revoir. Et même si cela avait été possible, qu’aurait-elle dit ? Ses parents sauraient bien mieux leur expliquer. Sûrement allaient-ils lui en vouloir de ne pas les avoir attendu avant de partir ? Quoiqu’il arrive, ils allaient tous terriblement lui manquer. Voyant sa petite mine Lothaire passa une main qui se voulait rassurante sur son épaule.


- Je sais à quel point c’est difficile pour toi, mais crois-moi, tu ne le regretteras pas. Allez, on arrive à la clairière.

Les deux sortirent de la forêt pour retrouver le bronze qui attendait le retour de son chevalier, irrité par le froid.

* C’est bon ? On y va ? J’ai assez attendu dans cette région gelée.*

- Oui oui, on y va. Ottilia, tu viens ?

Il grimpa sur le dos du Bronze et lui tendit un bras pour l’aider à monter à son tour.

- Accroche-toi bien à moi, on va passer par l’Interstice. Tu verras, y a pas plus rapide pour voyager ! 

- L’Interstice ? C’est quoi ?

- Tu verras ! Ce sera plus simple que de t’expliquer.

Ottilia s’agrippa au chevalier lorsque le dragon prit son envol. Un instant plus tard, une sensation de froid plus intense que les vents du vaendark se fis ressentir, l’impression d’être dans le néant l’espace de quelques secondes, puis le retour de la lumière et d’un vent plus chaud que celui soufflant quelques instants plus tôt. La thorille complètement perturbée et effrayée par le passage mis du temps à retrouver son sang-froid. Une fois à peu près rassurée, ses yeux s’ouvrirent sur ce qui allait désormais être son lieu de vie. Une imposante cité perchée sur une île volante dont les cieux étaient parcourus par d’autres dragons. L’émerveillement lui fit très vite oublier son passage dans l’interstice et dès lors, elle désirait plus que tout visiter chaque recoin de cet endroit incroyable. Ainsi commença sa nouvelle vie d’aspirante, lorsque plus tard, elle fit la rencontre de son Maître Lordan Ventaren et son lié Hanelvig.


Dernière édition par Ottilia Théandore le Mar 19 Mar 2024 - 20:46, édité 6 fois
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[Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah Empty
MessageSujet: Re: [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah   [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah Icon_minitimeMar 19 Mar 2024 - 20:30

~Aspirante au Màr Menel~


Ottilia était très studieuse et investie dans son apprentissage auprès de son Maître. Très vite, elle s’est sentie à l’aise sur le dos d’Hanelvig, adorant ces sorties à trois. Bien vite elle fit la connaissance d’une autre aspirante arrivée presque en même temps, Iniaki. Elles s’étaient rencontrées lors d’une de leur corvée d’aspirante et très vite devenues d’excellentes amies. A tel point point qu’elle eurent la meilleure des idées : s’aventurer dans le labyrinthe. Bien évidemment, leur escapade s’était très mal passée et se sont vite retrouvée séparée. Pensant qu’Ottilia l’avait abandonnée dans le labyrinthe, la fealoce ne lui adressait plus la parole. En réalité, c’est son maître qui l’avait sortie de là et l’avait amenée à l’infirmerie où elle fit la connaissance de Zoran, qui devint également un très bon ami par la suite. Bonne élève et désireuse de rendre service, la thorille accepta par la suite d’aller chercher quelques plantes médicinales pour Nalesean. Lors de cette sortie d’apparence banale, elle rencontra une ondine avec des manières plutôt rustres liée a une bleue qui l’emmena dans la forêt pour chercher les plantes demandées. Ottilia alla de son côté dans la forêt et se retrouva nez à nez avec des bandits. L’Ondine, qui était en réalité une ardente, poussa la thorille à se défendre en lui donnant sa hache et dans un excès de rage, prit la vie de l’un d’eux avec l’arme qui lui avait été donnée. Elle venait de prendre une vie. Après cet événement, il lui fallut du temps pour que les cauchemars et la vision de ce cadavre cessent de la hanter. A ce jour, seule Briinah et l’ardente sont au courant de ce fait.

Très vite, Ottilia fut conviée à une mission importante pour retrouver un lézard de feu disparu avec Lordan et Iniaki, qui lui en voulait toujours pour ce qui s’était passé au labyrinthe.
S’ensuivit d’autres rencontres avec d’autres aspirants, puis, le grand jour arriva. En Mystraku 918, elle fut présentée à une Empreinte majeure aux côtés d’Iniaki, Zoran et Tristan.  Tous se lièrent à l’exception de Tristan.
Sa rencontre avec Briinah fut un tournant majeur dans sa vie, consacrant la plupart de son temps à la verte, même si elles eurent du mal s’accorder dans les premiers mois de vie de la dragonne. L’impulsivité et la sociabilité de la verte contrastant grandement avec le caractère de sa liée.


~Chevalière verte du Màr Menel~


La vie suivait son cours, la jeune chevalière suivant désormais un entraînement martial plus assidu que lors de son aspiranat, malgré les protestations de sa liée. Jusqu’au jour où on la convoqua pour la suite de sa mission concernant le lézard de feu, toujours accompagnée d’iniaki et cette fois, d’Asgeir de Maelhen. Cette mission les mena tout droit en Vaendark à la recherche d’un kaerl perdu. Pas le temps pour la nostalgie, les événements prenant une tournure dramatique.
Une fois cette mission terminée et rentrée au kaerl, Ottilia continua son entraînement auprès d’Asgeir, l’imposant thoril, ne la ménageant pas du tout dans leurs échanges sur le terrain. Une routine qui fut brisée par une lettre manuscrite de son ancien maître, Lordan Ventaren, une demande pour le recrutement de l’escadron d’élite. Sur le coup de l’excitation, elle accepta sur-le-champ et se rendit au point de rendez-vous. Après explications de la mission à venir, le doute s’empara de la chevalière, ne sachant si elle était vraiment prête pour un tel rôle. Le nouvel Arken de l’escadron lui laissa donc trois jours de réflexion pour accepter ou non.

- Brii, je ne me sens pas du tout prête. J’ai l’impression de ne pas mériter une telle place. Et si j’accepte, je n’aurai probablement plus le temps de voyager comme je voulais tant le faire avec toi.

* Dans ce cas, refuse et allons voyager ! J’ai très envie de parcourir les cieux avec toi. Et si ça peut te permettre d’évoluer et de prendre confiance en toi et tes capacités, c’est le bon moment.*

* Je crois que c’est la chose la plus mature que tu aies pu dire depuis ta naissance.*

* Eeeehh !!!! c’est pas gentil !*

- On pourrait aller en Vaendark, comme ça, je pourrais te montrer d’où je viens. Puis je pourrais en profiter pour m’entraîner dans d’autres styles de combats que ceux du kaerl.*

* Incorrigible que tu es avec tes entraînements.*

Les deux âmes-sœurs échangèrent un regard malicieux, sans savoir que leur voyage allait les rapprocher bien plus que ce qu’elles pourraient imaginer.

Le lendemain, Ottilia fit part de son refus et annonça son départ au Vaendark pour fin Gaiaku 919, bien décidée à tenir la promesse qui a été faite à ses parents avant de quitter sa famille. Durant les deux semaines précédant la date choisie, la chevalière préparait quelques affaires et continuait son entraînement avec Asgeir, profitant également du bon temps au kaerl.

Le jour du départ arrivé, Briinah prit son envol, sa liée sur le dos, direction le grand Nord. La météo était particulièrement clémente et le voyage se passa sans encombre. À leur arrivée, la verte se posa dans une clairière et s’abreuva de l’eau du petit étang qui trônait en son centre, Ottilia mettant pied à terre en même temps.

* Tu sais, Brii, c’est ici que j’ai fait la rencontre du chevalier qui m’a amenée au kaerl.*

Elle inspira un grand coup, se rappelant ce bon souvenir.

* C’est vraiment étrange de se retrouver à nouveau ici, cette fois en ta compagnie.*

* J’ai l’impression que de m’avoir fait atterrir ici a une certaine symbolique pour toi.*

- Ce n’est pas seulement une impression. Avant de partir, je rêvais de voyager et de voir toutes sortes de choses. Puis j’ai découvert l’existence des dragons à cet endroit. Y revenir avec toi, c’est comme une sorte d’accomplissement. C’est un sentiment… J’arrive pas à le décrire.

* Je le ressent, tu n’as pas besoin de me le décrire.*

Ottilia s’appuya contre le flanc de sa liée, ressassant les souvenirs de sa vie sur cette île, comme si une éternité s’était écoulée depuis son départ.

- J’aimerais te présenter mes parents. Ils viennent de Tol Orea donc ce n’est pas un problème s'ils te voient. Par contre mon frère et ma sœur ne peuvent pas te voir. C’est triste, mais j’ai pas le choix. Est-ce que tu peux m’attendre ici ? Si tu entends quelqu’un cache toi.

La verte acquiesça d’un geste de la tête et Ottilia parti en direction de la ville, empruntant le chemin qu’elle connaissait si bien. Plus la thorille se rapprochait de la maison de ses parents, plus elle se sentait anxieuse. Devant la porte qui lui était si familière, elle hésita un petit instant, puis s’annonça en donnant quelques coups avec le heurtoir. Un instant plus tard, la porte s’ouvrit sur une grande silhouette féminine qui, sous le coup de la surprise, ne put retenir ses larmes lorsqu’elle posa les yeux sur la jeune chevalière. La mère prit sa fille dans les bras, la serrant si fort qu’elle crût un instant que ses os allaient se briser.

- Oh ma chérie, tu es de retour, si tu savais comme ton départ a été difficile pour nous. Je suis tellement heureuse de te revoir !

- Moi aussi, Maman. P’pa est là ?


Eyja n’eut pas besoin d’appeler Aragmir, qui était déjà venu voir ce qu’il se passait. À peine eut-il vu sa fille qu’il l’enlaça à son tour.

- Enfin, tu es de retour, Ottilia.

- Oui, je suis de retour pour quelque temps. J’aimerais vous présenter quelqu’un, si ça ne vous dérange pas de marcher un peu. Ensuite, je passerais dire bonjour à Hjoldir et Ondi ! D’ailleurs, ils vont bien ?

- Ils vont très bien, mais n’ont pas compris pourquoi tu es partie sans leur dire au revoir. Leur expliquer ton départ a été très difficile pour nous. J’espère que tout ça valait le coup, jeune fille.

Aragmir marqua une pause et reprit.

- J’espère aussi que cette personne vaut aussi la marche que tu veux nous faire faire ? Attends un peu.

Les deux thorils allèrent chercher leurs affaires de sortie et rejoignirent Ottilia, qui les guida au travers de la forêt jusqu’à la petite clairière.

- Je ne vois personne…

Eyja ne put finir sa phrase, lorsque Briinah sortit de sa cachette à la demande de sa liée. Ses écailles couleur de jade se reflétant au soleil comme de multiples pierres précieuses, elle salua les parents de son âme-sœur en s’inclinant.

- Je vous présente Briinah, ma liée.

Les deux thorils restèrent bouche bée face à la jeune dragonne.

- Ottilia, tu sais, nous étions très inquiets pour toi avec toutes ces histoires. Nous avons vu à quel point ce genre de vie peut être dangereux. Cependant, nous sommes vraiment fiers de toi.

Aragmir prit sa fille dans ses bras, tandis qu’Eyja s’approchait de la Verte, la main tendue vers ses naseaux. En guise de réponse, la verte s’y colla avec un grondement bienveillant. L’instant dura quelques minutes, avec pour seul bruit, le son du vent au travers du feuillage des arbres.

* C’est dommage qu’ils ne puissent pas m’entendre.*

* Oui, je trouve aussi. Mais c’est comme ça, Brii. On va y aller, je te retrouve dès que possible, en attendant ne te fait pas remarquer.*

* Compte sur moi. Toi, profite un peu de ta famille.*


Une fois de retour à la maison, Ottilia et ses deux parents arrêtèrent de parler de dragon et de Tol Orea, sachant tout trois qu’ils ne devaient pas en parler en présence d’autres personnes. Hjoldir et Ondi, quant à eux, étaient rentrés avant eux. En voyant leur sœur, la plus jeune resta sans dire un mot avec une moue boudeuse et l’aîné la dévisagea sans cacher sa rancœur.

- Ottilia, on va te laisser t’expliquer avec eux.

Sans en rajouter, les deux parents s’en allèrent, laissant le frère et les sœurs seuls dans la pièce. Le silence ne fut brisé par la jeune chevalière qu’au bout d’une interminable minute.

- Hum… Ça fait longtemps, vous allez bien ?

Sa question ne reçut que le silence en guise de réponse.

- Écoutez, je suis désolée d’être partie comme ça, mais vous n'étiez pas là et… J’avais que quelques jours pour donner ma réponse.

- Otti, c’est pas des excuses qui vont nous faire changer d’avis comme ça. T’es partie sans rien nous dire à moi et Ondi. T'imagines comment on s'est senti quand nos parents nous ont annoncé ça ? Tu as brisé notre relation et je ne pense pas que les choses vont redevenir comme avant entre toi et moi.

La cadette fit signe qu’elle était du même avis que son grand frère en hochant la tête de haut en bas. Ottilia était profondément touchée par les paroles de son frère, mais se montra tout de même compréhensive. Menant une lutte acharnée pour ne pas fondre en larmes, elle esquissa un léger sourire mélancolique.

- D’accord, j’ai compris. J’espère qu’on pourra tout de même s’entendre à nouveau un jour. Vous m’avez quand même beaucoup manqué tout ce temps.

Le frère et la sœur partirent tout deux sans dire un mot, laissant la jeune thorille seule.

Un mois s’était écoulé depuis son arrivée et Ottilia décida de partir plus au nord du Vaendark. Les tensions avec Hjoldir et Ondi s’étaient calmés et cette fois, elle partit en bonne et due forme. Aragmir avait offert à la chevalière une épée flambant neuve de sa propre forge ainsi qu’un équipement plus adapté au nord du continent. Les au revoir se firent à nouveau dans les larmes, mais cette fois avec un regard meilleur sur l’avenir. Ce mois passé auprès de sa famille lui avait fait du bien et lui avait permis de faire le point sur sa situation beaucoup plus facilement. Bien sûr, elle n’avait pas oublié la verte avec qui elle essayait de passer le plus de temps possible.

Après un vol de plusieurs heures, le couple de liées fit une escale au pied d’une montagne. L’air était beaucoup plus frais que vers le sud du continent et les arbres avaient laissé place aux conifères, plus résistants aux basses températures de la région et les forêts remplacées par de vastes plaines jonchées de pierres et de larges étendues d’eau. Le sommet des montagnes encore enneigées contrastant avec les bleu pâle du ciel d’été offrait à ce paysage une dimension presque irréelle. Même si les températures restaient bien plus fraîches que celles de Tol Orea durant l’été, elles restaient tout de même fort agréables. Plus loin, derrière les montagnes, se trouvaient ensuite des terres au climat bien plus rude dont les neiges et glaciers ne connaissaient pas la chaleur. Certains flancs de montagnes n’étaient d’ailleurs jamais éclairés par un seul rayon de soleil, donnant naissance aux neiges éternelles. C’est au sein de ces terres, que la nuit et le jour ne succédaient que deux fois dans l’année. Lors de certaines nuits, de vives lueurs dansaient dans le ciel étoilé de l’hiver. Ottilia aurait adoré partager un tel spectacle avec Briinah, malheureusement sa nature de dragon la rendait bien trop sensible au froid. Elles se contentaient donc d’espérer pouvoir en voir plus au sud, avant que l’hiver ne devienne bien trop rude pour la saurienne.

Profitant donc de l’été pour voir un maximum de choses du Vaendark avant le retour du froid, le couple de liées volaient par-delà les frontières, La thorille passant de villes en villages seule, la verte n’étant pas encore capable de maintenir une forme humanoïde fixe. Bien que cela les attristait d’une certaine manière, Ottilia racontait tout dans les moindres détails à sa moitié draconique, lui laissant même le loisir de voir au travers de ses souvenirs. Elle apportait également des spécialités culinaires qu’elles partageaient, bien que les portions étaient beaucoup trop petites pour la verte qui continuait de grandir à vue d'œil.


Lors d’une nuit en Aran’Rhiodku, alors que les deux âmes-sœurs profitaient des derniers instant d’un climat doux quelque part dans le nord de l’Elivagar, une lueur verte et dansante apparût dans le ciel étoilé de l’automne.

*Ottilia ! Regarde ! C’est ça, les aurores dont tu m’avais parlé ?*

La thorille observait Briinah en silence, la lumière des aurores se reflétant sur les écailles de Jade de la verte. Plus que l’Aurore en elle-même, elle ne pouvait détacher son regard émerveillé de celle qui partageait sa vie depuis neuf mois désormais. Gravant ce souvenir à jamais dans sa mémoire pour ne jamais oublier cet instant, une larme de bonheur roulait sur sa joue pour ensuite s’écraser au sol.

* Tu sais, Brii, je crois que je n’avait jamais autant réalisé qu’aujourd’hui a quel point tu comptes pour moi. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivé dans ma vie. Et tes écailles sont absolument magnifiques sous les aurores. *

La verte blottie sa tête écailleuse contre la poitrine de la thorille en guise de réponse, ronronnant de bonheur à la manière des dragons. Toute deux souhaitaient que cet instant ne cesse jamais, contemplant le ciel et profitant de l’instant présent.

~*~

L’automne était désormais bien avancé et les températures se faisaient de plus en plus fraîches. Briinah commençait à maîtriser de mieux en mieux sa forme de bipède, continuant de s’entraîner chaque fois qu’elle se retrouvait seule. Ottilia songeait de plus en plus à retourner vers le sud du continent avant de repartir sur tol Orea au retour de l’hiver. Cependant, mère nature avait d’autres plans en tête. Alors qu’elles survolaient les montagnes, la météo instable se transforma bien vite en violentes bourrasques, ne leur laissant pas d’autres choix de retourner vers le nord. Les vents froids du nord ainsi que ceux plus chaud du sud se rencontraient dans un fracas tempétueux quelques kilomètres plus loin. La verte fit donc demi-tour rapidement, sentant les vents se renforcer sous ses ailes, un mélange de pluie et de neige fondue commençant à s’abattre sur eux.  

* Désolée Brii, c’était une mauvaise idée de passer par là. J’aurais dû me rappeler que le temps change très vite ici. *

* On y voit plus rien et j’ai les ailes gelées, je dois me poser Otti. Et vite.*

Briinah s’élança tant bien que mal, essayant de trouver un lieu sûr ou se poser. Le froid commençait à engourdir ses ailes et elle perdit bien plus d’altitudes que voulu. Dans une énième tentative contrôlée, elle mit enfin griffes à terre, s’écrasant de tout son long après avoir glissé dans la boue. La chevalière s’agrippait fermement à sa liée, s’ouvrant les mains sur les bords glissants des écailles. Après un rapide coup d’œil dans les environs, elles trouvèrent un enfoncement rocheux sous lequel s’abriter de la pluie. Celle-ci dura plusieurs heures, après quoi elle finit par se calmer. Cependant, force était de constater qu’après ce vol tumultueux, elles étaient perdues quelque part dans le nord. La neige commençait à prendre le dessus, et les provisions de la thorille étaient au plus bas.

- ça craint. On est perdue dans le froid, j’ai presque plus rien. Heureusement qu’on peut récolter l’eau de pluie, c’est déjà ça.

La saurienne écoutait d’une oreille sa liée, blottie près du petit feu pour essayer de se réchauffer un peu. Ottilia ne pouvait donc compter que sur elle-même pour trouver une solution. Elle décida donc de profiter de l’accalmie pour essayer de trouver au moins de quoi manger. Sauf que la thorille n’avait jamais apprit a chasser et n’était équipée que d’une épée.

- ça promet. Attends-moi ici, Brii. Je reviendrais vite.

La chevalière s’élança vers les vastes plaines qui commençaient tout doucement à revêtir leur manteau de neige pour s’engouffrer dans la taïga qui se trouvait non loin de là. La jeune chevalière se rendit compte après quelques heures de recherches infructueuses que pister une proie était quelque chose de bien plus ardue qu’il n’y paraissait. Transie jusqu’aux os, elle décida de retourner auprès de la verte. Sauf qu’elle ne savait plus d’où elle venait et par où il fallait aller. La panique commença à s’emparer d’elle lorsque des aboiements se firent entendre un peu plus loin. Des chiens ? Des loups ? Impossible à dire. Mieux valait s’en éloigner le plus vite possible pour éviter toute mauvaise confrontation. Il était temps aussi pour elle de mettre en pratique tous les conseils qu’Asgeir avait pu lui donner. Garder la tête froide et ne surtout pas céder face à la panique, la peur et l’angoisse. Plus facile à dire qu’à faire.

Plus Ottilia avançait, plus les aboiements qui retentissaient derrière elle se faisaient fort. Ils suivaient donc ses traces et la rattraperaient bientôt.  Grimper dans un arbre n’était pas envisageable, les premières branches étant bien trop haute. La fuite ne servait à rien, ils avançaient bien trop vite. Se battre ? Elle ignorait complètement combien ils étaient. Au mieux, ils étaient deux et elle s’en sortirait avec quelques griffures et morsures, au pire…. Non, mieux valait ne pas y penser. Dégainant son épée, elle continua sa route en restant sur ses gardes. Plusieurs minutes, qui semblaient être des heures, s’écoulèrent avant que les aboiements ne se taisent. Avaient-ils abandonné ? Ou bien quelque chose d’autre était dans les parages, les faisant fuir. Toujours son épée à la main, son regard analysant tout ce qui se trouvait autour d’elle, attentive au moindre bruit. Un craquement à sa droite. Quelque chose venait de marcher sur une brindille, trahissant sa position. Tremblante, elle s’attendit à ce que la bête surgisse à tout moment. À cet instant, elle sentit que Briinah se rapprochait également, probablement parce qu’elle avait perçu la détresse de son âme-sœur. Ce furent ensuite un homme et ses deux chiens qui surgirent de l’endroit où la brindille avait craqué. Surprise, Ottilia fit plusieurs pas en arrière pour tenter d’éviter les attaques de canidés. Se protégeant et ripostant comme elle le pouvait, l’homme qui était recouvert de la tête au pied par d’épaisses fourrures et couches de tissu observait en silence. La thorille assena un coup violent sur la tête de l’un de deux chiens tandis que l’autre lui attrapa le mollet, la faisant ainsi perdre l’équilibre, une pierre coupante entaillant la chaire de sa joue lors de l’impact au sol. L’homme qui jusque-là était resté passif, s’approcha lame en main, probablement dans le but d’en finir. Un éclair vert jaillit sur l’homme, l’envoyant s’écraser violemment contre une pierre quelques mètres plus loin. Quant au deuxième canidé, la lame de la chevalière s’enfonça dans sa gueule, le tuant sur le coup.

*Ottilia ! Reste avec moi, je t’en prie !*

Briinah regardait impuissante son âme-sœur, blessée à la jambe, essayer de se relever en grimaçant et pleurant de douleur. En effet, le canidé avait réussi à lui arracher une partie des protections qu’elle portait en déchirant les lanières à coup de crocs, comme s’il avait été entraîné à le faire. Un chevalier dragon qui avait suivi la verte de loin, se précipita vers la thorille, mais fût stoppé net lorsque la verte s’interposa en protégeant sa liée avec son corps. Ses yeux étaient devenus rougeoyants, un grondement sourd et menaçant se faisant de plus en plus audible, elle était prête à user de ses flammes au moindre faux pas du chevalier et du bronze qui se tenait un peu plus en retrait. L’inconnu leva les mains, paumes tournées vers la dragonne, signe qu’il était venu en paix.

* Tu n’as rien à craindre, je ne vais pas lui faire de mal. Nous sommes simplement vous donner un coup de main.*

* Et pourquoi vouloir nous aider ?*

*Parce que j’ai ressenti ta détresse et que nous venons tous deux du même endroit.*

La saurienne fixa le grand bronze, l’analysant sous toutes les coutures. Elle perçut en lui les traces de la magie du kaerl céleste et se détendit peu à peu.

*Comment vous allez nous aider ? Au milieu de ces terres sauvages ?*

*Suit nous, on possède un abri que nous utilisons depuis longtemps, non loin d’un village de locaux bien plus aimables que celui que tu viens de tuer. Mon lié soignera la blessure de ta protégée.*

Briinah lança un regard vers sa chevalière qui tremblait de froid dans ses vêtements trempés, la jambe ensanglantée et l’air d’être complètement dans le brouillard. Elle n’avait pas vraiment d’autre choix que de s’en remettre à ces inconnus issus du même Màr qu’elle.

*Très bien, mais je vous surveillerai de près.*

Ottilia, qui était tombée de fatigue dans les bras de la verte, se réveilla dans ce qui semblait être un lit, recouverte de plusieurs couches de fourrures. La douleur lui tiraillait le mollet à chaque fois qu’elle essayait de bouger, mais elle se risqua à jeter tout de même un coup d’œil pour voit l’étendue des dégâts. Elle put constater que la plaie était bandée et que ses vêtements avaient disparu. Le rouge lui monta aux joues, accompagné d’un petit cri stupéfait. Un immense thoril entra dans son champ de vision et s’imagina tout un tas de choses.

- Tu es réveillée ? Ne t’inquiète pas, je t’ai juste soigné et fait sécher tes vêtements. Tu as frôlé la catastrophe. Heureusement que ta liée nous as guider jusqu’à toi.

Il servit un verre d’eau à la chevalière et reprit.

- Je suis un chevalier céleste, tout comme toi. Mon bronze a ressenti la présence de Briinah et nous sommes allés voir de quoi il en retournait. Elle était complètement paniquée parce que tu ne revenais pas et que tu semblais avoir des ennuis. La pauvre avait du mal à te rejoindre à cause du froid qui l’avait bien engourdie.

La jeune fille prit le verre d’eau et but d’une traite, mille questions se bousculant dans sa tête et revoyant son âme-sœur se précipiter pour la protéger. Jamais elle ne l’avait vu dans un tel état.

- Comment vous appelez-vous ? Et qu’est-ce que vous faites ici ? Pourquoi nous avoir aidées ?

- Torvak. Je parcours les cieux depuis de nombreuses années, revenant au kaerl de temps à autre avec un futur aspirant ou pour faire une petite pause. Le hasard ayant fait si bien les choses que nous nous sommes rencontrés juste au bon moment. Et toi quel est ton nom ? Et pourquoi tu es ici ?

- Vous êtes donc un peu comme le chevalier qui m’a ramenée au kaerl, lui aussi était en voyage.

Elle reprit une gorgée du verre d’eau.

- Je m’appelle Ottilia. Nous étions nous aussi en train de voyager. On était sur le point de repartir vers le sud quand les bourrasques de vent nous ont renvoyées vers le nord, sans savoir vraiment où.

- Les montagnes sont de véritables traîtresses, surtout en cette saison. Pour t’aider à te situer, nous ne sommes pas très loin de la chaîne montagneuse faisant office de frontière entre le Skírnir et l’Helivagar, royaume dans lequel nous nous trouvons actuellement.

- Je vois… Et pour la blessure ? Est-ce que….

- La morsure n’est pas très profonde, cependant à cet endroit, il est normal de ressentir une vive douleur. Tu verras dans quelques jours, tu n’auras presque plus rien. Il faut juste bien nettoyer pour éviter les problèmes. Mais dit moi, qu’est-ce que tu faisait toute seule dans la taïga, les locaux ne sont pas très accueillants dans le coin.

- C’est déjà ça. On s’est perdu et comme Briinah avait trop froid, j’ai voulu aller chasser seule alors que je ne l’ai jamais fait. J’ai perdu mon chemin en cherchant des traces.

Torvak éclata de rire.

- Tu pensais sincèrement ramener un gibier avec juste une épée sans avoir aucune expérience ?

Gênée, la chevalière cacha son visage derrière les fourrures qui lui servaient de couverture.

- Tu n’as pas à avoir honte, tu a fait avec les moyens que tu avais. Je t’apprendrai si tu veux. Et si tu cherches tes vêtements, je les ai posés sur la chaise là-bas. Et ta dragonne se repose avec mon lié, donc tu peux rester ici l’esprit tranquille. De toute façon avec l’hiver qui approche, mieux vaut rester au chaud et à l’abri.

Ottilia remercia l’homme puis se blottit bien au chaud avant de se rendormir. Elle fut réveillée par l’odeur d’un repas bien chaud qui l’attendait à côté du lit. Repas qui fut dévoré en moins de temps qu’il n’en fallait. Deux semaines s’étaient écoulées et la morsure du chien n’était presque plus qu’un mauvais souvenir. L’abri dans lequel elle se trouvait ces derniers jours en compagnie d’un autre chevalier dragon était une vieille maison qui semblait avoir un certain vécu. Son hôte avait rénové la bâtisse pour pouvoir rester le plus au chaud possible durant l’hiver. Les deux dragons quant à eux se trouvaient dans un autre abri à leur taille, non loin de là. Les deux couples de liés allaient donc passer l’hiver à cet endroit.

- J’ai une question, votre dragon est suffisamment âgé pour utiliser l’interstice alors pourquoi ne pas partir dans une région plus chaude et rester ici ?

- C’est parce que j’aime ces terres et que j’y vis de temps à autre. C’est en quelque sorte ma maison cet endroit. Lorsque je ne suis pas en train de voyager ou sur Tol Orea, je prends du repos ici. Moi et Kyghayr avons beaucoup travaillé pour rendre cet endroit plus vivable lors de la saison froide. Maintenant que tu es presque rétablie, libre à vous deux de reprendre votre envol. Mais faites vite, le temps se gâte.

- Est-ce que votre proposition de m’apprendre à chasser tiens toujours ? Si ça ne vous dérange pas, j’aimerais bien rester un peu.

- Bien sûr ! Si tu le veux, je vais t’apprendre. Je peux même t’aider à parfaire tes connaissances au combat à l’épée si tu veux. Ta Verte est très bavarde à ton sujet, tu sais ?

Ottilia rougit, embarrassée de ce que Briinah avait pu dire à son sujet.

Les semaines suivantes, les deux thorils bravaient le froid et la neige, chassant toutes sortes de gibiers. La jeune fille se sentait de plus en plus à l’aise pour utiliser l'arbalète et de petits couteaux. Au début, il lui était difficile de tuer les proies, l’image du cadavre du bandit gisant à ses pieds lui revenant à chaque fois en mémoire. Après s’être confiée sur son terrible secret à son nouveau mentor, qui contre toute attente s’était montré totalement compréhensif, son sentiment de culpabilité s’en alla progressivement jusqu’à enfin éprouver une joie certaine après avoir chassé seule sa première proie. Le soir même, elle apprit à cuisiner son gibier si durement gagné et éprouva une certaine forme de satisfaction.

- Tu sais, pour en revenir à ce que tu m’as dit il y a quelques jours à propos de ce bandit. Il a certes mérité son sort, mais ce ne sera probablement pas la dernière fois que tu auras à prendre une vie. Si tu veux emprunter la voie du guerrier, le sang coulera de manière inévitable à un moment ou à un autre. Je sais que c’est difficile, mais il faudra que tu vives constamment avec cette culpabilité. C’est une très bonne chose d’avoir de tels sentiments à l’égard d’une telle chose. Cela prouve que tu accordes une immense valeur à la vie. Malheureusement, tous ne voient pas les choses ainsi. C’était très certainement le cas de cette ordure ainsi que celui du maître chien que ta verte a envoyé valser.

*Au moins, maintenant, on est à un partout !*

Ottilia, qui méditait sur les paroles du chevalier, réprima difficilement son envie de rire, en vain.

*C’est pas drôle Brii ! C’est un sujet sérieux !*

*Alors pourquoi tu ris, hein ?*

Briinah avait toujours cette tendance de tourner les situations gênantes de façon totalement dérisoire, pour le presque bonheur de sa liée.

- Vous avez une belle relation toutes les deux. Je n’ai même pas besoin d’entendre ce que vous vous dites pour savoir de quoi il est question tant ça se voit sur ton visage. Chérie là comme le plus grand trésor de ta vie et surtout, entretien la. Flarmya vous bénira peut-être toutes les deux, qui sait.

Torvak prit une bouchée de son repas et continua.

- D’ailleurs, si tu veux, je peux t’emmener au village non loin d’ici. Tu pourrais apprendre beaucoup de certains de ses habitants qui sont de très amis à moi.

- C’est vrai ? Vous voulez y aller quand ?

La thorille regardait son hôte et mentor avec de grands yeux brillants, complètement emballée par l’idée.

- Vu ton enthousiasme, pourquoi pas partir demain. Prépare-toi on aura quand même trois bonnes heures de marche dans la neige. Les deux dragons resteront ici, bien évidemment.

Le lendemain, aux aurores, ils prirent la route en direction du village. La neige avait plus que gagner en terrain, rendant la marche difficile. Heureusement, ils s’étaient préparés en conséquence, avec de lourds manteaux et des bottes adaptées. Une fois arrivés, de chaleureuses retrouvailles se firent entre Torvak et ses amis proches, puis présenta la jeune fille.

- Voici Ottilia, une demoiselle que j’ai rencontrée par hasard, venant d’Asinien. Elle souhaite en apprendre plus sur les usages locaux et parfaire son apprentissage du combat à l’épée.

- Enchantée.

Torvak lui fit signe de l’accompagner pour faire plus ample connaissance avec quelques locaux. Le village était simple, les habitants pour la plupart étaient des humains et des thorils travaillant ensemble pour faire vivre la communauté. On était loin de la vie confortable d’Asinien où il suffisait d’aller au marché pour faire ses provisions, quelle que soit la saison. Ici ils vivaient selon les saisons et avec les ressources que la nature leur offrait. Le premier contact s’était très bien passé et les villageois avaient également montré une partie de leur quotidien à Ottilia. Elle avait trouvé cela très intéressant et lorsque fût le moment de retourner à leur abri, elle fut déçue. Le thoril lui avait donc promis de revenir souvent, lui rappelant au passage qu’il ne fallait pas non plus négliger leurs liés.

Ainsi, ils instaurèrent une routine de trois jours avec leurs dragons et trois jours au village. Ils essayèrent donc de s’y tenir le plus possible, composant avec les caprices de la météo. Lorsqu’ils étaient au village, la chevalière verte apprenait diverses tâches manuelles, comment survivre face à la nature impitoyable, comment nettoyer des blessures et les panser en attendant de pouvoir se soigner correctement, ainsi que de nouvelles manières de se battre. Elle passait le plus clair de son temps par terre dans la neige, à se faire mal avec les outils, mais ne baissait pas les bras pour autant.

Cette nouvelle routine était plutôt difficile à suivre au début, l’habitude de ne manquer de rien et le confort du Kaerl manquant terriblement aux deux âmes-sœurs lors des premières semaines. Au fil du temps, elles finirent par s’habituer à la rudesse de la vie en ces lieux, échangeant chaque soir où elles étaient réunies des souvenirs vécus sur Tol Orea, leurs appréhensions, leurs ressentis, leurs idées et bien d’autres choses. Surmonter chacune des difficultés qu’elles rencontraient seules ou à deux les rapprochaient de plus en plus l’une de l’autre. De son côté, lorsqu’elle était seule, Briinah apprenait également beaucoup de son nouvel ami Kyghayr.

Désormais âgée d’un an, la verte était devenue une adulte. Jusqu’à présent, elle continuait de travailler sur sa forme de bipède sous les encouragements de sa liée et du bronze, jusqu’à en choisir une qui lui convenait. Elle avait donc choisit d’apparaître sous les traits d’une humaine a la longue chevelure flamboyante, fournie et bouclée, arborant un regard malicieux propre à son caractère. La saurienne apprenait également à se défendre et à protéger sa liée. Enfin, Kyghayr commença à lui parler de l’interstice. Lui disant qu’un jour elle devrait l’utiliser, ainsi que toutes les mises en garde le concernant. Il partageait également sa longue expérience avec elle sur divers sujets.

Début Isashaniku 920, Torvak lui proposa de se faire tatouer un symbole en gage de preuve de son amitié avec les habitants du village. Ottilia hésita un instant puis accepta et regretta presque son choix une fois l’artisan à l’œuvre.

- Montre-leur un peu comme tu es devenue forte !

Riant aux éclats face au visage crispé de douleur de la chevalière, il lui fit une petite tape sur l’autre bras, la faisant grimacer un peu plus. Une fois l’œuvre finie et lavée, on lui tartina une sorte de lotion puis on banda la plaie laissée par le passage des aiguilles. Son bras restait douloureux durant quelques jours, mais ça en valait la peine. Elle passait du temps à admirer le tatouage qui lui avait été fait, heureuse d’avoir accepté. Si ses parents savaient, ils seraient probablement en train de la sermonner à l’heure qu’il est. Et puis zut, elle était adulte elle aussi. Elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait. Après tout ce qu’elle avait vécu ici, ce petit souvenir permanent était le bienvenu.

De retour à l’abri, Ottilia surprit Briinah en train de se frotter a Kyghayr comme si elle essayait de lui faire passer un message.

- Mais enfin ! Qu’est-ce que tu fais ! Tu t’es cru pour une reine ou quoi ?

* Oh nooooon, je lui montrais juste que je l’aime bien, c’est tout*

La verte roucoula, comme si elle se moquait de sa petite bipède. Kyghayr quant à lui, restait impassible. Comment pouvait-il être aussi calme face à la terreur verte ? Surtout qu’elle était ouvertement en train de lui faire du rentre-dedans.

- À peine adulte et tu commences déjà. Ça promet quand on va rentrer au kaerl…

*Je te souhaite bien du courage, jeune chevalière.*

Torvak lui fit une petite tape dans le dos en guise de soutien, comme à son habitude.

Isashaniku fila à une vitesse folle, laissant bientôt place au mois de Llefelysku. Peut-être était-il bientôt l’heure de rentrer au kaerl, d’autant plus que la verte était désormais capable d’utiliser l’interstice. Ceci dit, Ottilia avait du mal avec l’inexpérience de la dragonne concernant ce moyen de déplacement. D’un autre côté, tous les dragons et maîtres sont passés par là. Leur couple avait grandi et il fallait s’y faire. Allongée contre le flanc de son âme-sœur, elle laissait ses pensées divaguer. De longs mois s’étaient écoulés depuis leur départ, il y avait très certainement de nouveaux arrivants parmi les aspirants, peut-être même une Empreinte ! Que les attendaient-ils au kaerl ? Elle repensa également à ses amis, Zoran, Tristan et Iniaki. Que devenaient-ils ? Aux dernières nouvelles, Iniaki avait disparu du kaerl sans dire un mot bien avant son départ. Était-elle revenue ? Ou bien était-elle partie pour de bons. Nul ne le savait. Et Zoran, serait-il content de la revoir après tout ce temps ? Tristan avait-il enfin trouvé son Lié ?

*Tant de questions sans réponses. J’ai hâte de retrouver Ayzhel, tu sais ? Azalthëa me manque aussi beaucoup, même si je sais que je ne la reverrais jamais. Elles doivent avoir tellement grandit !*

*Au moins tu reverra Ayzhel. Elle doit tellement te dépasser en taille. Déjà qu’elle était grande, maintenant elle doit faire la taille de Kyghayr maintenant.*

La verte eut un frisson à la mention du Bronze.

*Même pas en rêve Brii*

La dragonne plaqua sa liée un plus contre elle avec sa queue et passa sa langue fourchue dans ses cheveux.

*Tu sais que je n’aimerais jamais un autre être vivant que toi. Tu n’as pas besoin d’être jalouse*

Se laissant cajoler, Ottilia s’endormit contre la verte, plongeant dans un rêve où elle revivait la nuit sous les aurores, revoyant encore les écailles de jades reflétant les lueurs vertes dansant dans le ciel. Sauf que cette fois-ci, elle se sentait comme en parfaite symbiose avec sa liée. Leur voyage les avait grandement rapprochées et cela se ressentait. Leur lien n’avait jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. À son réveil, elle se sentait apaisée, l’esprit léger. Il en était de même pour sa moitié d’âme qui la regardait avec des yeux emplis d’une affection sans limite.

Enfin décidée à partir, la chevalière alla annoncer son départ à Torvak. Il la serra fort dans ses bras, lui souhaitant bon courage pour la suite. Elle prépara ses affaires en attendant que la verte faisait tranquillement ses adieux au bronze, puis toutes deux allèrent en empruntant l’interstice pour se rendre aux environs des Chutes d’Astrenuit. Après quelques battements de cœurs qui paraissaient être une éternité, le couple était enfin de retour sur Tol Orea, observant les alentours avec un regard nouveau et une confiance bien plus grande en ce qui concernait leur vie commune.


Équipement possédé : Une épée qu’elle a reçue en cadeau de son père ainsi qu’une armure provenant également de la forge familiale. Une arbalète et quelques carreaux, et tout ce qu’elle possède dans son appartement du kaerl.

Magie : Elle possède le Don.

Divers : /


Dernière édition par Ottilia Théandore le Mar 19 Mar 2024 - 20:44, édité 3 fois
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Ottilia Théandore
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MessageSujet: Re: [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah   [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah Icon_minitimeMar 19 Mar 2024 - 20:30

[Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah Vava1brii

Nom : Briinah

Lié(e) : Ottilia théandore, Kaerl celeste

Ascendance : La Dorée Ky'rinth

Age : Un an et deux mois (née en Mystraku 918)

Descendance : /

Description physique : Dragonne verte aux écailles couleurs de Jade. Lorsque la lumière s’y reflète, ses écailles sont semblables a de multiples pierres précieuses collées les unes aux autres. De petite taille, elle n’impressionnera guère un dragon plus grand qu’elle. Cependant, il serait traître de s’arrêter à ce simple constat, sa taille lui offrant une vivacité et une agilité presque féline.

Des épines osseuse ainsi qu’une petite crête parcourent son corps fin et élancé de la base de sa tête jusqu’au bout de sa queue qui se termine par un petit éventail.

Sa tête dont le museau est plutôt allongé est serti de multiple écailles et épines osseuses sous le menton, le tout relevé par deux élégantes cornes aussi fines que solides

Briinah:

Description caractérielle : Sociable et extravertie, la verte saura se faire remarquer, qu’importe la situation. Toujours de bonne humeur, elle brille tel un rayon de soleil perçant à travers les nuages, toujours prête à illuminer la vie de sa liée. Qu’importe la situation, elle trouvera toujours les mots pour redonner le sourire a une âme en peine. Son côté espiègle et malicieux ne sont pas des moindres non plus. S’amusant parfois à mettre sa précieuse liée au centre de l’attention par divers moyens, pas toujours approuvé par cette dernière. Comme toute dragonne verte qui se respecte, elle possède un véritable penchant pour les mâles, n’hésitant pas à s’y frotter ou encore à parader face à eux en mettant ses atouts physiques en valeur.

Débordante d’énergie presque infatigable, elle sait néanmoins se canaliser et rester à peu près sérieuse dans les situation qui l’exigent. Bien évidemment, rien ne pourra surpasser l’amour qu’elle éprouve envers son âme-sœur. Celle-ci étant capable de tuer pour la protéger du danger, ceux qui s’en prennent à son trésor la verront changer radicalement de comportement. Capable de se montrer agressive et menaçante, gare à celui qui fera l’erreur d’ignorer ses mises en gardes.

Briinah se montrera aussi possessive envers sa liée, d’une certaine manière. Celui qui souhaitera la lui prendre devra d’abord se confronter à la verte. Bien qu’elle préférait que cela n’arrive jamais et que la thorille n’ait d’yeux que pour elle, et ce, pour l’éternité.

Forme humanoïde choisie :

[Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah Vavabrii2-0.jpg

Briinah a choisi de prendre la forme d’une jeune humaine a la chevelure flamboyante et fournie. Un sourire espiègle et le regard reflétant sa malice, elle se plaît à attirer le regard sur elle de part son apparence humaine. Un corps fin, des vêtements qui mettent en valeur les atouts d’une femme, elle reflète parfaitement le dragon qui se cache derrière cette apparence innocente. Elle est bien sûre plus petite en taille que sa liée et s’en amuse beaucoup.

*****

Regard de Flarmya : Un jour, très certainement.
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MessageSujet: Re: [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah   [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah Icon_minitimeVen 29 Mar 2024 - 14:23

Rebienvenue \o/

Je relirai proprement en détails ta fiche dans les prochains jours.

Je peux d'ors et déjà te dire bravo pour avoir complété ton histoire pour rattraper la temporalité actuelle.
Il y a également quelques erreurs et des mots manquants, qu'une bonne relecture peut facilement régler.

A très vite !
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MessageSujet: Re: [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah   [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah Icon_minitimeMer 10 Avr 2024 - 16:57

Salutations !

Tout d'abord, mes excuses pour le retard avec lequel je passe sur ta fiche.

À mon sens, c'est tout bon. Ottilia a été bien occupée pendant son absence, et pour des bonnes raisons ! Ce genre de "voyage initiatique" ou année sabbatique doit avoir souvent lieu pour les jeunes Chevaliers donc l'ensemble me paraît totalement cohérent.

Petit point pinaillage : Tristan ne faisait pas partie des Candidats lors de l'Empreinte d'Ottilia/Zoran/Iniaki, il était présent en tant que spectateur. J'ai aussi un peu de mal à voir pourquoi Ottilia n'est pas capable de retrouver son chemin vers Briinah via le Lien lors de son escapade chasse, mais disons que dans la panique du moment, elle n'arrivait tout simplement pas à se concentrer dessus (ou bien elle est allée trop loin sans s'en rendre compte et a perdu le wifi la connexion). Voilà, c'est tout ce que j'ai relevé !

Niveau fautes, soit tu es passée entre temps pour corriger, soit mon cerveau l'a fait tout seul. En tout cas je n'ai rien vu de fondamentalement gênant à la lecture.

Ravie que tu aies réussi à reprendre cette fiche ♥.
C'est validé de mon côté !
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Heryn Amlug
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MessageSujet: Re: [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah   [Chevalière Verte] Ottilia Théandore & Briinah Icon_minitimeLun 15 Avr 2024 - 19:45

Ploup ! Avant toutes choses, félicitations et bravo pour cette refonte de la fiche qui n'a pas du être évidente, et re-bienvenue à Ottilia dans la team Céleste. 😁

J'ai repéré quelques micros-détails à corriger, mais en dehors de ça, c'est bon pour la validation, youhou !

- Je plussoie la remarque de Ama-chat sur le fait qu'Ottilia ait perdu la connexion wifi (ou bluetooth XD) avec Briinah. Ca peut arriver sous le coup du stress et de l'inexpérience, il faut juste expliquer pourquoi et dire que ça panique Ottilia \o/

- Lothaire me parait arriver un peu comme un cheveu sur la soupe, peut-être rajouter une ligne ou deux pour détailler ?

- Toujours avec Lothaire, quand il présente Ottilia aux villageois, il parle d'Asinien comme si c'était super connu : mais c'est une petite ile-état d'un petit archipel (Alsund) au sud-ouest du Vaendark, rattaché plus ou moins au Haustland... Je pense pas que des gens issus d'un petit village isolé aient des notions très étendues de géographie et que ça leur parle ! La présenter comme originaire du Haustland serait peut-être plus parlant pour eux.

- Sur la même idée de géographie, il n'y a pas vraiment de chaine de montagnes entre l'Elivagar et le Skirnir, la grande barrière de l'Andram sépare l'Elivagar et le Vaðmál.

- Tu as écrit Thoril(le) un peu partout, c'est Torhil(le) avec le H après le R huhu (oui je sais, Tol Orëa et les haches partout, gnéhé ...)

- En parlant de hache, au début de son histoire tu dis que à ce jour Ottilia n'a parlé à personne de ce qui s'est passé avec le bandit qu'elle a tué, et plus loin finalement elle en parle à Lothaire et se sent soulagée...

- Y'a des petits soucis avec la cohérence des temps par moment, tout le récit devrait être au passé (passé simple / imparfait) et des fois il y a du présent ou du futur qui se glissent dans le texte et ça fait bizarre !

C'est tout pour moi ! Rien qui n'empêche la validation en tout cas, juste des petits points pour perfectionner encore plus la fiche, parce que quand on a le nez dans ses écrits pendant des jours et des jours, après on repère plus rien à force de relire encore et encore et encore XD.

Au plaisir de jouer avec la demoiselle en RP ! Encourage
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