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 Archive - [CONCOURS - Histoire et Légendes] Légendes sur les Chevaliers Dragons

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Le Tisseur de Mémoire
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MessageSujet: Archive - [CONCOURS - Histoire et Légendes] Légendes sur les Chevaliers Dragons   Archive - [CONCOURS - Histoire et Légendes] Légendes sur les Chevaliers Dragons Icon_minitimeSam 31 Aoû 2013 - 12:25

Archive - [CONCOURS - Histoire et Légendes] Légendes sur les Chevaliers Dragons Profes10
Magister Tizziano Berrecci

Par les Dieux qu'il faisait chaud. Le Magister s'épongeait son front ridé avec son mouchoir de lin fin et tout propre. Il n'allait pas le rester bien longtemps de toute façon s'il continuait de suer comme cela. La journée était belle et fortement ensoleillé... et chaude. Les températures étaient élevées pour la saison et Tizziano le sentait bien sous son pourpoint. Dire qu'il serait mieux dehors, sur la grande terrasse de l'Académie à siroter un thé à la menthe citronnée. Là il aurait été bien, pour profiter de ce jour radieux. Mais voila, il devait faire le remplacement d'un de ses collègues, qui avait eu un imprévu personnel. Bah... Au moins la compensation était de taille. Il allait énoncer un sujet de devoir appréciable pour les candidants. Et d'un des plus intéressants ! C'était déjà une bonne part de dédommagement.

Les premiers candidats pénétrèrent, semblant peu désireux de travailler leur esprit à l'écriture. Avec un soleil pareil, il y avait de quoi.

"Allons, allons. Ne perdez pas de temps à vous installer à vos places"

Il avait le sourire, malgré les grosses gouttes de sueur qui perlaient à nouveau de son front. Au moins, il se faisait un devoir de pas en imprégner les parchemins de travail. Le respect de l'écrit le méritait bien.

"Bien le bonjour à tous pour votre venue en vue de ce nouveau devoir. Je vous explique en quoi il consiste. Vous allez rédigez une légende que vous auriez entendu ou lu sur un duo. Je m'explique.... Vous allez me narrer la vie d'un chevalier-dragon et de son lié, qui ont marqué l'Histoire. Qu'elle soit passée ou récente, avant ou après la chute des Valherus. Le lié du dragon peut être aussi bien un chevalier qu'un maître, vous avez un large choix. Attentions, c'est parti ! Bon courage à tous !"

[i][HRP : ce concours s'ouvre à tous, quelque soit son rang et son Kaerl. Vous avez comme aide ce topic là, pour ceux qui voudraient décrire un Valheru :http://tol-orea.xooit.fr/t1943-Nos-ancetres-les-Valherus.htm. Avec ce topic, vous avez quelques noms si vous souhaitez faire des légendes antérieurs à la chute des Valherus. Rien ne vous empêche de faire des légendes après la chute des Valherus, donc de Chevalier ou Maitres Dragons célèbres appartenant aux trois (quatre si on compte l'Ordre Maudit) Ordres Draconiques. Vous pourrez aussi vous aider du contenu du Liber Draconis ;) Vous avez jusqu'au 4 juin pour rendre votre participation.
NB => Les Valherus ont pour race "Valheru" et ne sont pas Torhils, Ondin, Neishaan, Fëalocë, etc etc]
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MessageSujet: Re: Archive - [CONCOURS - Histoire et Légendes] Légendes sur les Chevaliers Dragons   Archive - [CONCOURS - Histoire et Légendes] Légendes sur les Chevaliers Dragons Icon_minitimeSam 31 Aoû 2013 - 12:25

Assis devant son sujet, Lordan se mordit les lèvres. Le but de l'exercice n'était certainement pas de vérifier des connaissances exactes . Chaque époque connaît plusieurs façons de raconter une même légende et aucune version n'est plus juste que l'autre. Alors, c'était peut-être un un moyen de tester les sentiments de chacun face aux mythes et aux valeurs morales ou politiques sous-tendant les récits populaires ? Le sujet n'était pas alors anodin. Le chevalier et son dragon formait le couple fondateur, l'axe autour duquel tournait la vie des kaerls. Lordan avait lu bien des histoires mettant en exergue les vertus prônées dans les devises ou bien la célébration des exploits guerriers d'autrefois, toutes censées fournir des modèles de conduite et resserrer la cohésion du groupe .

Lordan étouffa un bâillement. Bof ! Pour lui, une légende, c'était une histoire palpitante qu'on écoute le soir autour du feu quand on est assez grand pour ne plus se coucher avec les poules.  Le conteur, qui connaît son monde,  sait faire peur aux gamins et aux femmes, mais juste ce qu'il faut,  sait faire rire les adultes sans choquer l'innocence ou la pruderie, et aux moments palpitants, réunit tout son auditoire dans le même frisson d'attente ou le même éclat de rire. Lordan tira un bout de langue satisfaite, il venait de choisir son style . Il écrirait la légende comme si elle était racontée, non comme un devoir avec marges de deux pouces et trois parties obligées. Et il prendrait une légende du temps des Valherus, mais à contre-courant du contenu traditionnel, où les événements n'étaient pas épiques , grandioses et solennels. Les Maîtres ne seraient pas forcément contents mais Lordan se sentait un peu d'humeur frondeuse et décida de se distraire plutôt que de chercher à plaire. D'ailleurs il faisait trop chaud pour accepter en plus de se torturer l'esprit pour avoir l'air sérieux. Il trempa sa plume et écrivit :



C'était au temps où les puissants Valherus régnaient sur le monde et poursuivaient leurs exploits mais aussi les méfaits qui devaient entraîner leur perte et le changement du monde. Je vous conterai l'histoire d'un Valheru qui illustra à sa manière la double réputation de cette race disparue : Puissante et conquérante, mais aussi égoïste et orgueilleuse, utilisant ses dons sans discernement, autant pour servir le bien que pour courtiser le mal.



                                                                                            La Légende de Yokan, le Chevalier Sans Coeur
 
Sàr Yokanäân de la maison Lador aujourd'hui disparue, était le fils unique du Valheru Elbur, noble vieillard épris de justice, d'honneur et de vérité alors que tant de ses pairs oubliaient jusqu'au sens de ces mots . Son héritier lui donna d'abord les plus grandes espérances . Très beau, d'un esprit vif et brillant, l'enfant sembla durant ses premières années, se consacrer avec passion aux plus austères études. Non seulement il s'intéressait au savoir des Anciens mais aussi s'initiait avec bonheur aux arts de la chevalerie et des usages courtois . Chevalier-dragon à seize ans, il surprit tout le monde en partant pour un voyage avec son lié, un Bronze nommé Tënorio, afin, dit-il, de connaître le monde autrement que par les cartes des vieux livres. Il envoyait à chaque nouvelle lune un message à son père, lui disant que tout allait très bien et que son fils respectueux progressait dans la connaissance des choses et des êtres.


Il revint trois ans plus tard, encore plus beau, plus vif et plus brillant . Mais très rapidement, la renommée se fit le chantre, non seulement de ses hauts faits d'armes, de ses discours remplis de sagesse, de ses actes de générosité et de noblesse, mais surtout de ses prouesses amoureuses et de ses conquêtes féminines . Au début, on trouva plutôt sympathique le jeune séducteur . Les amis firent des remarques plaisantes sur la vitalité de la maison Lador, les dames étouffaient de petits rires en se racontant la dernière coquinerie de ce turbulent et si séduisant jeune homme, les messieurs, à qui il donnait des idées, disaient qu'on a raison de profiter de la vie quand on est jeune, et aussi quand on ne l'est plus.
On l'excusait d'autant plus que Sàr Yokanäân, auquel nous nous référerons désormais par le surnom de Yokan, plus vite lu et plus facile à écrire, Yokan, donc demeurait un des espoirs des Valherus. Il participait avec vaillance aux combats contre les trolls qui, dit-on, peuplaient encore certaines régions sauvages, et montrait en société une civilité parfaite honorant son lignage.


Cependant les années passèrent et sa réputation d'espoir des Valherus diminua en proportion du nombre sans cesse grandissant de ses aventures avec les personnes du beau sexe, comme on disait en ce temps-là.
Toutes les femmes lui plaisaient du moment qu'elles n'étaient ni trop vieilles, ni trop laides, ni trop disgracieuses. Les charmantes le charmaient; les séduisantes le séduisaient, les attirantes l'attiraient ,les jolies n'avaient qu'à montrer qu'elles l'étaient et les belles qu'à se contenter de l'être. Il s'enflammait d'un coup, et ne songeait plus qu'à se faire aimer. Car le chevalier n'était pas uniquement poussé par la recherche du seul et brutal plaisir des sens. Il avait le coeur tendre et même d'un sentimentalisme fleur-bleue un peu désuet. Il gravait ses initiales, enlacées à celles de l'aimée, sur des chênes séculaires ; il envoyait chaque jour que durait sa passion des lettres d'un lyrisme à faire pleurer une tigresse et pleurait lui-même à l'occasion quand il fallait émouvoir la dame.Le femmes aiment consoler et les gestes de la consolation sont facilement déviés de leurs intentions premières. Yokan prenait soin d'interrompre ses liaisons quand il aimait encore suffisamment la dame pour être vraiment triste de devoir s'éloigner de celle qui était encore « sa vie, son souffle, son seul véritable, unique et impérissable amour ». Très éloquent, il parvenait sans peine à se croire le plus malheureux des hommes en annonçant son prochain départ. Mais le destin d'un chevalier est de partir à l'aube cruelle vers les contrées lointaines où retentissent les sévères appels des trompettes du devoir.
Cependant, comme Yokan aimait encore plus séduire qu'être séduit, il ne s'attardait guère dans de longues liaisons et menait ses entreprises amoureuses selon le principe du célèbre stratège : Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu . Paroles fulgurantes, inspirant les esprits conquérants, gens toujours très pressés d'aller voir ailleurs où ils ne sont pas, afin de s'y voir et d'y être vus.
En partant, ilne manquait jamais d'assurer à la pauvre abandonnée qu'il lui avait donné son coeur à jamais.


Et son dragon, me direz-vous ?
Tënorio était un dragon méritant, qui admirait beaucoup son lié et l'aidait le plus possible dans l'accomplissement de son destin de chevalier et de séducteur. Peu à peu, sous sa forme humaine remarquablement séduisante , il prit l'habitude lui aussi de se distraire en attendant son maître occupé à une aventure galante ; il choisissait une jolie servante, évidemment toujours un peu moins belle que sa maîtresse, ou une sémillante jeune voisine qui s'ennuyait seule, épiant à sa fenêtre les allées et venues discrètes de Yokan ou les sorties clandestines de sa dame. Tënorio se faisait passer pou l'écuyer du chevalier, entretenait la belle de propos aimables, acceptait l'invitation à prendre le thé en mangeant des petits gâteaux, curieusement toujours en forme de coeur, ce qui fournissait un moyen rapide de passer à l'évocation touchante du sien . Coeur timide et désolé, meurtri, blessé, brisé, fracassé (pour les dames difficiles à émouvoir) coeur incompris, débordant de passion inexprimée, coeur suppliant, implorant, coeur à prendre. Les bipèdes sont intarissables et ne manquent jamais d'adjectifs quand il s'agit de parler d'eux-mêmes. Le dragon connaissait par coeur (forcément..) les discours que tenait son lié à l'élue du moment. Yokan ne pensait pas toujours, quand il était en discussion galante, à couper le lien entre leurs esprits, et Tënorio répétait donc, en y mettant le ton, les phrases sublimes, les protestations enflammées, les promesses d'amour éternel jurées par les cent mille étoiles du ciel de Rhaëg . Les petits coeurs vanillés terminés(il préférait ceux à l'anis, mais à l'époque, la vanille était plus en vogue chez les dames esseulées), Tënorio se laissait caresser les cheveux, frisotter la moustache quand il en portait une, et autres usages assez plaisants, puis concluait l'entretien en prétextant que son maître l'attendait. Il essaya une fois de parler des « sévères trompettes du devoir » mais la donzelle lui dit qu'elle n'entendait rien d'autre que le rossignol. Il sortait, un peu écoeuré par les pâtisseries, en se demandant comment on pouvait préférer la vanille à l'anis et les cajôleries des femelles bipèdes aux excitantes galipettes des dragonnes sur le doux matelas des nuages. Voilà comment, dit l'histoire, se comportait cet impudent dragon. Ses frères le jugeaient sans sévérité car on a le lié qu'on peut.


Yokan avait atteint la quarantaine et si Tënorio avait tenu un registre des dames aimées de son lié, il aurait peut-être dépassé le record dans le genre qui, dit-on, serait de mille et trois . Yokan avait donné son coeur à des jeunes filles en fleur qui ne demandaient qu'à être cueillies, à des beautés sublimes et dédaigneuses qui avaient dépouillé leur dédain avec le reste, il avait consolé des veuves éplorées assez vite devenues des veuves joyeuses, il avait distrait des dames affligées d'époux essoufflés et ménageant leur coeur, alors que Yokan distribuait le sien avec la générosité que l'on sait. Il avait subjugué des poétesses en leur fournissant des rimes pour tous les mots du vocabulaire amoureux, des cantatrices en les accompagnant de sa voix mâle, des maîtresses d'école en leur apprenant qu'on pouvait ne pas suivre les programmes officiels, des danseuses qui le trouvait trs doué pour le pas de deux, des châtelaines en leur tour, des tenancières en leur auberge, des guerrières farouches qui déposaient les armes devant les siennes, des prêtresses d'à peu près tous les dieux pouvant se permettre d'avoir un temple avec du personnel, des courtisanes célèbres, pour qui des rois avaient perdu leur royaume et qui reçurent son coeur de simple chevalier comme le plus précieux de tous leurs trophées .
La dernière de ses conquêtes s'appelait la belle Rosamonde et elle était meunière. Son époux était un balourd qui pêchait des truites dans le bief de son moulin au lieu de distraire sa jeune femme. Yokan ne put voir la blonde Rosamonde ainsi abandonnée et l'entretint de choses et d'autres pendant quelque temps. Puis les trompettes du devoir sonnèrent, sans doute une marche militaire, et le chevalier suivit leur appel. Il laissa son coeur brisé auprès du ruisseau où murmuraient sinistrement les aulnes, tandis que le pâtre chantait sur la montagne la tristesse des adieux.
Mais Rosamonde alla épancher son chagrin auprès de la vieille devineresse qui habitait une tour juste derrière le bois d'aulnes, en espérant que Mielikki – c'était son nom - lui dirait quand reviendrait son beau chevalier . Mielikki aimait beaucoup Rosamonde qui, contrairement aux autres villageois, n'avait pas peur d'elle et lui donnait de la farine pour qu'elle puisse faire son pain . Elle écouta les plaintes de la délaissée, étudia les signes célestes liés à ce chevalier joli-coeur et en une nuit apprit qui il était et où il se trouvait. Or Mielikki n'aimant pas les jolis-coeurs et les amants infidèles, décida de venger sa protégée et surtout de punir le chevalier. Comme à l'habitude, elle demanda l'aide de l'Esprit des Eaux qui résidait dans le bois des Aulnes , un vieux maniaque qui se prétendait roi et qui enlevait les petits enfants. Mais ceci est une autre histoire.
Je passe sur les rites étranges et les sortilèges inouïs qu'ils pratiquèrent toud deux, lors de la première Nuit Noire de la lunaison. Ils contiennent des détails terrifiants et les âmes sensibles pourraient s'en effrayer. Je n'en révélerai que le résultat : comme le Chevalier et son dragon dormaient à des dizaines de lieux du moulin, dans un camp où ils avaient rejoint l'armée, Yokan fut réveillé, dans la tente où il reposait, par une présence inattendue : à la lueur du flambeau qui brûlait pour la nuit au pied de son lit , il aperçut une femme richement vêtue de velours grenat et de satin violet qui, en abaissant l'ample capuche cachant ses traits, révéla le plus adorable visage que l'on puisse imaginer quand on dort, seul sous une tente, couché sur un mauvais lit de sangles, en des lieux hostiles où hurlent les loups et où le matin, les trompettes guerrières sonnent, avec une insupportable proximité , leur tonitruant appel du devoir.
La dame posa son manteau, ce qui permit de voir que le visage n'était que les prémices de délices encore plus grandes, tant les formes révélées avaient de grâce et de perfection .
Yokan déjà tout ému , n'osant sortir du lit, car il avait des principes et son caleçon tricoté lui paraissait absolument déconseillé face à une si merveilleuse créature, parvint à demander s'il pouvait aider la dame qui, vraisemblablement, s'était trompé de tente. Elle lui répondit que non, qu'elle avait entendu parler de lui, de sa prestance exceptionnelle, du charme exquis de sa conversation, de ses remarquables dons pour les exercices physiques, de sa délicatesse d'âme etc etc... et qu'apprenant son passage en ces lieux, elle n'avait pu résister au plaisir de voir le parangon de toutes les vertus masculines . Elle-même s'appelait Waltraute , et sa voix de mezzo fit courir des frissons sur tout le corps de Yokan .


Et le dragon ? me direz-vous encore.
Yokan un peu inquiet de n'avoir eu aucun signe de Tënorio qui dormait dehors dans l'enclos réservé aux dragons, finit par le contacter et apprit qu'il était, sous sa forme humaine, en train de suivre une aimable vivandière qui avait des gâteaux à l'anis dans sa roulotte.


Le soir avance et j'abrègerai encore une fois mon récit, bien que la suite de l'entretien entre Waltraute et Yokan ne comporte aucun détail horrible susceptible d'effrayer les âmes sensibles.


Le lendemain, la dame lui promit de revenir et elle revint sept fois de suite. Elle était réellement très belle et fort savante en différents domaines, mais Yokan lui trouvait un air un peu lointain, elle ne pleura pas une seule fois et c'était elle finalement qui avait pris l'initiative de l'amener là où elle le voulait . La fierté mâle de Yokan en souffrait un peu et il lui cherchait des défauts pour reprendre confiance en lui-même. Mais il ne trouva à lui reprocher que d'avoir les pieds un peu froids, ce qui n'était pas suffisant pour restaurer indubitablement sa supériorité masculine.
Puis le Maistre de camp annonça qu'on allait découper du troll un peu plus loin. A la fin de la septième nuit, comme la dame s'apprêtait à partir, Yokan du fond du lit lui annonça la triste nouvelle, en suivant le schéma habituel de la séparation, ce qu'il commençait d'ailleurs à trouver un peu fastidieux. Néanmoins,il lui jura de ne jamais l'oublier et lui donna son coeur pour la vie . Ces mots prononcés,Waltraute regarda Yokan, qui se sentit soudain très faible, très froid, très pâle, comme si son sang s'était figé. Il se leva en chancelant. Elle parut un peu surprise, attendit un instant . A ce moment, Tënorio, affolé, entra pour se précipiter au secours de son lié. Lui-même ne se sentait pas en forme, mais cette nuit, la jeune vivandière avait mystérieusement disparu avec sa roulotte, sans dire adieu, et il avait dormi tranquille sans s'empiffrer de petits coeurs à l'anis.
Waltraute, qui semblait de nouveau sûre d'elle-même, lui dit qu'il devait transporter son lié chez elle, car elle connaissait le moyen de le soigner . Tënorio accepta, complètement terrorisé, car il lui semblait que son maître, avec qui il avait perdu tout contact mental, était devenu légèrement opalescent et translucide et il lui semblait discerner une forme humaine allongée sous la couverture du lit. Il n'eut pas le temps de se transformer en dragon . Sitôt qu'il eut accepté,Waltraut leva la main et dans un éclair éblouissant, Tënorio, le chevalier évanescent et la dame – qui, on l'a compris, n'était autre que Mielikki métamorphosée par ses puissants sortilèges et ceux du Roi des aulnes – tous disparurent et se retrouvèrent dans la tour où habitait la magicienne. Waltraute n'était plus Waltraute mais une vieille femme- pas trop vieille cependant, car elle avait réussi à stabiliser une partie du sort lancé sur elle par le Roi des Aulnes et gagné au moins vingt ans sur son âge réel . Ce qui ne se refuse pas, même quand on est une puissante sorcière bien au delà des vanités du monde.


-Que m'arrive-t-il ? murmura le chevalier d'une voix qui semblait venir de très loin.


-Sur un certain plan, tu es mort, Sàr Yokanäân de la Maison Lador, éteinte désormais . Tu m'as donné ton coeur et je l'ai gardé. Il est difficile de vivre sans son coeur, tu aurais dû t'en apercevoir avant de lancer des paroles en l'air.. Tu es maintenant une entité que les vivants appellent un spectre. Car je suis Mielikki la magicienne, et tu as offensé une jeune femme naïve de mes amies. Normalement les trompeurs, menteurs, et filous de ton espèce n'ont t même pas cette chance spectrale quand ils tombent entre mes mains. Je me demande ce que je dois faire de toi .
.
Mielikki retourna sa main tendue et Yokan vit qu'elle tenait un coeur sur sa paume . C'était non l'organe de chair, spectacle assez dégoûtant qui vous sera épargné, mais un coeur stylisé bien lisse et symétrique . Il était noir sauf à la pointe qui était rouge, avec une goutte translucide tremblant sur le bord sans tomber.

-Tiens,tiens, dit Mielikki, puis Ah ah ! et enfin : Je vois .


Elle ordonna à Yokan de la suivre mais se tourna vers Tënorio et lui dit :


-Allez dehors et transformez- vous en dragon pendant que vous le pouvez encore. Allez, je ne tiens pas à ce que vous cassiez mes cornues et mon athanor .


Car elle se livrait parfois à des recherches alchimiques et je ne laisserai pas passer l'occasion d'écrire ce beau nom d'athanor.
Tënorio se sentait bizarre. Il lui semblait que ses mains étaient devenues aussi diaphanes que celles de son maître et il comprit qu'il était devenu un spectre de dragon. Il quitta la salle pour opérer sa transformation.


Mielikki s'approcha d'un placard qui s'ouvrit tout seul à un simple regard. Yokan aperçut une dizaine de flacons de verre, contenant chacun un coeur semblable à l'image du sien mais ils étaient entièrement noirs et paraissaient un peu racornis et fripés . Il restait trois flacons vides .


-Je pensais, dit Mielikki, que je joindrai votre coeur à la collection de ces coeurs faux et faussement donnés. Mais votre esprit est resté sur terre après votre mort, ce qui veut dire que les dieux vous donnent une chance. Vous avez menti mais parfois en vous croyant sincère.  Vous avez pleuré des larmes de comédien mais, en vous prenant au jeu, certaines de ces larmes ont purifié les autres. Je vais donc garder votre coeur et vous allez errer avec votre malheureux dragon . Toutes les nuits sans lune vous apparaîtrez dans les endroits où vous avez sévi durant votre vie et vous devrez trouver une jeune femme qui accepte de venir chercher votre coeur ici, par amour pour vous.


-Mais personne ne voudra aimer un..un spectre. Je ne sens plus rien . Mes mains passent à travers mon corps . Je deviens de plus en plus transparent


- Ne vous inquiétez pas. Vous êtes presque à point. Préférez-vous l'aspect d'un squelette solide et cliquetant ? Je peux assurer le changement d'apparence .On pourra tâter vos os..


-Non, non,dit précipitamment le malheureux . Le spectre me convient très bien.Mais que ferai-je entre les nuits sans lune . C'est rare sur Rhaëg ..

-Vous ne ferez rien parce que vous ne serez rien .On ne peut pas laisser tous les spectres circuler ensemble tout le temps . Ce ne serait plus tenable pour les vivants . Les nuits noires sont pour vous et tous les menteurs.


-Ça peut prendre des siècles..


-L'éternité ... Mais ce coffret est hors du temps comme cette tour. Votre coeur vous attendra .


-Et mon pauvre Tënorio ?


-Vous êtes liés .dit sobrement Mielikki.


-Je ne partage plus mes pensées avec lui. Il doit se sentir perdu dehors.


Mielikki eut un regard un peu moins froid :


Vous communiquerez de nouveau sitôt que vos transformations seront achevées, mais seulement pendant les nuits où vous serez tirés du néant. Les Dieux ne sont pas entièrement cruels.


-Puis-je encore..


Mais le spectre s'évanouit dans la lumière du jour qui fit scintiller la larme perlant au bord du coeur . Mielikki referma le coffre aux flacons .


Depuis ce jour, quand les deux lunes sont absentes, il est conseillé aux jeunes femmes de fermer leurs volets et de ne pas s'égarer sous la tonnelle du jardin à regarder les étoiles . Nombreux sont les voyageurs égarés sur la lande, les soldats bivouaquant dans les forêts autrefois peuplées de monstres , les marchands surpris par la nuit et se serrant peureusement autour de leurs chariots, qui affirment avoir vu une ombre luminescente traverser le ciel sans lunes, une silhouette de dragon et de son lié, cherchant la  femme qui voudra bien rendre son coeur à ce chevalier, puni pour l'avoir trop souvent donné .


Zut ! se dit Lordan, il y a encore des détails que je pourrais préciser, mais je n'ai plus le temps. Tant pis . Et puis les légendes sont toujours remplies d'imprécisions et de lacunes . Si on a besoin d'explications supplémentaires, on peut toujours me les demander quand on rendra les copies.

Texte by Lordan Ventaren


Dernière édition par Le Tisseur de Mémoire le Mar 26 Fév 2019 - 10:15, édité 1 fois
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Métherkan Garaldhorf & Niedesh

Quelle douce ironie... Cela faisait si longtemps qu'il errait, depuis Ys, depuis le Màr Luimë, depuis tant d'années qu'il se souvenait à peine si sa vie n’avait jamais été stable. Depuis qu'il avait regagné Tol Orëa, des années après son exil par les Engloutis, il avait tissé dans l'ombre sa toile fourbe pour prendre au piège tous les éléments de son rêve. Et il avait presque réussit. Il en riait tant il était proche du but, envers et contre tout.  

Et il revenait de ses errances,  sautillant au rythme de sa propre folie, son Lié sur ses talons, vers l'Académie de Lòmëanor. Il avait une belle histoire à conter, de celles qui ne sont entendues qu'une fois, vite oubliées mais qui finissent par faire parler d'elles.

C'est avec un sourire amusé, de ceux qui en savent plus long qu'ils n'en disent, que Métherkan Garaldhorf, lié du Brun Niedesh, paria Englouti, vagabond dément, trempe sa plume et trace de sa main fébrile et élégante les premières lettres d'une légende sur le parchemin...

Citation :

La guerre contre les Dieux n'avaient pas encore commencée que déjà certains, les plus peureux et les plus veules, prédisaient déjà leur perte à tous. Pour le jeune Valheru Einar-Bevjine - âgé de moins de cent ans, ce qui est fort jeune pour cette race orgueilleuse -, ces couards ne méritaient même pas le nom de Valherus, rabaissant leur propre peuple au rang des races inférieures qui étaient leurs esclaves. Les Dieux n'étaient qu'un ennemi de plus à abattre, pour leur gloire et de nouveaux trophées. Certes, ils étaient puissants mais leur victoire n'en serait que plus éclatante et les monde les craindraient plus encore, courbant l'échine devant leurs maîtres absolus.

Abreuvés depuis sa naissance, comme ses pairs, de récits fantastiques sur les exploits innombrables et extraordinaires de son sang, Einar-Bevjine croyait en leur éternel règne et rêva à l'accomplissement de ses propres faits d'armes. Sa jeunesse se passa sans encombre, outre les habituelles turpitudes des enfants Valherus, échappant par deux fois à un assassinat, apprenant à ne faire confiance à personne et à aimer comme un prédateur. Il était né au sein des volcans en dormance, ceux du Màr Tàralöm et se vit marqué par une Blanche chétive et malingre, qui fut nommée Seirha dite la Peur. Honteux de se voir affublé d'une femelle, une dragonnelle ivoirine et qui plus est muette, il regretta vite ses pensées car elle manqua lui arracher le bras sur les sables, affamée. Plus forts depuis le jour de l'Empreinte, le jeune homme et sa Liée grandirent ensemble, contre toute adversité, aimant au gré de leurs fantaisies, ne se taisant aucun secret, riant dans l'ombre des faux pas et des gestes de leurs pairs. Méprisants, indifférents, se croyant déjà tout-puissants.

Il advint qu'un jour, déambulant dans un couloir du Kaerl, Einar-Bevjine se vit saluer par un nom qui n'était pas le sien. Le jeune Valheru n'avait jamais éprouvé le désir de voyager, se contentant en attendant, en espérant même ridiculement que sa dragonne devienne plus imposante, de railler les plus forts que lui avec cette ironie acérée qui faisait de lui un moustique impossible à chasser. Il regarda sans comprendre le vieil homme passer son chemin, sentent son regard pénétrant le fixer, yeux brûlants dans son dos. Taraudés par la curiosité, il fit volte-face mais le Valheru inconnu avait disparu. Quelque chose chez lui, en tentant de se rappeler sans succès son visage, l'avait déranger mais il ne savait quoi. Et pourquoi l'avoir appelé l'Amadàn ? Dans sa langue, celui-là signifiait le Fou.

Le temps passa et il oublia jusqu'à cette rencontre brève et déconcertante, perdu qu'il était dans les préparatifs de la guerre à venir, à laquelle il pourrait participer dans son armure, chevauchant Seirha aux côtés des plus grands, franchissant l'Interstice entre les mondes, tel un conquérant. La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre et les puissants Seigneurs Dragons aiguisaient leurs armes pour la chasse. Au jour dit du premier assaut dans le ciel, Einar-Bevjine et Seirha allèrent sur l’aire d’envol, prêts pour la bataille mais ils se firent repoussés par une Dame déléguée par les Seigneurs des Kaerls. Sa Reine Dorée toisa d’un regard peu amène la petite Blanche qu’elle jugeait bien arrogante. La grande femme vêtue des couleurs du Màr Menel dévisagea l’avorton qui se présentait à elle.

- Valheru Einar-Bevjine, lié de Seirha, vous n’êtes pas conviés à cette bataille. Trop jeune, trop inexpérimenté et parce que les Dieux ont posés les yeux sur vous. rtVous portez leur marque, leur odeur et votre présence ici est une injure faite à notre race suprême. Veuillez quitter cette place d’honneur.

Le Chevalier en resta muet, lui qui ne perdait jamais son humour insolent en temps ordinaires. La Dame Argentée tourna les talons sur ces mots qu’on lui avait chargés de prononcé pour les quatre Seigneurs. Seirha bouillonnait de fureur glacée quand son Lié, bouleversé, s’était fait statue de pierre. Jamais il ne s’était attendu à cela. Certes, il avait bien senti que ses pairs l’avaient évité ces dernières années, qu’ils avaient tendance à poser sur lui des regards suspicieux mais il avait cru bénéficier ainsi de l’intérêt général. Il n’en était rien. Et si la Dame messagère avait dit vrai ?

Croyant avoir été joué, il retourna sur les lieux de sa rencontre avec le vieillard étranger et tourna trois fois sur lui-même dans le sens inverse des aiguilles d’une horloge, comme les prêtres le lui avaient appris. L’homme fut de nouveau là, devant celui qui l’avait appelé. Ils s’observèrent en silence puis Einar-Bevjine dit :

- Un jour, tu m’as nommé l’Amadàn. Pourquoi ?
- Parce que tu seras le seul à voir la chute et personne ne te croira.
- Quelle chute ? Pourquoi moi ?
- Parce qu’il fallait bien quelqu’un. Pourquoi pas toi ?


Le sourire de la divinité archaïque devint une lame amusée redoutable, qui mordit cruellement les certitudes de l’autre.

- C’est moi qui pose les questions ici ! s’échauffa l’impétueux Valheru frustré et terriblement inquiet.
- Tu vas voir la Chute des Seigneurs Dragons. Les Dieux t'ont choisis pour être leur messager de ténèbres.

Et il lui toucha le front de son index pour ensuite disparaître en un battement de cil, plus vite que le bond de la Peur sur lui pour le déchirer entre ses crocs. Son Lié vacillait sous les yeux incrédules de la dragonne et il s’évanouit, l’esprit en déroute, assaillis de mille images témoignant de l’horreur à venir.

Il se réveilla le lendemain matin et, faisant fi de la mise en garde de celui qu’il avait reconnu comme étant l’Oracle Tol Orëanéen, le Dragon Primordial sous forme illusoire, il se précipita hors de sa chambre du Màr et cria dans les couloirs, à chaque personne passant à portée de lui qu’il fallait arrêter cette folie, tous fuir autre part, qu’ils allaient bientôt mourir. Bien sûr, personne ne le crut, certains lui jetèrent des pierres, d’autres le menacèrent de mort s’il désertait mais la plupart ne lui accordèrent aucune attention. Affolé, il alla au repère des Sages qui avaient condamnés la guerre contre les Dieux, croyant en une aide de leur part pour ouvrir les yeux de leurs pairs : tous parurent résignés à leur sort, ce qui révolta le Chevalier égaré. Profondément effrayé, il décida de tenter de sauver le monde tout seul. Il n’avait jamais véritablement quitté l’enceinte du Màr Tàralöm, préférant étudier et s’instruire. Il se targuait souvent d’être un érudit. Il avait là l’occasion de mettre en pratique son savoir. De plus, il était un savant magicien, avec un certain talent. Il s’attela donc à une tâche colossale : sauvegarder quelque part la trace des Valherus en cas de défaite.

Des jours durant, tandis que le tonnerre éclatait dans le ciel, signe d’affrontements violents entre son peuple et les êtres divins, il façonna des orbes, chargés de la lumière et de la vie. Il y mêla son sang et récita les noms de tous les Valherus, ancrant une partie d’eux dans les orbes. C’était risqué, surtout pour cette race qui croyait fermement que les noms avaient un pouvoir intrinsèque. Quant il fut suffisamment sûr de sa démarche, Seirha emporta les orbes flamboyants aux quatre coins du Rhaëg pour les cacher aux yeux des Dieux, en espérant que leurs esclaves les trouvent et sachent les utiliser plus tard. C’était leur seule chance de salut, de retour sur leur monde natal, bien vivants. L’échec n’était pas envisageable et pourtant, Einar-Bevjine ignorait encore, le luxe de pouvoir faire des essais lui étant interdit par manque de temps, s’ils fonctionneraient.

Ne perdant pas une minute de plus, il se rappela trop tard les mots de l’Oracle et alla supplier les guerriers de rentrer et de cesser cette mascarade. Ils enfermèrent alors le jeune homme, dans une geôle perdue, oubliant déjà leur promesse de le délivrer quand tout serait fini. Le temps passa, une éternité peut-être et les hurlements désespérés, prouvant sa démence, résonnèrent longuement dans la cellule de celui qui fut nommé l’Amadàn. Et quand les Limbes s’ouvrirent sous les ailes et les pieds des Valherus pour les engloutir avec avidité, l’Amadàn et la Peur glissèrent dans le gouffre avec tous les autres. On raconte que quiconque s’approche de cette grotte souterraine en jungle de Qahra peut entendre la roche renvoyer des échos de cris terrifiants.
L'Elfe examina une dernière fois sa copie puis s'effaça, quittant l'Académie par l'Interstice complice de ses méfaits...

[Personnage librement inspiré de Cassandre dans "l'Iliade" d'Homère et de l'Amadàn dans "la Sève et le Givre" de Léa Silhol.]

Texte by Persée Garaldhorf


Dernière édition par Le Tisseur de Mémoire le Mar 26 Fév 2019 - 10:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Archive - [CONCOURS - Histoire et Légendes] Légendes sur les Chevaliers Dragons   Archive - [CONCOURS - Histoire et Légendes] Légendes sur les Chevaliers Dragons Icon_minitimeSam 31 Aoû 2013 - 12:27

Si l’on sait tendre l’oreille, l’on peut entendre de multiples histoires, d’innombrables légendes sur les gens qui ont peuplés Tol Orëa. Sur les continents de Rhaeg ses légendes ne sont que des contes pour effrayer les enfants, mais ici elles ont une autre signification, elles font partie intégrante de l’Histoire bien que certaines se perdent peu à peu. Celle que je vais vous conter aujourd’hui parle d’Ashara Vaatanen.

Une bise glaciale soufflait sur la lande dans un coin perdu d’Undomë mais l’homme qui marchait vers le petit village qui se trouvait non loin n’en avait cure. Son pas souple foulait le sol à vive allure bien que ralentie par un paquet assez encombrant qui gesticulait par moment. Le vent masquait les cris de protestations qui émanaient de la couverture que tenait l’homme mais lui les entendait sans rien faire pour les apaiser. Son capuchon vacilla un instant, dévoilant un masque immaculé mais une main le rabattit violemment.

L’homme semblait soucieux. Les leçons du passé n’avaient pas été retenues. Les valherus
avaient payés de leur vie leur outrecuidance, leur défi envers les Dieux et pourtant ils savaient que les érudits flirtaient dangereusement avec l’interdit, toujours à la recherche de la puissance de leur ancêtre. Il ne savait plus comment juguler leur soif de pouvoir. A force de persévérance, ils avaient fini par mettre la main sur une source de magie inconnue même d’Aubiade Del Cirth, la Gardienne du kaerl. Pour la première fois de sa vie, il prit peur, il sentait qu’une catastrophe s’annonçait, sans qu’il puisse rien y faire, c’est pourquoi il se trouvait là en cette nuit de pleine lune.

Enfin le temple qu’il cherchait se profila devant lui.

« Es-tu sur de ce que tu fais ? »


« Tu sais qu’elle serait en danger près de moi. Au moins ici elle aura peut être un avenir. »


« Ne me prends pas pour un stupide lézard, Sildaril… »


L’homme s’arrêta et malgré l’obscurité on vit tous ses muscles se contracter. Seul son Lié connaissait sa véritable identité mais il employait rarement son nom.

« Je sais que tu as de grands projets pour elle, reste à savoir si elle sera à la hauteur de tes attentes. »

« Toute la question est là Vroen, toute la question est là… »


Les nuages qui masquaient jusque là la lune rougeoyante s’éparpillèrent un instant la révélant dans toute sa splendeur. Un mince sourire s’étira sous le masque. Quelle ironie, c’était parfait. La descendante d’Atsila-Êdna allait être élevée dans le temple de la Déesse Eurylia. Elles avaient été si souvent comparées du temps du vivant de la Valheru. Il monta les marches lentement, savourant les derniers instants avec sa progéniture. Puis il la déposa devant la porte avant de sauter sur le dos de son Lié qui venait de se transformer. Un battement de cil plus tard et tous deux avaient disparus dans l’interstice.

Le nourrisson ainsi abandonné poussa un cri à fendre l’âme et se mit à pleurer à chaudes larmes. Une des sœurs qui faisait sa ronde finit par entendre les bruits et sortit. Il n’était pas rare par ailleurs que les villageois abandonnent leurs filles, pour leur offrir un autre avenir et leur permettre à eux de survivre. La vie était rude par ici et devenir Sœur pour une fille était peut être le mieux. Mais la Grande Prêtresse devait la voir, seule elle décidait si elle méritait de rester parmi elle ou si elle devait repartir dans sa famille. La jeune apprentie courut dans les dédales du temple pour la réveiller.

« Grande Prêtresse, j’ai trouvé cet enfant sur les marches devant notre Temple. Mais elle devait être là depuis un moment, il n’y avait personne sur la route qui mène au village. Peut être les parents ne veulent pas être reconnus pour qu’elle ne leur soit pas restituée. Je … »

Un regard sévère de sa supérieure l’interrompit net. Elle baissa la tête contrite, marmonnant quelques excuses inaudibles puis tendit l’enfant avant de se retirer précipitamment. Naïsha regarda le nourrisson qui s’était calmé et avait plongé son regard dans le sien. Sa petite tête se pencha comme si elle cherchait à percer les pensées de la femme qui la tenait dans ses bras.

« Ashara Vaatanen, ce sera ton nom. Et je sens déjà que tu vas me donner du fil à retordre, jeune fille. »

L’avenir lui donna raison. Ashara fut entourée d’affection ce qui attisa le côté capricieux de la jeune enfant. Elle avait très vite compris comment obtenir ce qu’elle voulait, en usant de sa petite moue enfantine ou d’excuses plus loufoques les unes que les autres pour justifier ses bêtises. Les sœurs lui pardonnaient toutes ses frasques n’ayant pas conscience de l’âme noire qui grandissait, mais Naïsha n’était pas dupe. La volonté que la petite humaine mettait à apprendre tout, à poser des questions pertinentes. Il n’était pas rare qu’elle la retrouve dans les recoins cachés du temple à lire avec assiduité les livres qu’elle avait "emprunté" à la bibliothèque. Au début ce n’était que des livres pour enfants pour qu’elle se perfectionne à la lecture mais bien vite elle lut avidement tous les ouvrages qui pouvaient lui apprendre quelque chose, allant de l’Histoire des continents, à la cosmogonie mais aussi l’usage des plantes ou bien l’élaboration simple de sortilège. Elle délaissa très rapidement tout ce qui concernait la magie car elle n’avait aucune prédisposition, en revanche elle étudia avec une attention accrue tout ce qui concernait les Grandes Guerres, les biographies des fins stratèges et bien sur les manuels concernant la fabrication de potions ou autres poisons.

La Grande Prêtresse était inquiète, Ashara n’avait que huit ans, elle n’aurait pas du en savoir autant sur des sujets aussi sensibles. Elle était bien trop précoce, trop curieuse, il fallait faire quelque chose. Ses prières furent entendues car un jour, un jeune homme étrange, entouré d’une aura puissante demanda à la voir. Vroen avait toujours gardé un œil sur la jeune enfant et il ne lui avait pas échappé que cette dernière devenait un fardeau au temple et que sa soif d’apprendre y était aussi limité. Il était temps de la ramener dans son foyer, en tant qu’aspirante découverte sur un continent, sans divulguer sa véritable identité. Elle ne survivrait pas si l’on apprenait qu’elle n’était autre que la fille du Seigneur régnant. Heureusement que son masque cachait ses traits, car il n’aurait pu renier sa progéniture. Le même regard en amande, les yeux verts clairs, presque gris, une bouche pulpeuse avec toujours une petite moue dédaigneuse, bien que sur l’enfant cela passait plutôt pour une simple expression enfantine.

« Grande Prêtresse d’Eurylia, vous vous êtes bien occupés de l’enfant que nous vous avons confié jadis et nous vous en sommes reconnaissants. Il est temps à présent de prendre la relève. Nous venons donc récupérer Ashara, comme vous l’avez nommé, elle sera élevée à partir de ce jour par nos soins. »

Tout d’abord Naïsha ne dit rien subjuguée par l’homme assis en face d’elle et aussi perturbée par l’emploi du nous à chaque phrase. Il se tenait seul devant elle mais pourtant il semblait parler pour deux au moins.

« Eh bien elle est encore jeune. Il est trop tôt à mon sens pour l’arracher à son foyer. »


° Tu sais que c’est très mal élevé jeune enfant d’écouter aux portes. Tu ne devrais pas te trouver ici. °

° Vous parlez dans ma tête ? °


° Et oui… °

Ashara était subjuguée. Pas question de rester une seconde de plus ici. En une fraction de seconde elle avait fait son choix, elle sentait qu’une vie bien plus palpitante l’attendait avec cet étrange homme qui avait débarqué à l’improviste et elle ne laisserait personne s’interposer entre elle et son avenir.

« Grande Prêtresse, je veux partir avec lui. »

« Ashara que fais-tu ici ? Ce n’est pas à toi de décider de ton avenir. Tu n’es qu’une enfant… »

« Si je ne peux décider de mon avenir, vous ne le pouvez pas non plus. Sauf votre respect, vous m’avez certes élevé jusqu’à aujourd’hui mais vous ne pouvez prétendre prendre les décisions à ma place. Nous n’avons aucun lien de parenté. Je suis seule maitresse de mon destin et c’est à moi de faire mes propres choix. »

Naïsha, bouche bée fixait la jeune impertinente. Elle avait raison, il était évident mais l’entendre de la bouche d’une enfant d’à peine huit ans était plus que surprenant.

« Je pense que nous n’avons pas vraiment notre mot à dire et que la jeune demoiselle a fait son choix. Le mieux que nous puissions faire est de nous incliner, non ? »

Un mince sourire s’étira sur les lèvres de Vroen. La digne fille de son père. Après encore quelques questions, délibérations, le dragon sous forme humaine envoya la petite blonde rassembler ses affaires pour partir. Elle ne prit même pas la peine de dire au revoir, elle n’avait pas vraiment créé de liens avec les sœurs mais elles furent là pour la voir partir. Sans un regard en arrière elle suivit, silencieuse, l’homme mystérieux.

° J’aurais pensé que tu m’aurais assailli de questions. N’es-tu point curieuse Ashara ? °

° Ah mais je peux vous parler tout le temps dans votre tête ? °


Un éclat de rire lui répondit.

° Vous êtes mon père ? °

° Oh non, et tu vas bientôt comprendre pourquoi. °


° Pourquoi je peux vous entendre alors que vous ne parlez pas ? °


° Je suis un dragon et tu as le Don. °


° Pfffffffffff les dragons ça n’existe pas… °

° En es-tu réellement sure ? °

° C’est juste des histoires pour effrayer les enfants… °


C’est alors qu’un souffle puissant la bouscula, la faisant trébucher. Elle frotta ses yeux qui avaient pris la poussière et faillit tomber à la renverse devant la vision qui s’offrait à elle. L’homme qui l’accompagnait jusque là avait disparu et un majestueux dragon de bronze se tenait devant elle, la dévisageant, un étrange rictus sur les babines. Un sourire moqueur peut être.

° Es-tu effrayé Ashara ? °


° Vous allez me manger ? °


Un grognement pouvant être assimilé à un rire retentit.

° J’ai bien mieux à te proposer, allez grimpe, je t’emmène au Mar. Tu vas découvrir ton nouveau foyer. °

Après quelques secondes d’hésitation la frêle fillette grimpa sur le dos du gigantesque dragon et se cramponna tant bien que mal. Sa nouvelle vie venait de commencer. Elle fut présentée au Seigneur masqué dont elle ignorait bien sur l’identité et on la confia à une maitresse dragon dont le nom fut oublié qui lui enseigna les rudiments de la vie d’aspirante. Seulement elle en fit bien vite le tour et on la confia à un autre qui lui apprit cette fois ci l’histoire de Tol Orëa et surtout l’histoire du kaerl.

Ashara était fascinée par les valherus. Ces êtres étaient d’une telle puissance. Pourtant, même à huit ans, elle comprit à quel point ils avaient été stupides, trop imbus d’eux-mêmes ils n’avaient pas su avoir la patience de rassembler suffisamment de puissance pour détruire les Dieux. Ils en avaient les moyens mais ils avaient tout gâchés. Si elle avait bien une chose en horreur c’était la bêtise et il fallait en avoir énormément pour n’avoir pas su voir qu’ils courraient à la ruine. Ils l’avaient chèrement payé. Ce qu’elle voyait également c’était que son kaerl d’adoption suivait le même chemin.

En faisant des recherches de son côté, elle en avait appris beaucoup. L’archiviste l’avait tenu éloigner de certains côtés de l’histoire du kaerl, surtout ceux qui expliquaient ce qu’il était devenu, mais elle n’avait nul besoin de quiconque pour savoir ce qu’elle voulait. Elle découvrit. L’année de sa naissance, un artefact avait été découvert. Les érudits si fiers passèrent des jours et des nuits à tenter de comprendre son fonctionnement, persuadés d’avoir trouvé le moyen de retrouver la puissance perdue des valherus. Le Seigneur, inquiet décida tout de même de leur faire confiance. Mal lui en prit, un mois plus tard, l’orbe implosa libérant un souffle glacé et morbide sur la plaine. Daranis autrefois si luxuriante d’après les légendes et les tableaux qu’elle pouvait voir dans les galeries de la bibliothèque n’était plus que désolation, mort, souffrance. Le Peuple voulut se retourner contre les responsables de leur malheur mais le Seigneur réussit à les calmer mais aucun récit ne précise vraiment comment. Huit ans s’écoulèrent, les huit années où l’enfant avait sur Undomë. Huit années de souffrance pour le kaerl maudit. Aubiade avait disparu, trop anéantie par cette malédiction qu’elle n’avait pu contrer. Les aspirants, chevaliers, maitres et autres membres du kaerl tentaient de survivre mais cloitrés dans l’enceinte du Mar ils dépérissaient jour après jour. Il n’était plus possible de s’aventurer dans la Lande sans risquer sa vie. Tous les espoirs reposaient sur les Prêtres de Flarmya qui prétendaient chercher une solution pour déjouer la malédiction. Mais était-ce vraiment le cas, elle ne le savait pas vraiment.

A l’âge de dix ans elle fut confiée finalement à un des savants qui avait découvert l’orbe mystérieux. Aux côtés de Tistiana, elle découvrit le vrai visage de sa nouvelle patrie. Le visage sombre, ambitieux, caché. Le Seigneur n’avait aucune idée de ce qui se tramait du moins c’est ce qu’ils croyaient tous. Ils se croyaient tellement supérieurs, alors qu’ils étaient surveillés, par une adorable petite blonde.

Qu’il était bon d’être un dragon ou d’être Lié à l’une de ses créatures mythiques. Nul besoin de se retrouver dans des endroits secrets au risque d’être tout de même découvert il suffisait simplement de convaincre une enfant un peu plus maline que les autres. C’était plutôt amusant d’ailleurs pour elle de faire ses rapports à Vroen à n’importe quel moment de la journée, au gré de ses disponibilités. Elle racontait en détail ce qu’elle voyait, ce qu’elle entendait, les réponses qu’elle avait pu glaner. Les savants étaient si arrogants et imbus d’eux même, ne virent même pas son manège. Tout ce qui leur importaient et surtout à Tistiana c’était de faire étalage de leur puissance, de leur intelligence, elle prétendait même avoir découvert une solution pour rendre sa luxuriance à la Plaine, redorer le blason du Mar dont on a oublié le nom aujourd’hui. Mais tous leurs essais se soldaient par un échec, anéantissant un peu plus l’espoir des habitants.

Pourtant un petit signe d’espoir naquit enfin. Une Reine améthyste, Ranen, mit bas et une empreinte eut lieu, redonnant l’espoir aux plus crédules. Plus aucune Reine n’avait enfanté depuis la première malédiction il y avait de cela douze ans. Et un deuxième petit miracle se produit. Contre toute attente, alors que la jeune enfant ne se trouvait pas sur les Sables, étant bien trop jeune pour qu’on estime qu’elle soit prête à être Liée, un cri si puissant retentit dans son esprit qu’elle accourut aussitôt. Elle sauta dans l’arène pour accueillir dans ses bras une jeune reine améthyste. L’assemblée en resta bouche bée, de même que la Reine Ranen.

« Je vous présente Zakilyss. »


On n’avait jamais vu une personne aussi jeune se Lier. C’était incroyable pourtant on ne pouvait le renier, la force du cri avait ébranlé même sa propre mère. La jeune dragonelle était d’une puissance rare et cela fit naitre une idée diabolique, monstrueuse dans l’esprit des fervents prêtres de Flarmya. Ils s’éclipsèrent rapidement après la cérémonie, Danis, le Grand Prêtre prétendit qu’il fallait qu’ils remercient les Dieux pour cette offrande dans cette tourmente mais en réalité ils organisaient un acte d’une ignominie sans nom.

La nuit tomba sur la Lande d’Eru et les jeunes chevaliers, heureux mais épuisés regagnèrent leurs chambres pour un repos bien mérité. Dès le lendemain allait commencer leur apprentissage, ils auront à apprendre à s’occuper de leurs Liés, ce qui n’était pas aussi simple qu’ils pouvaient le penser. Une brise désormais glaciale soufflait sur la plaine autrefois luxuriante et dans les couloirs des ombres se faufilaient le plus discrètement possible. Les trois silhouettes finirent par trouver ce qu’ils cherchaient. Zakilyss était pelotonnée sur elle-même, profondément endormie. Un simple geste, un simple mouvement et une seringue apparut dans les mains d’une des ombres. Un autre geste précis et l’aiguille s’enfonça dans les chairs encore tendres, annihilant toutes possibilités de réaction. Puis ils l’enfermèrent dans un sac et l’emportèrent dans les profondeurs du kaerl. Un rituel étrange fut accompli et la dragonne fut enfermée à jamais.

Ashara se réveilla tôt ce matin là, impatiente de retrouver sa chère Liée. Elle s’habilla en hâte et se précipita dans les cavernes, lieux de vies des dragonneaux. Elle la chercha en vain. D’abord perplexe, elle fit le tour des cavernes l’appelant par l’esprit et aussi de sa voix puis l’affolement la gagna. Ce n’était pas normal, elle n’arrivait pas à toucher son esprit. Elle se mit alors à hurler de toute la force de ses poumons ameutant toutes les personnes et dragons qui se trouvaient non loin. Ce n’était pas possible Zakyliss avait disparu c’était impossible.

° ZAKYLIIIIIIIIISS OU ES TU ? °


° Ashara, veux-tu bien cessé immédiatement ses hurlements, ce n’est pas une manière de se comporter. °

° Ranen, ma Liée n’est pas là, je ne l’entends pas, je ne parviens pas à… °

La pauvre enfant éclata en sanglot. La Reine passablement irritée mais tout de même inquiète face à la détresse de l’enfant, cherchant à toucher sa progéniture mais elle dut se rendre à l’évidence, elle avait bel et bien disparu. Un grondement formidable fit trembler les murs de la caverne.

° QUI A OSE ENLEVER MON ENFANT ? QU’IL SE DENONCE… °


Le cri épouvantable retentit jusqu’aux confins du kaerl, effrayant la populace et réveillant enfin la Gardienne. Une infamie avait été commise, elle ne pouvait plus fermer les yeux. Ashara avait le cœur brisé, elle pouvait le ressentir jusqu’au tréfonds de son âme. C’était insupportable. Il fallait en finir, les punir, les punir tous. Dès le lendemain les Dieux intervinrent. Le kaerl maudit fut anéanti. Les enveloppes corporelles des bipèdes et des dragons furent réduits en poussières mais leurs âmes furent emprisonnées au Mar Dinen. Les fantômes envahirent la plaine, repoussant quiconque voulait s’y aventurer pour en connaître les secrets. Les Prêtres avaient imaginés que la puissance d’une Reine nouvellement née allait leur servir pour accéder à l’omnipotence divine et ainsi asseoir leur suprématie sur Tol Orëa et ensuite sur Rhaëg. Mais Zakyliss ne s’était pas laissée faire. Pour que le rituel s’accomplisse il aurait fallu la coopération de la dragonne mais par on ne saura jamais quel moyen, elle avait endormi ses capacités afin de contrer les plans des Prêtres. Ils n’avaient compris que trop tard que leur plan allait échouer. Bien trop tard…

Ashara avait à peine douze ans lorsque le drame survint pourtant si vous la croisez vous verrez une blonde incendiaire, le regard glacial appelant sans relâche sa Liée. Le temps est une chose étrange dans le monde des ombres, prenez garde, elle pourrait s’emparer de votre esprit et contraindre par vengeance à faire des choses abominables. Telle est la légende d’Ashara Vaatanen et Zakyliss.

Texte by Crylith Avanaël
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