Nom véritable : Ewen Njàll
Nom de couverture: Ossë Alays
Surnom : Vagabond.
Âge : Début printemps (environ la vingtaine)
Race : Elfe
Physique, Caractère :Physique :
Ewen se regardait dans un miroir. Tout d’abord, il s’attardait sur son visage aux traits fin, suivant la courbe de ses oreilles pointues de ses doigts usés par les nombreuses épreuves vécues. Puis vinrent ses yeux bleus aussi clair et profond qu’un glacier, ses lèvres rosées souvent marquées par un léger sourire ainsi qu’un nez plutôt fin et relevé. Aucune barbe ni moustache n’était visible sur ce visage imberbe. Le tout était encadré par une chevelure blanche comme la neige, plutôt volumineuse et agréable au toucher. Sa crinière était le plus souvent attachée de diverses manières pour éviter toute gêne lors de ses activités et surtout pour en prendre le plus grand soin possible. Nul besoin de rappeler que, comme tout ceux de sa race, il possède un corps élancé et une agilité qui lui donne une démarche discrète et gracieuse. Sa musculature, légèrement développée, l’est juste assez pour avoir la force dont il a besoin pour ses activités. Ses mains sont également marquées par le froid, l’eau et le dur labeur, plutôt sèches et présentant des callosités ainsi que de la corne, s’étant développée aux endroits les plus sollicités. Comme il sort le plus souvent couvert pour rester le discret possible, sa peau est relativement pâle. Ses joues peuvent prendre une teinte rosée, presque rouge, lorsqu’il se retrouve soumis a de fortes émotions. Il s’habille souvent le plus simplement possible, à savoir une tunique, un pantalon et des bottes hautes. Bien sûr, il s’adapte à la météo et se couvre en conséquence. L'elfe possède également une cicatrice derrière son oreille droite ainsi que le douloureux souvenir d’une entaille sur le bas-ventre, souvenir des mercenaires qui l'ont battus. Il prenait soin de cacher cette cicatrice grâce à quelques bandages, mais ne le fait désormais plus, assumant maintenant cette partie de son histoire.
Sa voix est plutôt claire et marquée par un fort accent du Vaendark, ce qui peut parfois rendre certains mots difficiles a comprendre pour certains.
Caractère :
Ewen aime vivre sa vie, se balader dans les rues. Un sourire se dessine souvent sur ses lèvres lorsqu’il fait le vide dans sa tête. Un sourire qui rappelle celui d’un homme qui aime se sentir libre. L’elfe n’est pas intéressé par une vie de couple souhaitant garder sa liberté, mais ne souhaitant pas devenir comme ses parents, qui l’ont totalement abandonné a son triste sort, il se refuse à fricoter avec les filles de joie ou tout autre demoiselle lui faisant des avances. Étant autrefois un voleur malgré lui, il n’hésitera pas à voler si le besoin s’en fait ressentir, mais ce ne sera pas par gaîté de cœur. Lorsqu’il y a des échanges coups ou des bagarres, il disparaît dans l’ombre en attendant que les choses passent et ne cherche pas la violence. Bien sûr, il n'hésitera pas à se défendre si la situation l’y oblige. Il se sert parfois d’un faux nom et se fait passer pour un parfait inconnu lorsqu’il se sent menacé ou tout simplement lorsqu’il n’est pas en confiance. Quand l’elfe a quelque chose à dire ou que quelque chose lui pèse sur le cœur ou la conscience, il va droit au but. Ewen est également très empathique envers les orphelins, car il se considère lui-même comme tel depuis que sa mère l’a abandonné. Vivre sans sa mère ne l'a jamais dérangé, mais il aimerait beaucoup rencontrer son père, savoir à quoi il ressemble, qui il est, ce qu'il fait. L’elfe possède une gestuelle très expressive qui en dit long sur sa façon de penser et sur ses sentiments. La couleur de ses cheveux lui cause parfois des ennuis car considéré comme un sang-mêlé, souvent demi-elfe/demi/demi neishaan. En conséquence, il a fini par développer une aversion envers ceux-ci. Ewen est également un grand buveur d’hydromel et un parfait menteur, ce qui contraste grandement avec son apparence inspirant l’innocence et la confiance. Aussi, si l’on essaye de lui parler de sa « famille » il fera tout pour dévier sur un tout autre sujet, car c’est pour lui un sujet extrêmement sensible.
Alignement : Chaotique Neutre
Clan choisi : Neutre
Lié(e) : Akhorys
Histoire :~ Lorsque tout a commencé ~
Ewen est né dans un bordel au Vaendark. C’est tout ce dont il se souvient sur son lieu de naissance. Il n’a aucun souvenir de sa mère, car elle l’a abandonné dès sa naissance, son père un bel inconnu et son frère était très différent de lui, malgré leur statut de jumeaux. Il aimait vraiment jouer avec Awen, son frère, à l’orphelinat. Les jours se ressemblaient beaucoup, des enfants venaient et partaient. Ewen n’intéressait personne, car beaucoup le prenaient pour un sang-mêlé elfe-neishaan et savait très bien qu’il ne serait jamais adopté en même temps que son frère. Malgré tout, il profitait de chaque jour passé avec lui comme si c’était le dernier. Six années passèrent, les journées étaient longues et le jeune enfant qui voulait se balader un peu erra dans la rue, sans personne. Il marchait longuement la tête dans les nuages, rêveur, quand il se fit soudainement percuter par ce qui semblait être un homme en fuite. Le temps semblait s’être considérablement ralenti devant ses yeux, voyant le sol se rapprocher dangereusement quand le noir et le vide se firent complet.
Les gens, intrigués, s’attroupèrent autour de lui se demandant s’il était mort. Un marchand ayant assisté à la scène descendit de son chariot et se précipita pour ramasser l’enfant et adressa aux curieux une simple phrase.
« Je m’en occupe. »Sans un mot de plus, il remonta dans son chariot, posa l’enfant et continua sa route. Plus loin, dans la forêt, il trouva la vielle cabane de son ami chasseur et y déposa le jeune elfe après s’être concerté avec lui quelques minutes. Le marchand s’en alla et quelques heures plus tard, Ewen se réveilla avec une douleur sourde qui pulsait dans son crâne.
« Tu es réveillé, ça fait plaisir de te voir les yeux ouverts. Je ne sais pas d’où tu viens, mais quand je suis rentré de la chasse, je t’ai trouvé allongé sur le sol. Allons, avale ça, c’est un remède que j’ai moi-même confectionné. Tu retrouveras vite la santé avec moi. »Le chasseur sourit et donna le bol avec le mélange de plantes au jeune elfe. L’enfant, peu attiré par l’odeur, avala tout d’une traite. Le goût puissant des herbes le fit grimacer et l’homme tendit un verre d’eau que l’elfe but très vite. Le jeune garçon apprit au fil des semaines que l’homme qui avait accepté de le garder avec lui était un très bon alchimiste qui savait confectionner d’excellents remèdes, mais qui avait choisi de vivre à l’écart de la société. Il s’occupait de la blessure du garçon, lui apprenait à lire et à compter. Malheureusement, toute bonne chose a une fin. Lorsque le jeune elfe fut rétabli, le chasseur de l’emmener en ville pour la lui faire visiter. C’est alors que de vieilles connaissances peu scrupuleuses retrouvèrent le chasseur alchimiste, armés et prêts à en découdre. L’homme, qui voulait absolument protéger Ewen, lui ordonna de courir le plus vite possible vers la ville. L’enfant obtempéra sans chercher à comprendre, persuadé qu’ils se retrouveront plus tard. Mais quand le cri du chasseur parvint à ses innocentes oreilles, des larmes coulèrent sur ses joues. L’ordre de courir résonnant toujours dans son esprit, il ne s’arrêta pas avant d’avoir atteint la ville qui l’avait vue naître
Arrivé en ville, seul, sachant à peine lire et compter, il ne sut pas quoi faire. La seule chose dont il était sûr, c’est qu’il devait désormais survivre par ses propres moyens.
~ Survivre seul dans une ville ~
Désormais seul, depuis trois jours, la petite ville située en Élivágar. C’est l’endroit où le chasseur, sorte de père adoptif, devait l’emmener. Ewen se dirigea vers une auberge, sachant que l’homme qui l’avait recueilli avait péri face aux bandits et qu’il était inutile de faire demi-tour. L’hiver se faisait de plus en plus présent et l’enfant qui n’était vêtu que de simples bouts de tissus commençait à ressentir la morsure du froid. Il poussa la porte avec le peu de force qu’il restait dans ses maigres bras et se dirigea vers l’aubergiste. Le torhil, qui regardait l’enfant du haut de ses deux mètres, s’approcha avec une serviette en mains.
« Dit-donc petit, qu’est-ce que tu viens faire ici ? Ce n’est pas un endroit pour les enfants comme toi ici. »Le petit, à bout de forces, ne sut que répondre. Son estomac vide gargouillait et le torhil en fût surpris.
« J’ai faim monsieur. J’ai pas manger depuis trois jours. »« Mais où sont tes parents ? » Demanda l’aubergiste, intrigué.
« Je n’ai pas de parents et l’homme qui s’occupait de moi s’est fait tuer par des bandits. »Le grand torhil alla vers la cuisine. Ewen, croyant qu’il ne reviendrait pas, s’apprêtait à partir, lorsqu’il revint avec du pain et un morceau de viande séchée. Il tendit la nourriture au petit.
« Tiens, c’est pour toi. Il y a un orphelinat pas très loin. Tu pourrais t’y rendre.»« Merci ! » Ewen le regardait puis il s’en alla avec la nourriture qu’il venait de recevoir sans laisser le temps au torhil de lui indiquer la route à suivre. Il était heureux que cet aubergiste lui ait donné de quoi se nourrir. L’enfant alla se mettre dans un coin et avala en un rien de temps le pain et la viande séchée.
*Ça fait si longtemps que j’ai pas mangé quelque chose d’aussi bon ! Il est vraiment beaucoup plus gentil que les autres gens.*Maintenant qu’il avait mangé, il lui fallait trouver un endroit où dormir. La nuit n’allait pas tarder et la température devenait de plus en plus fraîche. Le petit elfe se leva et parcourut les rues à la recherche d’un endroit chaud. Il marcha longuement avant de se faire bousculer par un jeune plus âgé. Celui-ci était poursuivi par des gardes dans l’obscurité de la nuit. Ces gardes trouvèrent Ewen et le confondirent avec le véritable voleur qu’ils n’avaient sans doute pas bien vu. Ils prirent l’elfe qui se débattait et criait comme il le pouvait.
« Lâchez-moi ! J’ai rien fait ! Posez-moi par terre ! »Les gardes ignoraient les dires de l’enfant et l’emmenèrent chez un boulanger.
« C’est lui ? »Le commerçant, voyant les cheveux blancs de l’elfe, fit un signe négatif de la tête.
« Non, il n’avait pas de cheveux blancs, mais blonds. Il était aussi plus grand que ce gamin... »Les gardes relâchèrent l’enfant et l’un d’eux lui donna l’ordre de déguerpir avant qu’il ne change d’avis à son sujet. En courant quelques minutes, il trouva une vielle maison qui avait l’air abandonné. Il regarda en arrière, se demandant pourquoi tout le monde le traitait ainsi. Reportant son attention sur la bâtisse, il remarqua que le bois de la porte avait pourris, mais il s’en fichait complètement. Bien au contraire. Ewen en profita pour casser un coin de la porte et s’y faufiler, tout en s’assurant que personne ne l’ait vu. L’intérieur de la maison était humide, sentait le renfermé et la moisissure. L’obscurité empêchait l’enfant de bien voir et avançait donc à tâtons jusqu’à trouver des escaliers qu’il emprunta avec prudence. À l’étage, il trouva un lit humide. Qu’importait qu’il soit humide, il s’y installa et s’endormit en quelques minutes seulement.
Le soleil commençait à poindre et la lumière passait à travers les fenêtres sales. Le jeune elfe ouvrit les yeux et remarqua qu’il se trouvait dans une chambre. Une chambre d’enfant. Il supposa que les parents étaient décédés et que l’enfant avait été emmené ailleurs. La seule chose qui ne collait pas, c’était les affaires. Il ne manquait rien. Le jeune prit quelques vêtements chauds à sa taille et sortit de la maison avant que quelqu’un ne le voie. Il trouvait agréable d’avoir un manteau et des bottes adaptés à la saison froide. Ewen commençait à avoir faim, voulut se diriger vers l’auberge de la veille, mais il ne savait pas par où il fallait aller depuis l’endroit où il se situait. Il alla donc vers celle qui se trouvait un peu plus loin dans la rue. La neige ayant formé une couche de près de cinq centimètres durant la nuit, les bottes étaient vraiment les bienvenues. Le jeune elfe arriva à l’auberge et poussa la porte de celle-ci. L’aubergiste voyant l’enfant seul, sans parents, alla le faire partir.
« Dehors gamin. Tu n’a rien à faire ici. »L’enfant protesta, outré par l’attitude de l’homme.
« J’ai faim, je suis juste venu demander quelque chose ! »L’homme, qui n’en avait rien à faire, poussa le jeune dehors et referma la porte sans rien ajouter de plus. Déçu et affamé, le jeune parti au marché. Il continua de demander quelque chose à se mettre sous la dent, mais la même réponse ressortait toujours. Va-t-en. Alors, il décida de faire comme l’enfant de la veille. Il prit plusieurs morceaux de viande séchée sur un étal et s’en alla en courant le plus vite possible. Les gardes, alertés par les cris du marchand, se mirent à la poursuite d’Ewen. Agile et rapide, il réussit à se réfugier dans la veille maison rapidement en passant par la porte qui donnait sur une ruelle désertée. Content de sa réussite, il s’installa dans la chambre et englouti ses morceaux de viande. Il ressortit plus tard en s’assurant qu’il n’y avait pas de garde, puis alla trouver un chariot qui pourrait l’emmener à l’orphelinat. Lorsqu’il en trouva un, il l’arrêta.
« Monsieur ! J’ai besoin de vous pour aller à un orphelinat. »L’homme, comme tout le monde apparemment, ne faisait rien gratuitement.
« Tu as de l’or ? Dix pièces d’or pour le trajet ! »Voyant la mine déconfite de l’elfe, il partit en rigolant.
« Pas de pièces, rien du tout ! C’est comme ça partout ! »Comme si cela ne suffisait pas, le marchand de tout à l’heure criait à l’attention des gardes.
« Là-bas ! Le voleur ! Ce sale gamin aux cheveux blancs ! Attrapez-le ! »Ewen, affolé, courut se cacher dans la vieille maison. Les gardes le suivirent jusqu’à l’intérieur. Il trouva la cheminée et alla s’y cacher en grimpant le long de la paroi. Le peu de forces qu’il avait lui suffisait à peine pour tenir le temps que les gardes s’en aillent. L’elfe se laissa glisser pour retrouver le sol sous ses pieds et retourna dans la chambre et pleura.
« J’en ai marre… Pourquoi tout le monde me déteste… C’est pas juste ! »Les années passèrent et ce fut ainsi jusqu’au jour, alors qu’il avait passé près de onze ans dans les rues, a voler, a fuir les gardes et à se faire traiter comme un vulgaire sang-mêlés abandonné par ses parents indignes. Enfin, lors de sa dix-septième année, il décida de partir de la ville, et même de l’Élivágar. Il trouva un groupe de marchands itinérants et les convainc de l’emmener avec eux en échange de services rendus. Malheureusement, les services se muèrent vite en une sorte d’esclavage. Pendant plusieurs mois, il travaillait dur pour les marchands en échange d’un abri et quelques bouchées de pain. Le jeune en eu marre, entra dans une colère noire, claqua les affaires des marchands sur le sol et parti loin d’eux. Au final, vagabonder dans la forêt, passant de hameaux en villages pour trouver de quoi manger, jusqu’à une prochaine ville était une bien meilleure solution. Même s’il avait appris des choses auprès de ces horribles marchands, ceux-ci s’en fichaient de la qualité de leur marchandise et de ceux qui travaillaient pour eux. Tant qu’ils gagnaient de l’argent, le reste importait peu.
~ Arrivée en Hrimgard et découverte d’un pouvoir mystérieux ~
Arrivé dans la ville de Mosfell en Hrimgard après plusieurs semaines d’errance, Ewen approchait de l’âge adulte. Mosfell était une ville plutôt grande pour le royaume dans lequel elle se trouvait. Il alla visiter les quartiers pauvres pour voir s’il n’y avait pas un abri, lorsqu’il vit une belle jeune femme. Cette femme s’approcha de l’elfe, qui avait beaucoup changé depuis qu’il avait quitté sa ville d’origine. La femme qui était désormais à la hauteur de l’elfe, parla tendrement avec un air aguicheur.
« Bonjour bel elfe. Je n’avais jamais vu d’aussi belle chevelure que la vôtre, vous savez ? Surtout pour un elfe»Ewen, qui fit semblant d’être flatté, mis sa main dans ses cheveux et sourit.
« Vous mentez. Ils n’ont rien de beaux ces cheveux. Vous savez, avec toutes les insultes que j’ai pu entendre, j’ai beaucoup de mal à y croire. »La belle s’approcha plus et mit sa main sur la poitrine de l’elfe.
« Ce corps, il est si... tendu. Laissez-moi vous détendre en échange de quelques… petites pièces.» Elle se mordit les lèvres en s’imaginant posséder ce corps finement musclé et élancé.
L’elfe, qui comprit qu’il se trouvait non loin d’un bordel ainsi que les intentions de la belle, la repoussa en mettant sa main sur le front de la femme.
« Désolé, mais tu ne m’intéresses pas. Je n’aime pas les prostituées dans ton genre. Surtout si c’est pour qu’un enfant soit envoyé dans un orphelinat parce que vous n’en voulez pas.»Il partit en grimaçant. Il n’en revenait pas d’avoir été accosté par une prostituée. Il continua sa route et croisa cette fois une enfant. Elle était poursuivie par des gardes. Ewen prit l’enfant par le bras, l’envoya dans une ruelle et indiqua une fausse direction aux gardes.
« Elle est partie vers là-bas ! »Une fois hors de vue, il se dirigea vers la petite fille qui peinait à se relever. Il se baissa pour aider la pauvre à se relever.
« Tu vas bien ? Dit moi, tu ne sais pas où je pourrais me loger avec ma maigre bourse ? »Une fois debout, la petite fille remercia l’elfe de l’avoir aidé puis le prit par la main pour qu’il la suive.
« Je vis à l’Orphelinat. Suis-moi, je vais t’emmener chez le dame qui s’occupe de nous. Peut-être qu’elle t’acceptera toi aussi. »Après quelques minutes de marche, ils arrivèrent à l’Orphelinat. Ewen se souvint du thoril qui lui avait dit de se rendre à l’orphelinat. Il avait essayé à l’époque, mais avait finalement abandonné. La petite voulue faire entrer l’elfe, mais il refusa. Cet endroit lui rappelait beaucoup trop de souvenirs douloureux.
« Reste ici. Je vais chercher Marraine. »La petite s’en alla et l’elfe n’attendit pas son retour pour partir. Non, il ne retournerait pas dans un orphelinat. Il se dirigea donc vers les quartiers plus pauvres pour voir s’il n’y avait pas de quoi s’abriter. Pour la nourriture, il savait très bien user de sa discrétion et de son agilité pour voler. Si par malheur les choses venaient à mal tourner, sa langue prendrait le relais. Après tout, qu’y avait-il de mal à mentir devant des gens qui le méprisaient comme ils méprisaient les sang-mêlés ? Ces sang-mêlés qui lui menaient la vie dure juste parce que beaucoup croient que sa couleur de cheveux vient d’un parent neishaan et ses oreilles d’un parent elfe. C’était une chose qui lui rendait la vie encore plus difficile qu’elle ne l’était déjà.
Ewen vagabondait depuis quelques heures déjà lorsqu’il trouva un potentiel nouvel abri. Il s’y installa pour compter l’or qu’il avait amassé au cours de son petit voyage. Autant dire qu’il n’avait pas grand-chose. Ses dix petites pièces d’or lui suffiraient à peine pour voyager vers une autre grande ville. Après avoir mûrement réfléchi, l’elfe décida de garder ses pièces pour un éventuel voyage.
Le lendemain, il arriva à la taverne pour écouter les dernières rumeurs et tomba sur un ivrogne qui cherchait à faire la bagarre avec le tavernier. Le jeune elfe arriva à la hauteur de l’ivrogne et lui prit le poing.
« Dit-donc sac à vin, on veut cogner le patron ? C’est pas gentil ça. Tu sais, y’en des pires que toi qui se sont mangé une bonne raclée et ont bien goûté au crottin de cheval. Si tu vois ce que je veux dire. »Un petit sourire emplit de sarcasme étirait ses lèvres. L’ivrogne mécontent, essaya de frapper l’elfe. Ce fut un coup pas vraiment difficile à esquiver. Un petit croche-pied bien placé et l’ivrogne tomba, non sans se casser les dents sur le sol. Il partit en pleurant de douleur sous les rires moqueurs des autres gens. Le tavernier arriva, reconnaissant. Pourquoi il avait fait ça ? Ewen n’en avait aucune idée. Mais cela lui avait permis d’évacuer son trop-plein d’émotion et de frustration.
« Comment pourrais-je vous remercier ? »Ewen s’approcha de l’homme et passa son bras autour du cou de ce dernier.
« Tu sais cher ami, je ne suis pas contre un bon verre d’hydromel. J’adore cette boisson sucrée au goût de miel. Tu pourrais m’en offrir un ? Pour moi, ce serait un bon merci de ta part. Je n’ai pas de quoi me permettre de payer un verre alors autant en profiter !»Les deux hommes rirent ensemble. Autant continuer sur sa lancée et se détendre une bonne fois pour toutes avec un bon verre et oublier la dure réalité des choses le temps d’un instant.
« Tu sais comment parler à un tavernier, toi. Hop ! Un grand verre d’Hydromel pour notre ami aux oreilles pointues ! »Le jeune elfe bu son verre avec grande joie. Deux autres hommes, assit à côté, parlaient de leurs voyages. Il perçut une partie de leur conversation. Partie qui ne lui plaisait pas vraiment et fit retomber sa joie.
« … Moi j’ai pu le faire avec la Reine de la Nuit. Ce bordel est très connu, tu sais, et cette Reine de la Nuit est très demandée par les personnalités importantes, il paraît. »« Tu es sérieux ? Raconte ! Comment elle est ? »« C’est une elfe aux cheveux noirs. Oh, elle a de très belles formes. D’ailleurs, j’ai entendu dire qu’elle a eu des enfants il y a près d’une vingtaine d’années. Des faux jumeaux. Elle les aurait fait adopter. Ah et puis... »Ewen n’écoutait plus. C’était exactement la description de sa mère, de leur naissance non désirée et cet abandon de lui et son frère dans un orphelinat. Il demanda plusieurs fois aux deux hommes d’arrêter de parler de cette femme aux cheveux noirs, car il détestait sa mère. Agacé, l’un d’eux répondit vivement.
« Quoi, tu n’aimes pas qu’on parle de prostituées ? »Il détailla un instant le jeune elfe.
« Attends un peu… Tu es un elfe, tu es pas loin de la vingtaine… Ah ! Un enfant de prostituée ! C’est pour ça que tu ne veux pas qu’on en parle hein ? Tu es l’un de ces fils ! »Il sentit la colère monter d’un seul coup. Le jeune elfe tapa fort du poing sur le comptoir et un cercle gelé apparu. Ne faisant pas attention au détail, il se leva et cria.
« Ce n’est pas ma mère ! Je hais cette femme ! Elle n’est pas digne d’être une mère ! Je ne veux pas savoir ce qu’elle est ni ce qu’elle fait avec qui !»Il se retourna vers le comptoir et, surprit, il vit la fine couche de glace. Soudainement, une douleur sourde se fit sentir dans sa main et il décida alors de rentrer dans son abri de fortune. Le temps d’arriver, la douleur était partie. L’elfe décida de réessayer, mais cette fois sur un bâton qu’il avait trouvé en chemin. Il se concentra sur le bâton qui se trouvait dans sa main qui se mit à geler progressivement. La douleur sourde revint, plus intense et se propageant dans tout son avant-bras, pareille à la morsure du froid des hivers les plus froids du vaendark. Le bâton tomba sous l’effet de la douleur. Il n’en revenait pas lorsqu’il jeta un œil au bout de bois qui s’était brisé en tombant. Personne ne devait découvrir ça ou il risquait de s’attirer des ennuis en plus de la curiosité de la populace.
Plusieurs jours passèrent. Les gens commençaient à se montrer de plus en plus violents avec lui, sous prétexte qu’il était mal né, qu’il s’agissait d’un vulgaire sang-mêlé et qu’il complotait dans son coin pour tuer des gens. Certes, il y avait des disparitions, mais ce n’était pas de sa faute. Lui, tout ce qu’il faisait, c'était de s’emparer des bourses pour se faire une réserve d’or et partir d’ici et rien ne l’en empêcherait. Seulement, un homme commençait à rôder autour de son abri et cela ne présageait rien de bon.
Le lendemain, l’homme était retrouvé mort dans son lit, apparemment emporté par la maladie. L’elfe n’avait pas envie de savoir de quelle maladie il s'agissait, mais il était satisfait de ne plus avoir à se préoccuper de ce problème. D’après ce qu'il avait entendu, l’homme rôdait pour trouver le moment propice pour le frapper. Jamais il n’aurait laissé faire une telle chose. L’elfe continua ses vols en tout genre durant quelques semaines, qu’ils soient diurnes ou nocturnes, que ce soit des pauvres ou des riches, tant qu’il récoltait des pièces et de quoi vivre, il s'en fichait. C’est alors que la porte de son abri vola en éclats. Des bruits de pas et d’armure se firent aussitôt entendre.
« Mince ! Je me suis fait avoir… Vite…. La fenêtre ! »L’elfe ouvrit la fenêtre arrière, mais c’était trop tard. L’un d’eux l’attrapa par la jambe, le tira en arrière et Ewen tomba à plat ventre sur le sol. Il n’eut pas le temps de se relever que deux mercenaires le prenaient par les bras pour le relever et l’emporter avec eux. Le jeune elfe se débattait et faisait tout pour se libérer, en vain. Les hommes étaient bien trop forts et nombreux pour qu’il puisse s’enfuir. Résigné, il continua d’avancer jusqu’à ce qu’ils arrivent devant un grand torhil. Le jeune elfe releva la tête pour demander au mercenaire ce qu'ils voulaient de lui, mais le grand torhil abattit son poing sur le visage d'Ewen, ce qui eut pour effet de l’assommer instantanément.
~ Une marque douloureuse et un sauveur inattendu ~
Ewen se réveilla à cause d’une goutte qui venait de tomber sur sa joue. Il se trouvait dans un lieu sombre et humide, enchaîné à un mur. Comment s’était-il retrouvé là ? Puis le goût du sang qui envahit sa bouche lui rappela qu’il s’était pris un énorme coup de la part d’un énorme torhil. Pourquoi ces types l’avaient-ils enchaîné ici ? L’elfe avait probablement dû cibler la mauvaise personne. De plus, les rumeurs en sa défaveur à son sujet allaient bon train. Des bruits de pas mirent fin à ses divagations et n’eut pas le temps de se poser plus de questions. Un type haut de près de deux mètres ouvrit la porte du cachot humide, détacha Ewen et l’emporta pour l’enchaîner dans une pièce plus claire, près d’un feu. Dans ce feu reposait une lame qui rougeoyait dans les braises chaudes. Ewen n’osait pas s’imaginer ce que les types qui l’avaient emmené allaient lui faire subir. Le torhil qui l’avait frapper arriva et prit le visage de l’elfe dans une main et prit une dague de l’autre.
« Salut petit bon à rien de sang-mêlé... »« Je ne suis pas… ! » L’elfe ne put finir sa phrase, car le torhil renforçait sa prise sur son cou et il plaqua sa dague derrière son oreille droite.
« Je ne t’ai pas autorisé à parler. Tu sais pourquoi tu es là ? Non, bien sûr. C’est pourquoi je vais te répondre. Ici, tu es dans notre magnifique repère. Tu as osé t’en prendre à un de mes frères et de ce fait, tu t’en es pris à notre confrérie entière. Pour ça, tu vas être puni. »Le torhil laissa glisser sa dague derrière l’oreille de l’elfe tout en gardant une bonne prise sur le cou de ce dernier pour ne pas lui laisser l’occasion d’exprimer sa douleur. Il demanda ensuite à l’un de ses complices de lui donner la lame qui se trouvait dans les braises.
« Tu vois ? Tu vas souffrir comme tous ceux qui sont passés ici avant toi. »Il glissa ensuite lentement la lame sortie des braises sur le bas-ventre d’Ewen. L’elfe voulu hurler de douleur, mais la main qui se resserrait sur sa gorge l’en empêchait. Les larmes coulaient à flots et il serra les poings pour faire face à la douleur avant de perdre connaissance. Du moins, c’est qu’il voulait faire croire. Les hommes déposèrent l’elfe dans sa cellule et commencèrent une partie de cartes en attendant le réveil du présumé inconscient. Plusieurs heures passèrent sans qu'il ne trouve le moyen de sortir. Il avait faim, soif et était transi jusqu'aux os. Puis, il se souvint de la magie qu'il s'était découverte. Celle-ci risquerait de l'affaiblir encore plus, mais la douleur n'était plus un problème avec ses blessures. Attendant le moment propice, en pleine nuit, Ewen posa ses deux mains sur la serrure et se concentra. Le froid qui émanait de ses mains se fit de plus en plus intense, jusqu'à ce qu'un voile glacé se forme et fragilise le mécanisme de verrouillage. Usant de peu de forces qu'il lui restait, il se lança de tout son poids sur la porte qui céda. Le fracas de la porte ayant éveillé des soupçons sur ce qu'il se passait, des bruits de pas se firent bientôt entendre.Ewen se releva tant bien que mal et se cacha dans un tas de paille en priant les dieux pour que personne n’ait l’idée de le chercher là. Les hommes virent que l'elfe était parti et le cherchèrent partout, l'un d'eux prenant son épée et piqua le tas de paille où l'elfe se trouvait. La lame causa une profonde entaille sur son avant-bras, mais le pic d’adrénaline causé par sa tentative de fuite atténua la douleur causée par la lame. Heureusement pour lui, car il ne devait pas bouger et l'homme ne fit pas attention à la petite trace de sang quasiment effacée par la paille. Ewen attendit, puis se faufila discrètement malgré les blessures qui l'entravaient. L'un des murs laissait passer un courant d'air par une fissure assez large pour laisser passer quelqu'un de très mince. N'ayant pas d'autres choix, les hommes toujours à sa recherche dans le vieux bâtiment de pierres, l'elfe pris sur lui et passa en ignorant la douleur que lui causait le contact de la pierre contre les plaies encore fraîches. Plus loin, à l'intérieur, des cris toujours plus nombreux retentirent pour prévenir les autres de sa fuite. L'elfe couru comme jamais auparavant, non sans tomber à plusieurs reprises, jusqu'à trouver un chariot dans lequel il se cacha et où il s'endormit bien vite. Ewen avait pris soin de garder les pieds dans l'eau d'une petite rivière suffisamment longtemps pour que les hommes ne le retrouvent pas. Il était plutôt fier de son évasion qui avait bien failli lui coûter la vie ainsi que ses pieds dans l’eau gelée. Pour la première fois, il était heureux d'avoir été doté de sa magie.
Ce sommeil fut de bien courte durée, car un homme le réveilla, visiblement en colère face au voyageur clandestin.
« Non mais pour qui tu te prends ? Tu viens de souiller un tissu d’une grande valeur avec ton sang ! Sors de là ! »Ewen obéis, esquissant une grimace en se relevant. Il était las, fatigué et n’avait pas envie d’avoir de problèmes supplémentaires. Lorsque l’elfe mit les pieds à terre, il s’effondra, portant sa main à sa blessure.
« Je ne cherchais qu’à fuir des types qui voulaient ma mort. J’ignorais que vous transportiez du tissu de grande valeur. Si je n’étais pas aussi épuisé, je m’en serais servi de bandages et revendu le reste pour me payer une place sur un navire pour partir loin d’ici. »« Hum…. Un voleur traqué par des bandits. Comme c’est amusant. Bien sûr, je ne suis pas de cette espèce là donc je t’offre une chance de te racheter. »L’elfe leva la tête pour l’écouter et le marchand sourit.
« Tu travailleras pour moi. C’est aussi simple que ça. »Le jeune elfe réfléchit un moment acquiesça d’un mouvement de la tête et l’escorte qui accompagnait le chariot se détendit lorsque le marchand le prit par le bras. L’homme l’emmena dans un endroit plus éloigné pour parler du fameux travail que l’elfe devait accomplir. Après tout, il n’avait plus rien à perdre et c’était peut-être là sa meilleure option de survie.
« Bien ! Maintenant que nous sommes à l’abri des oreilles indiscrètes, parlons de notre petit marché. Mais d’abord, je me présente Lauwrel Ordavic. Je suis originaire d’Orën. Comme tu peux le voir, je suis un riche marchand. J’emploie des voleurs comme toi pour m’apporter les objets à vendre. Ce sera ton travail. Tu t’infiltres, tu dérobes et tu m’apportes l’objet. Moi, je vends et je te donne ta part du marché. Si tu veux savoir, mon ancien collaborateur a fait une mauvaise chute et s’est tué. Dommage. Mais toi, tu es bien plus agile et rapide. Alors ? »« Un receleur étranger qui se fait passer pour riche marchand en le criant sur tous les toits…. Pourquoi pas. Au moins, je mettrais à profit ce que je sais déjà faire...»Il n’eut pas le temps de finir que Lauwrel fit une tape sur l’épaule de l’elfe et enchaîna aussitôt.
« Parfait ! Maintenant, il va falloir que tu me donnes ton nom très cher partenaire. »« Je ne sais pas si je peux...»« Tatatata ! C’est moi qui décide. Souviens toi que sans moi, tu n'iras pas loin. Tu n’est qu’un vagabond voleur, tu n’iras pas loin dans la vie non plus. Surtout que tu n'as pas non plus l'argent nécessaire pour soigner ces vilaines blessures.»L’elfe croisa les bras, contrarié. Il lui fallait trouver un nom différent du sien. Il ne fallait pas qu'on le retrouve.
« Très bien. Mon nom est Ossë... »« Ossë ? »« Quoi ? »« Tu t’appelles Ossë comment ? »« Ossë Alays.»« Heureux de faire ta connaissance, Vagabond. Bien ! Maintenant, allons faire soigner ces vilaines blessures. »~ Recherche d’une famille perdue ~
Depuis quelque temps, Ossë, puisqu’il avait désormais pris l’habitude d’être appelé ainsi, pensait à son frère chaque jour. Avait-il réussi sa vie de son côté ? Lui, en tout cas, il avait trouvé un arrangement avec un marchand très spécial auprès duquel il apprenait nombre de choses en échange de son travail. Il ramenait au marchand de belles pièces de valeur et il gagnait sa vie. C’était la première fois qu’il avait la chance de vivre correctement, même si ce n’était pas de façon honnête. Toute sa vie n’était que misère, insulte et mensonges. Tous ceux qu’il avait croisés étaient pareils. Enfin, plus rien ne le surprenait puisque tous étaient contre lui, à l’exception de Lauwrel. L’elfe décida de se rendre à une taverne de village pour parler au tavernier après avoir eu l’accord du chef. Il se posait beaucoup de questions sur son frère et il voulait vraiment savoir ce qu’il était devenu. Il y commanda un verre d’hydromel avant d’entamer la conversation avec le gérant de l’établissement.
« Qu’est-ce qui t’amène ici, Elfe. Je vois dans ton regard que tu veux me demander quelque chose.»« Je suis venu te demander si tu n’avais pas entendu parler d’un elfe aux cheveux brun foncé ou noir ayant le même âge que moi, si tu vois un peu ce que je veux dire par là. »« Non, j’vois pas. Des elfes qui ressemblent à ce que tu me décris, il y’en a pleins. Encore ce s’rait ton frère qui avait tes ch’veux, d’accord j’t’aurais bien guider, mais là... »« D’accord. Pas de soucis. Je comprends. J’ai plus qu’a partir et voir quelqu’un qui m’enchante pas. »Il posa quelques pièces sur le comptoir, but son verre et partit sans informations. Un homme étrange sortit juste après lui. Ossë jetait des petits coups d’œil derrière lui pour voir s’il ne le suivait pas. Il soupira, rassuré de ne pas le voir. Ce soupir fut de courte de durée, car il se vit tirer dans une ruelle désertique et se retrouva face à l’homme. Se sentant agressé, il voulut protester, mais une main l’empêcha de parler.
« Écoute ce que j’ai à te dire avant de protester. Je suis là pour toi. Si tu veux en savoir plus sur ton frère, sache qu’il est encore en vie. C’est tout ce que je peux te dire. Il cherchait aussi des nouvelles de toi. Enfin, j’imagine. Je vous ai vus enfant tous les deux lors de ma visite à l’orphelinat. Depuis que je l’ai vu il y a quelques années, je n’ai plus de nouvelles. Non, je ne lui ai jamais adressé la parole. Je l’ai juste croisé plusieurs fois par hasard. »Sur ces dernières paroles, il s’en alla sans laisser le temps à Ossë de dire quoi que ce soit. Le pauvre elfe restait sur place, choqué par ces paroles. Après plusieurs minutes à digérer les mots de l’inconnu, le jeune s'en alla le regard perdu dans le vide. Un garde qui passait faillit le renverser, mais aucun des deux n’eut de réaction. Le village n’était pas assez sûr pour qu’il se permette d’y passer une nuit. Alors, il alla se trouver un coin tranquille dans la nature.
L’elfe était couché sur le dos dans l’herbe fraîche. Seule la lueur de la lune faisait office de lumière dans l’obscurité de la nuit. Les bras derrière la tête, pensant, les mots de l’inconnu ne cessaient de se répéter. Pourquoi lui avait-il dit ça ? Comment avait-il su qui il était et qui était son frère ? Qui était-il ? Toutes ses questions sans réponses laissaient le jeune homme perplexe. Comme si cela ne suffisait pas, il pensait à son père. Peut-être était-ce lui ? Impossible. Il s’agissait d’un homme ordinaire, non d’un elfe. En plus, il n’avait rien en commun avec Ossë. Puis, après plusieurs heures, une révélation s’offrit à lui. Si son père vivait sur un autre continent ? C’était certainement la meilleure solution qu’il avait pour s’expliquer sa différence et le fait qu’il n’a jamais entendu parler de son père. Comme pour approuver son hypothèse, sa mère était une prostituée assez prisée d’après ce qu’il avait entendu. Son père était donc, peut-être, une personne importante venue d’ailleurs et est allé rendre visite à la Reine de la nuit. Le père ne sait donc pas qu’il possède une descendance puisqu’il est reparti après avoir eu ce qu’il cherchait. Fier de lui, le jeune homme retourna à l'auberge pour aller dormir.
Ossë voyagea longuement avec Lauwrel, tout en cherchant des traces de son frère. Personne n’en avait entendu parler depuis un moment. Enfin, pour les rares personnes qui le connaissaient. Awen devait très certainement être parti ailleurs. Mais avait-il seulement gardé son nom ? Il n’en savait rien. Lorsqu'ils arrivèrent à Asinien, Lauwrel apprit au jeune elfe qu'ils allaient partir pour un autre continent. Ossë ne se fit pas prier pour partir. Puisqu’il avait ce qu’il voulait, il se rendit avec le marchand dans une ville portuaire, prendre le bateau de Lauwrel. Il ne leur fallut pas plus d’une semaine pour embarquer et prendre le large.
~ L'Arrivée sur Ys, le naufrage ~
Quelques semaines après le départ de Vaendark, le bateau se trouvait à présent entre Ys et Undomë et Ossë n’avait toujours rien sur son père. Seulement dix jours après leur départ d’Undomë, une grosse tempête se déclara et le navire fût dévié de sa trajectoire. Perdus, les marins ne pouvaient voir le ciel pour se repérer à cause des nuages qui voilaient les étoiles. La tempête se faisait de plus en plus puissante et les vagues plus menaçantes. Un des tonneaux de poisson qui se trouvait encore sur le pont glissa et menaçait de tomber à la mer. L’elfe essaya de le ramener, mais une violente vague l’envoya par-dessus bord avec le tonneau. Heureusement pour lui, le tonneau flottait et il s’y agrippa de toutes ses forces. Lauwrel voulut le sauver, mais le tonneau fut vite emporté par le courant loin du bateau et celui-ci disparu complètement de l’horizon.
Les heures passaient, la tempête s’était calmée, et l’elfe dérivait avec le courant sur son tonneau de poissons salés. Les heures se faisaient longues, il avait soif, les poissons étaient immangeables et surtout, il avait froid. C’est lorsqu’il était complètement désespéré qu’il s’échoua sur une plage. Il ne savait pas combien de temps, il avait passé en mer et la première chose qu’il voulut faire était de se relever. Malheureusement, il était à bout de force, gelé et trempé jusqu’aux os Ewen s’effondra, inconscient, sur la plage d’un continent inconnu. C’est à ce moment-là qu’il fit la rencontre qui allait changer sa vie…
~ Être aspirant au kaerl ardent~
Alors que le jeune homme était totalement inconscient sur la plage, d’une grande faiblesse et en proie au froid. Les débris d’une cargaison perdue gisant autour de lui, le vent faisant s’abattre les vagues contre les roches et la rive, un dragon blanc chevauché par deux personnes venant du ciel se posèrent non loin du naufragé. Le son d’une gifle résonna tel un éclair fendant le ciel, ramenant le naufragé à la vie. Ewen inspira un grand coup en se réveillant, s’accrochant de toutes ses forces à la première chose qu’il trouva, pensant qu’il se trouvait toujours sur son tonneau de fortune. Se rendant compte qu’il se trouvait sur une plage, il passa son regard sur le visage de celle qui lui faisait face, puis sur celui qui l’accompagnait. Le jeune elfe examina les alentours jusqu’à voir le blanc qui se trouvait un peu plus en retrait. Abasourdis et toujours sous le choc, il lui était pratiquement impossible de détourner le regard de la créature. Enfin, quelques mots finirent par passer la barrière de ses lèvres séchées par le sel.
« Mais qui vous êtes… C’est quoi cette créature ? D’où vous venez ? Et où est-ce qu’on est exactement ? » Tremblant comme une feuille, il continua de sa voix rauque et faible :
« Qu’allez-vous faire de moi ? Je ne suis qu’un simple naufragé qui accompagnait un marchand sur son navire avant de tomber à l’eau. Je n’ai rien à vous offrir. J’ai perdu le peu de choses que j’avais. » Tout en lui donnant à boire, la dame se présentant sous le nom d’Ansehelm lui indiqua que l’autre elfe a la chevelure noir corbeau était Alwin et que la créature blanche se révélait être un dragon répondant au nom d’Ashtad. Elle expliquait également qu’ils venaient d’un lieu assez lointain et que c’était grâce au dragon qu’Ewen était toujours en vie. Puis, une voix se fit entendre, résonnant dans sa tête, comme venue de nulle part. L’elfe compris bien vite que cette voix appartenait au dragon et qu’il s’agissait là de sa manière de parler. En revanche, que venait faire cette histoire de Don ? Pourquoi Ansehelm lui disait qu’il devait les accompagner ?
Cependant, ces interrogations n’avaient pas vraiment l’air de plaire et Ansehelm commença à se montrer impatiente, enfonçant son doigt dans la poitrine d’Ewen, qui prit ce geste tel une menace. Perdant le peu de sang-froid qui lui restait et par pur instinct, il pointa sa main entourée du froid surnaturel et on contrôlé vers l’agresseur présumé. Ce geste eut non seulement pour effet de l’épuiser un peu plus, mais d’attiser la colère du dragon et de sa maîtresse. Les minutes qui suivirent se firent horriblement longues et douloureuses. En peu de temps, le maître blanc avait empoigné l’infortuné par les cheveux afin de lui relever la tête. Le ton calme et froid que le maître employait était totalement à l’opposé de la signification de ses paroles. Ewen essayait tant bien que mal de rester debout, sentant que son corps allait lâcher d’une minute à l’autre. Il luttait désespérément pour ne pas re-sombrer, en vain. Dans un ultime effort, il essaya d’adresser quelques paroles au dragon, lui signifiant qu’il était désolé pour son geste déplacé et qu’il ne tarderait pas à retomber, inconscient. Après quelques tergiversions entre le maître et le blanc, ils décidèrent d’embarquer le jeune elfe inanimé au màr. Peut-être qu’il venait d’être sauvé, mais ce n’était là que le début de ses ennuis… Ou la continuité de sa misère, selon le point de vue. Une fois arrivé, Ewen découvrit un lieu où survivre devenait la priorité absolue. Maltraité par les autres apprentis qui lui volaient sa couche ou encore le frappaient, il regretta d’autant plus son choix lors d’un « exercice » proposé par son maître. Suivre cet inconnu au dragon blanc et suivre son aspirannat au côté d’Alwin était un véritable enfer. En effet, il avait fait l’erreur de tremper ses lèvres dans le thé proposé par ce maître dragon, tout comme son compagnon aspirant. Après cela, tout deux se sont retrouvés seuls à devoir chercher un antidote au poison quelque part dans les pics de cendre. Ce fut Alwin qui trouva la racine tandis qu’Ewen se laissait aller vers la mort après ces deux jours terriblement difficiles… Mais la vie avait d’autres plans pour lui et il fut soigné.
~ Fuir l’Enfer en quête de réponse, nouvelles rencontres et opportunités~
Après quelque temps passé dans cet enfer, il trouva enfin le moyen d’en sortir pour aller au mont Gerikor, afin de demander l’aide de l’Oracle qui se trouve en son sommet, dans l’espoir d’avoir des réponses aux questions qui le taraudent depuis tant de temps. Où se trouve son frère et qui est son père ? Il apprit de cet Oracle, qu’il côtoyait déjà son frère sans même le savoir… Quant à son père, il eut une vision de celui-ci, tourné de dos et faisant face à celle qui lui avait donné la vie malgré elle. Il y avait vu un grand elfe avec la même chevelure que la sienne. Ewen savait donc désormais que son frère était quelque part sur tol orea et qu’il avait hérité de la même particularité que son géniteur. Ce n’était pas pour autant que ses recherches se simplifiaient.
Une fois qu’il eut terminé au Mont Gerikor, le jeune elfe prit la fuite en direction de la forêt afin de s’éloigner le plus possible de ce qu’il qualifiait d’enfer sur terre. Dans cette forêt enneigée, il fit la découverte d’un jeune louveteau prostré contre le corps inerte et sans vie de ce qui semblait être sa mère. Touché par ce petit être, Ewen le prit sous son aile et le nomma Faolan. C’était le début d’une amitié entre un elfe et un loup, devenu inséparables avec le temps. Peu de temps après, il reçut la visite Belareth, une Dragonne verte du kaerl englouti, qu’Ewen accepta de suivre non sans réticences du fait de son expérience passée. Il fit donc la rencontre de sa nouvelle Maîtresse, Alkhytis Doréhor. La Fëalocë sut comment le mettre à l’aise et c’est ainsi qu’il prit un nouveau départ, en tant qu’aspirant englouti.
(La suite en dessous)